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Par Carenews INFO - Publié le 20 mai 2025 - 08:00 - Mise à jour le 20 mai 2025 - 12:55 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Trois triathlons pour sensibiliser à l’avenir des glaciers alpins

Aurélie Martin s’apprête à se lancer dans son premier triathlon dans le massif du Mont Blanc, avec pour objectif de sensibiliser aux solutions face à la fonte des glaciers. Soutenu par le programme Sport Planète de la Maif, le défi sportif s’inscrit dans le cadre de l’année des glaciers déclarée par l’ONU. Il comprend deux autres parcours à venir, dans les massifs des Écrins et de la Vanoise.

L'athlète travaille avec des associations et des scientifiques pour porter leurs messages sur les glaciers au cours de son aventure sportive.  Crédit : Aurélie Martin
L'athlète travaille avec des associations et des scientifiques pour porter leurs messages sur les glaciers au cours de son aventure sportive. Crédit : Aurélie Martin

 

 

Passionnée de sport en montagne et engagée depuis quelques années dans la défense de l’environnement, Aurélie Martin a choisi d’allier les deux dans un même projet. « Le but est de toucher des personnes non convaincues, d’utiliser le sport qui est universel et qui a de très belles valeurs pour atteindre plus de monde », explique-elle pour présenter l’aventure qu’elle s’apprête à réaliser.  

Dans quelques jours, la jeune athlète, membre du collectif les climatosportifs et coach pour des ateliers sportifs de sensibilisation à l’écologie, s’élancera pour son premier triathlon d’une série de trois autour des sommets alpins. Il aura lieu du 24 mai au 8 juin dans le massif du Mont Blanc.  

  

Des actions de sensibilisation au fil du parcours 

  

Au programme, de la natation dans le lac Léman, une approche à vélo jusqu'à Chamonix et un parcours en course et en alpinisme autour des glaciers du Mont-Blanc. Un mode d’action que la triathlète répétera les mois suivants dans le massif des Écrins puis de la Vanoise. 

Ses défis sportifs seront entourés d’actions de sensibilisation pour évoquer les solutions à la fonte des glaciers. « L’idée est de parler des enjeux liés à l’eau lors de la natation en basse altitude. Durant la partie vélo, je vais m’arrêter dans des écoles pour sensibiliser les jeunes. Enfin, l’alpinisme sera l’occasion d’aborder ces sujets dans les refuges où je passerai », détaille Aurélie. Cette dernière prévoit également de contribuer à l’installation de panneaux de sensibilisation sur les glaciers, en partenariat avec des acteurs locaux, ainsi que de prendre part à plusieurs festivals et évènements. « L’idée est de diversifier les publics cibles », appuie-t-elle.  

Celle qui a grandi à Nantes a tissé tôt un lien particulier à la montagne, grâce à la maison de ses parents dans les Alpes où elle passait de nombreuses vacances, été comme hiver. « Cela a forgé ma sensibilité à la nature et m’a fait vite constater les effets du dérèglement climatique », raconte-t-elle. Dans la station de basse altitude où la famille d’Aurélie se rend, le ski a presque arrêté d’être pratiqué depuis quelques années, faute de neige suffisante. 

 


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Désormais installée à Annecy et pratiquant régulièrement l’alpinisme, Aurélie a « pris une claque » l’année dernière, lors d’une excursion organisée par l’association Women for sea sur les glaciers. « En tant que passionnée de montagne, j’ai eu envie de la préserver. Cette année, c’était le moment pour en parler », résume-t-elle. 2025 a en effet été proclamé « année internationale de la préservation des glaciers » par les Nations unies, avec pour objectif de de sensibiliser le public à leur rôle dans les écosystèmes et aux conséquences de leur fonte. 

  

« Porter la voix des scientifiques » en faveur des glaciers 

  

Cette motivation a poussé la jeune sportive à candidater à un appel à projets, porté par le programme Sport Planète de la Maif. Celui-ci est destiné à accompagner chaque année plusieurs « éco-aventuriers », désireux de réaliser une aventure sportive tout en sensibilisant à des enjeux environnementaux. Avec cinq autres candidats, elle a été choisie pour intégrer la promotion de cette année. 

L’assureur mutualiste lui permet de financer une partie de son aventure, grâce à une dotation de 7 000 euros, et lui offre un accompagnement logistique et humain. Une paléontologue, c’est-à-dire une scientifique qui étudie le climat passé de la terre et ses variations, accompagne les « éco-aventuriers » pour les former sur la partie scientifique.  

« Ce n’est pas un sujet où il est facile de contribuer à mon échelle, car je ne suis ni scientifique, ni glaciologue », reconnaît l’éco-aventurière. Mais « l’objectif est vraiment de me porter ambassadrice de la voix des scientifiques qui essaient d’alerter et de protéger ces glaciers. L’idée est de les aider à relayer leurs messages  », argumente-t-elle.  

Pour la première partie de son aventure, l’athlète travaille notamment avec des guides locaux, des associations de protection de la montagne, des glaciologues et des laboratoires d’universités. « Ce projet est fait avec et pour les acteurs locaux. J’échange avec eux pour connaître quels sont les enjeux du territoire et les messages à mettre en avant », présente-elle. 

  

Parler de sport autrement 

  

Parmi les solutions défendues, se trouve par exemple celle portée par l’association Marge sauvage, dirigée par le glaciologue Jean-Baptiste Bosson. « Leur objectif principal est de mettre tous les glaciers sous protection forte. Il s’agit de passer par la loi mais aussi d’engager les territoires et les maires pour leur protection et que les glaciers deviennent comme des réserves naturelles », détaille Aurélie. 

Cette dernière, qui « essaie de faire sa part » depuis longtemps, a également à cœur de limiter l’impact de son aventure sur l’environnement. « Pour la partie transports, j’essaie de tout faire en mobilités douces. J’ai également eu la chance de travailler dans une recyclerie sportive auparavant. Donc tous mes équipements sont de la seconde main ! », lance-t-elle joyeusement.  

 


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Ancienne joueuse de hockey sur gazon de haut niveau, l’athlète souhaite surtout aujourd’hui « parler d’aventure autrement ». « Je me suis éloignée du sport de haut niveau parce que ça ne me correspondait plus, que ce soit au niveau de la compétitivité ou de l’impact carbone. J’ai envie de montrer qu’on peut pratiquer du sport différemment, pour son plaisir, et en restant en France », explique-t-elle.  

Son rêve pour la suite ? Animer des conférences ou des cinés-débats autour des enjeux climatiques.  « J’aime beaucoup aller à la rencontre des gens. J’aimerais pouvoir témoigner et parler de l’aventure avec des gens compétents qui connaissent le sujet. La vulgarisation scientifique me passionne ! ».

En attendant, Aurélie partage ses passions et ses convictions via ses réseaux sociaux. « Je vais essayer de faire des vlogs de l’aventure. Je réfléchis également à un autre héritage comme des carnets de voyage, une exposition ou une conférence… Je ne sais pas encore. La finalité de mon projet dépendra de ce qui ressortira lors de l’année des glaciers », met-elle en avant. 

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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