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Par Carenews INFO - Publié le 27 novembre 2023 - 18:40 - Mise à jour le 28 novembre 2023 - 10:48 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Stratégie du gouvernement sur la biodiversité : comment les entreprises vont-elles être mobilisées ?

Le gouvernement a présenté ce 27 novembre sa stratégie nationale biodiversité qui court jusqu’en 2030. Un certain nombre de mesures vise à accompagner les entreprises pour réduire leur pression sur la nature.

Pour Sarah El Haïry, la mobilisation des entreprises est indispensable à la réussite de la stratégie biodiversité. Crédit : Tous droits réservés
Pour Sarah El Haïry, la mobilisation des entreprises est indispensable à la réussite de la stratégie biodiversité. Crédit : Tous droits réservés

 

Objectif affiché : « stopper l’effondrement du vivant » d’ici à 2030. La Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté lundi 27 novembre la troisième « Stratégie nationale biodiversité » (SNB) pour enrayer l’effondrement de la biodiversité, qualifié de « menace existentielle » . 

Attendue depuis deux ans, cette feuille de route gouvernementale se veut comme la déclinaison française de l’accord international de Kunming-Montréal, adopté lors de la Cop 15 sur la biodiversité en décembre 2022. Les deux stratégies précédentes avaient été des échecs puisque les résultats n’avaient pas été atteints.

 

200 actions pour la biodiversité

Le plan s’articule autour de 40 mesures dont découlent 200 actions. Ainsi, la Première ministre souhaite atteindre « la radicalité des résultats sans la brutalité des mesures », a-t-elle indiqué. 

Une bonne partie de la stratégie vise à limiter les pressions exercées par le monde économique sur la nature pour tenter de les limiter. « La biodiversité est encore méconnue, c’est l’angle mort de l’engagement pour un certain nombre d’entreprises », avait expliqué en septembre Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la Biodiversité. Elle a présenté ce 27 novembre les détails de la stratégie aux côtés du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.

La secrétaire d'État réunira ce mercredi 29 novembre 150 entreprises au ministère de la Transition écologique. Elle lancera des groupes de travail pour les accompagner dans les démarches concernant la biodiversité. 

Sur les 40 mesures annoncées, sept concernent l’accompagnement de secteurs économiques pour réduire leur impact sur la biodiversité. Tout d’abord l’agriculture, en favorisant des pratiques favorables à la nature. L’objectif est d’atteindre 21 % de surface de production biologique d’ici à 2030 et de parvenir à 50 000 exploitations certifiées « haute valeur environnementale » (HVE). Critiquée, cette labellisation a évolué notamment pour contribuer davantage à l'agroécologie. 

La directrice générale de WWF, Véronique Andrieux, a réagi au projet en regrettant la non-révision de la politique agricole commune (Pac), qui « représente toujours 63 % des subventions dommageables à la biodiversité en France, soit 6,5 milliards d’euros par an  ». En effet, ces subventions créent des externalités négatives sur l’environnement notamment par la destruction des habitats naturels, la surexploitation des ressources renouvelables, ou encore les différentes pollutions.

 

Accompagner la construction pour réduire ses impacts

Autre secteur que souhaite accompagner le gouvernement : la construction, principal contributeur à l’artificialisation des sols. Le gouvernement entend promouvoir la construction et rénovation écologique avec la promotion d’une filière de proximité pour la construction, le recyclage des matériaux ou encore la végétalisation des bâtiments. Un guide à ce sujet sera publié. La stratégie souhaite également développer la formation sur cette thématique.

Le plan prévoit également un certain nombre d’actions pour la pêche, le transport ou encore le tourisme. Pour ce dernier par exemple, le gouvernement souhaite limiter la surfréquentation des espaces remarquables, notamment en portant à 30 le nombre de Grands sites de France en 2030, contre 20 aujourd’hui. Il souhaite également encourager les opérateurs à favoriser des pratiques de tourisme et de sport respectueuses de la nature notamment en augmentant le nombre de signataires d’une charte de 15 engagements éco-responsables.

Avec cette stratégie, peu (ou pas) d’objectifs contraignants pour les entreprises sont mis en place par le gouvernement, qui préfère miser sur l’incitation et l’accompagnement. La stratégie rappelle uniquement certaines mesures contraignantes déjà connues qui vont affecter les agents économiques telles que l'objectif de zéro artificialisation nette ou le plan Ecophyto pour réduire par deux l'utilisation de pesticides.

 

Des outils pour aider les entreprises à prendre en compte la biodiversité

Plus globalement, le gouvernement souhaite mobiliser un certain nombre d’outils pour accompagner toutes les entreprises et renforcer leurs engagements. Il veut utiliser le programme « Engagés pour la nature » en passant à 300 entreprises participantes en 2025 et 5 000 en 2030. Il entend également appuyer des outils d’accompagnement des entreprises notamment en étendant la méthodologie ACT de l’Ademe à la biodiversité d’ici à 2025. Cette méthodologie permet aux entreprises de vérifier si elles sont alignées avec les objectifs de l’Accord de Paris en termes de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Le gouvernement entend également appuyer la mise sur pied d’une feuille de route biodiversité pour Bpifrance, la banque publique d’investissement, d’ici à la fin 2023.

Pour mener à bien ce plan, un milliard d’euros seront alloués à la lutte contre l’effondrement de la biodiversité en 2024, ce qui représente une hausse de 250 millions d’euros. Le plan n’a cependant pas de valeur juridique et n’est pas tenu d’être respecté par le gouvernement.

 

Théo Nepipvoda

 

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