VYV et La France s’engage : un partenariat au service de l’innovation sociale

Depuis 2014, la Fondation La France s’engage finance et soutient des projets sociaux et environnementaux portés par des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS). Chaque année, elle sélectionne une quinzaine d’organisations lauréates, qui seront accompagnées pendant trois ans à travers quatre grands types d’actions : un soutien financier (jusqu’à 300 000 euros sur trois ans), du mécénat de compétences visant à accroître l’impact de la structure lauréate, une mise en réseau avec des mécènes, des entreprises partenaires et les autres structures soutenues, et une labellisation « La France s’engage » qui leur donne de la visibilité.

Le groupe mutualiste VYV est l’un des principaux mécènes de ce programme. À ce titre, il n’a pas souhaité seulement financer le projet, mais également soutenir certaines des associations lauréates en favorisant les coopérations avec les différentes activités du groupe, pour soutenir les innovations sociales déployées et permettre aux associations qui les portent de les tester auprès de certains publics.

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Mise à disposition d’infrastructures et soutien à l’essaimage

Les activités du groupe peuvent être regroupées en trois grandes familles : la complémentaire santé et de prévoyance ; l’offre de soins à travers divers établissements d’accueil des publics (centres mutualistes, hôpitaux, Ehpad, crèches, etc.) ; et le logement social. « Nous agissons de deux manières pour soutenir les innovations sociales des lauréats de La France s’engage : en mettant à disposition les infrastructures du groupe lorsque cela est pertinent, et en soutenant leur essaimage », indique Vincent Hejduk, responsable du Lab Innovation sociale en santé du Groupe VYV.

VYV a notamment mis la question de l’alimentation au cœur de ses préoccupations, estimant que l’accès à une alimentation de qualité est un important déterminant de santé. C’est ainsi que se sont nouées des coopérations fructueuses avec plusieurs associations engagées sur les questions alimentaires. Ainsi, l’association Programme malin, lauréate 2023 de La France s’engage, propose des conseils nutritionnels gratuits aux parents d’enfants de moins de trois ans, mais aussi des réductions sur des produits adaptés et de qualité pour les familles à bas revenus. L’objectif : « combattre des inégalités sociales de santé pendant les 1000 premiers jours de la vie des enfants », souligne Benjamin Cavalli, directeur de Programme Malin.

Programme Malin a donc travaillé en collaboration avec VYV Enfance, qui compte 110 crèches en France proposant au total 2500 places d’accueil. « Des professionnels de nos crèches ont suivi des formations sur les questions alimentaires auprès de Malin, raconte Julie Doye, directrice nationale enfance-famille de VYV 3, la branche de VYV qui regroupe l’offre de soins du groupe. Cela leur a permis d’avoir des piqûres de rappel sur ces sujets qu’ils connaissent mais sur lesquels ils ne sont pas spécialisés, mais aussi de réinterroger les pratiques de leur établissement et de proposer des améliorations. Ils ont aussi été amenés à sensibiliser les parents sur ces sujets, à travers par exemple des cafés des parents dédiés, mais aussi à repérer les familles qui pourraient bénéficier du programme de Malin dédié aux personnes ayant de faibles ressources et à les orienter vers ce programme ».

Parvenir à toucher les bénéficiaires ciblés

« L’un des sujets importants pour les lauréats de La France s’engage, c’est d’arriver à toucher les bénéficiaires qu’ils ciblent, souligne Enora Hamon, directrice générale adjointe de la fondation. Ce type de partenariats est précieux car il leur permet d’avoir accès à ces bénéficiaires. »

L’un des sujets importants pour les lauréats de La France s’engage, c’est d’arriver à toucher les bénéficiaires qu’ils ciblent »

Enora Hamon, directrice générale adjointe de la Fondation La France s'engage. 

Le Groupe VYV s’est également rapproché de deux autres initiatives lauréates de La France s’engage, Les Petites cantines et Vrac (pour « Vers un réseau d’achat en commun »). Les Petites Cantines sont un réseau non lucratif de cantines de quartier, où les convives se rencontrent au travers de repas préparés ensemble, avec des produits de qualité et à prix libre. 125 000 repas ont ainsi été servis depuis 2020 par l’association, qui compte 19 000 adhérents actifs et a créé 35 emplois.

« Nous sommes des lieux de rencontres, de création de valeur sociale, explique Gaëtan Monot, secrétaire général du réseau. Nous regroupons déjà 14 cantines de quartier en France, et nous avons une quinzaine de projets en cours de développement, mais nous voudrions essaimer à une cinquantaine de restaurants d’ici quelques années. Notre objectif c’est de contribuer à la transition écologique dans nos assiettes, à travers une alimentation durable et engagée, génératrice de liens sociaux. »

Vrac, lui, a été lauréat de La France s’engage en 2017. L’association développe des groupements d’achats dans les quartiers populaires, dans le but de permettre aux habitants d’accéder à une alimentation de qualité à moindre coût. En 2025, il en existe 124 en France, sur 23 territoires d’implantation. « Nous proposons à nos adhérents des produits, notamment des produits biologiques locaux, à prix coûtants et même pour certains publics à prix coûtants moins 10 à 50 %, puisque la loi nous autorise à le faire », détaille Lorana Vincent, la directrice générale de Vrac France. « Nous souhaitons permettre aux habitants des quartiers prioritaires de reprendre la main sur leur alimentation », explique-t-elle.

Nous souhaitons permettre aux habitants des quartiers prioritaires de reprendre la main sur leur alimentation »

Lorana Vincent, directrice générale de Vrac France

Des synergies avec l’offre de logement du groupe VYV

Dans les deux cas, c’est avec l’activité de logement social du groupe VYV que des synergies se développent. Vrac s’appuie sur l’organisation, en général une fois par mois, d’épiceries éphémères, lors desquels les habitants du quartier peuvent venir acheter leurs denrées à bas prix. Des épiceries éphémères qui peuvent avoir lieu dans des centres sociaux, des maisons de quartiers, des maisons des jeunes et de la culture… mais aussi dans des locaux mis à disposition par des bailleurs sociaux. Cinq territoires ont ainsi déjà développé des partenariats entre des associations locales Vrac et des bailleurs sociaux du groupe VYV.

Avec Les Petites cantines, les liens avec les équipes de VYV sont encore en phase d’exploration. « Notre plus grande difficulté, c’est de trouver des locaux à prix accessibles pour développer nos cantines de quartier,souligne Fanny Borrot, la chargée du développement du réseau. Nous travaillons donc en lien avec différents bailleurs sociaux pour qu’ils nous mettent à disposition des locaux en pied d’immeuble, ce qui permet aussi à leurs locataires de bénéficier de l’existence de nos restaurants. » Parmi les pistes explorées ensemble : le déploiement des Petites cantines dans les logements sociaux résidences seniors du groupe, ou encore l'orientation des adhérents de VYV vers l’offre de l’association.

Camille Dorival