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Par Carenews INFO - Publié le 23 juillet 2025 - 15:32 - Mise à jour le 23 juillet 2025 - 15:45
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Rôle des entreprises, aides publiques... Les propositions d’organisations de la société civile pour aider au départ en vacances

40 % des Français ne partent pas en vacances, déplore le Pacte du pouvoir de vivre, réunissant 63 organisations de la société civile, dans un plaidoyer publié le 21 juillet. Les auteurs détaillent les freins au départ et formulent des préconisations pour remédier à la situation.

L'accessibilité à des moyens de transport fait partie des leviers identifiés pour favoriser le départ en vacances. Crédit : iStock.
L'accessibilité à des moyens de transport fait partie des leviers identifiés pour favoriser le départ en vacances. Crédit : iStock.

 

« Les vacances ne sont pas un luxe, elles sont un droit, une respiration nécessaire, un temps d’épanouissement, de lien, de reconstruction », rappelle le Pacte du pouvoir de vivre en introduction de son « Plaidoyer pour le droit aux vacances ». Cette coalition réunissant 63 organisations de la société civile, dont le Réseau action climat, le Secours catholique ou le Mouvement associatif, détaille les freins qui empêchent 40 % des Français de partir en vacances au moins une fois dans l’année et formule des propositions pour remédier à cette situation.  

Le « droit » de partir en vacances « reste inégalement réparti et fortement conditionné par le niveau de vie, le statut professionnel, la situation familiale, l’état de santé et le handicap ou encore le territoire d’habitation », résume le Pacte du pouvoir de vivre. Pourtant, il permet de se reposer, de passer des « moments privilégiés avec ses enfants, ses amis », voire de « renforcer des liens familiaux », de « sortir de l’isolement », de « recouvrer une confiance en soi », de « pratiquer des activités sportives et culturelles » et de « faire des découvertes », listent les auteurs, en plus d’effets positifs sur le développement économique local, l’emploi et la cohésion sociale. 

« La privation de vacances est un facteur d’exclusion et de repli sur soi », ajoutent-ils. 11 % des personnes ayant renoncé à partir en vacances l’été lors de ces cinq dernières années ont affirmé le contraire à leur entourage. « Le jour de la rentrée, ce sont plusieurs millions d’élèves et de collégiens qui se sentent exclus de ce moment merveilleux où l’on raconte son été et ses découvertes », illustrent encore les auteurs.  

 

Un guichet unique pour les aides au départ 

 

Le collectif préconise d’abord de reconnaître « un droit aux vacances pour tous » dans la loi. Cela « induira des politiques publiques et un cadre financier » pour assurer sa mise en œuvre, afin de le rendre « accessible à toutes et tous indépendamment de la situation professionnelle, économique et sociale ». Il appelle ensuite à réaliser des statistiques publiques sur les personnes qui ne partent pas en vacances pour mieux objectiver la situation.  

Le « premier frein aux départs aux vacances est financier », constatent les auteurs. Les personnes à faibles revenus, y compris les salariés pauvres, partent moins en vacances que les autres. 58 % des personnes dont le niveau de vie est inférieur à 1 285 euros par mois ne sont pas partis en vacances au cours des douze derniers mois en janvier 2024, avance le Pacte du pouvoir de vivre.  

Pour lutter contre cet état de fait, le collectif appelle à harmoniser et augmenter les budgets des caisses d’allocations familiales (Caf) pour les dispositifs vacances, constatant une « hétérogénéité des pratiques (...) concernant les critères d’éligibilité et les conditions d’accès aux dispositifs ». Les aides financières existantes sont par ailleurs « éclatées en plusieurs dispositifs et institutions ». Alors que la méconnaissance des dispositifs d’aides par les ayants droits et les professionnels constitue aussi un frein au départ, les organisations préconisent de créer un guichet unique avec un accès numérique et des points d’informations physiques.  

 

 

Une meilleure formation des travailleurs sociaux et élus du CSE 

 

Deux autres propositions concernent les chèques-vacances, attribués notamment à une partie des salariés. La première invite à accroître leurs dotations pour les actions culturelles et sociales pour les personnes en emploi qui n’ont pas les moyens de partir en vacances, ainsi qu’à élargir le nombre de personnes en bénéficiant au-delà des salariés. La deuxième préconisation sur le sujet est de « conforter le statut, les missions et la position centrale de l’ANCV », l’Agence nationale pour les chèques-vacances. Dans ce cadre, le Pacte du pouvoir de vivre appelle notamment à « faire évoluer la législation pour (...) éviter de détourner les usages initiaux de ces aides comme le permettent certaines cartes de paiement » ou à « simplifier l’accès aux dispositifs » de l’agence.  

Le collectif demande aussi de former les « travailleurs sociaux, agents publics, magistrats, syndicats et élus du comité social et économique (CSE) (...) à l’intérêt d’un séjour en vacances ». La « mobilisation insuffisante des CSE » et la perception de l’accès aux vacances comme « illégitime pour les personnes sans emploi, en grande précarité » font partie des freins au départ identifiés par les auteurs.  

 

 

Puissance publique et RSE 

 

Pour ce qui est de l’accès au transport et à l’hébergement, le Pacte du pouvoir de vivre estime qu’il serait « bénéfique de mettre en place un ticket mobilité durable à travers une formule d’abonnement aux transports collectifs ». Celui-ci « pourrait être intégralement pris en charge, sous conditions de ressources, sur certaines périodes de congés ». 

Le collectif préconise aussi la mise en œuvre d’une « politique d’aide au patrimoine de tous les hébergements et accessibles aux personnes en situation de handicap et à leur famille ». Cela est d’autant plus nécessaire que le manque d’infrastructures touristiques et de transports adaptées pour les personnes en situation de handicap fait partie des freins au départ cités dans le plaidoyer. 

La puissance publique doit aussi soutenir les « initiatives des acteurs du tourisme (...) ainsi que d’autres acteurs privés (fondations notamment) pour l’accès aux vacances », soulignent les auteurs. « La responsabilité sociale des entreprises peut être un levier complémentaire », notent-ils également.  

 

Une campagne pour les jeunes vulnérables 

 

Le Pacte du pouvoir de vivre insiste également sur les conséquences de l’absence de départ en vacances pour les jeunes : ils peuvent ressentir « une anxiété liée à l’idée de voyager, de rencontrer de nouvelles personnes ou d’affronter des situations inconnues ». D’un autre côté, « l’enfermement, qu'il soit physique ou psychologique, peut avoir de graves répercussions sur le bien-être des jeunes ».    Dans ce contexte, « il est essentiel de développer (...) des campagnes de sensibilisation au droit aux vacances vers et avec les jeunes les plus vulnérables » ainsi que des « partenariats avec les collectivités locales, les associations pour identifier les jeunes qui ne partent jamais en vacances et les accompagner dans un projet vacances », avancent les auteurs.  

 

Célia Szymczak 

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