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Par Carenews INFO - Publié le 25 novembre 2024 - 10:30 - Mise à jour le 25 novembre 2024 - 10:30 - Ecrit par : Célia Szymczak
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La France s’engage célèbre 10 ans d’accompagnement de l’innovation sociale

La fondation La France s’engage finance et soutient des projets sociaux et environnementaux depuis dix ans. Elle a présenté le 21 novembre à Paris son Récit d’impact, un livret sur son action et celle des structures soutenues, et le Livre blanc de l’innovation sociale, qui contient 67 propositions pensées pour les dix ans qui viennent.

Le directeur général de La France s'engage Damien Baldin remet à Marie-Agnès Poussier-Winsback les deux livrets réalisés par la fondation, le 21 novembre à Paris. Crédits : Carenews.
Le directeur général de La France s'engage Damien Baldin remet à Marie-Agnès Poussier-Winsback les deux livrets réalisés par la fondation, le 21 novembre à Paris. Crédits : Carenews.

 

 

L’anniversaire de La France s’engage « incarne ce que nous voulons pour l’avenir de notre pays : une société où l’innovation, la solidarité et l'engagement collectif s’associent pour répondre aux défis de notre époque », salue la ministre déléguée chargée de l'Économie sociale et solidaire, de l’Intéressement et de la Participation Marie-Agnès Poussier-Winsback.  

Elle intervient lors d’un événement organisé par la fondation La France s’engage, au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris le 21 novembre. Depuis dix ans, cette fondation reconnue d’utilité publique finance et accompagne des projets sociaux et environnementaux portés par des structures de l’économie sociale et solidaire (ESS), en particulier des associations. Ces structures et les partenaires de la fondation se sont réunis afin de s’interroger sur les moyens d'accélérer l’impact de l’innovation sociale.  

La fondation a rendu publics deux livrets à cette occasion : l’un est issu d’un travail « rétrospectif » sur son action et celle des structures accompagnées, l’autre est un travail « prospectif » avec 67 propositions pour amplifier les effets de l’innovation sociale.  

 

Des initiatives sociales et environnementales diverses 

 

Au fil des pages du premier livret, intitulé « Récit d’impact », des exemples de projets soutenus sont décrits dans des domaines divers, comme l’accès à une alimentation de qualité, à l’emploi ou la lutte contre l’isolement.  

Les associations Chemins d’avenir, qui met en œuvre du mentorat pour réduire les inégalités entre les jeunes des zones rurales et des zones urbaines, Les petites cantines, qui entendent rompre la solitude autour de repas à prix libres, ou Wake up café, qui accompagne des personnes ayant été détenues, font partie des 204 structures soutenues en dix ans. Celles-ci interviennent chaque année auprès de plus de 10 millions de personnes, selon la fondation. 

 

Un soutien financier « massif » 

 

Tous les ans, La France s’engage sélectionne une quinzaine d’initiatives « lauréates » au moyen d’un appel à projets. Elles sont ensuite accompagnées pendant trois ans, à travers quatre grands types d’action résumés dans la deuxième partie du livret. 

Le soutien financier, d’abord. C’est le nerf de la guerre : « en général, la raison pour laquelle vous postulez à la fondation », remarque Enora Hamon, directrice générale adjointe de La France s’engage, en s’adressant aux porteurs de projets rassemblés au Cese.  

Le financement est pluriannuel, non fléché et « relativement important » sinon « massif », jusqu’à 300 000 euros sur trois ans. Des modalités « assez uniques dans le paysage associatif » et « trop rares », précise Enora Hamon. En dix ans, le soutien financier direct de la fondation s’élève à 55 millions d’euros.  

 


À lire aussi : Le Cese lance un cri d'alerte sur le financement des associations 


 

Le label La France s’engage 

 

La fondation accompagne aussi les structures pour accroître leur impact. Cet appui stratégique prend notamment la forme de mécénat de compétences, une démarche qui permet à des entreprises de mettre à disposition leurs collaborateurs sur du temps limité pour qu’ils fassent bénéficier les associations de leurs savoirs et compétences. En tout, 15 000 jours de mécénat de compétences ont été accordés aux structures par l’intermédiaire de La France s’engage. Cela représente 65 années de travail, « ce qui a un vrai impact », affirme Enora Hamon.  

La France s’engage facilite aussi la mise en réseau avec des mécènes, des entreprises partenaires et les autres structures soutenues. Cela « a été énormément valorisé » par les structures lauréates interrogées pour réaliser le bilan des dix années d’action, ajoute Enora Hamon.  

Les projets soutenus par la fondation sont également labellisés. Cela permet « d’accélérer le développement » des structures en les faisant connaître auprès des pairs et des financeurs futurs, estime la directrice adjointe de La France s’engage. 

 

Des propositions pour créer le débat 

 

Le deuxième livret présenté par la fondation le 21 novembre est son Livre blanc de l’innovation sociale, destiné cette fois-ci à penser le futur de l’innovation sociale. Il est composé de 67 propositions issues de consultations avec « l’écosystème de la fondation » comme les entreprises mécènes, les structures lauréates ou des élus. Certaines s’adressent à l’État ou aux collectivités, d’autres aux entreprises, d’autres encore à « l’écosystème de l’ESS ». En tous cas, elles ont vocation à être discutées et débattues, assure Damien Baldin, le directeur général de La France s’engage. Au cours de la journée, les « lauréats » de la France s’engage auront l’occasion d’échanger à ce sujet au cours d’ateliers.   

Les recommandations sont classées en fonction des acteurs auxquels elles s’adressent, leur facilité de mise en œuvre et leur coût. 21 d’entre elles nécessitent « une coopération avancée entre plusieurs acteurs » et sont donc jugées plus compliquées à mettre en place. C’est le cas de la création d’une grande école de formation continue et initiale sur l’innovation sociale, par exemple.  

Sur le plan financier, 18 d'entre elles ne coûtent rien : intégrer le mécénat de compétences dans les stratégies de ressources humaines des entreprises, par exemple. Les autres ont un coût estimé faible, modéré ou sont qualifiées d’investissement d’avenir, à l’instar de la création d’un fonds public de financement de l’innovation sociale.  

 

Rechercher des financements privés ?  

 

« Récemment, nous sommes allés à Matignon avec Damien Baldin et un des conseillers nous a demandé si nous avions des propositions faciles à mettre en œuvre, qui ne coûtent rien et qui ne nécessitent pas un traitement législatif », raconte Enora Hamon. Elle assure que c’est le cas de certaines des recommandations formulées. 

Dans son intervention, Marie-Agnès Poussier-Winsback a appelé à la mobilisation des grandes entreprises, notamment en « incitant davantage au mécénat de compétences ». Elle entend également « impliquer davantage les acteurs financiers dans le financement de l’innovation sociale ». Elle souhaite aussi « renforcer les synergies » entre l’ESS et les entreprises classiques ayant une démarche d’engagement social et environnemental, afin de « répliquer les solutions efficaces sur le terrain ». « C’est de ce genre d’approches dont nous avons besoin, particulièrement dans le contexte budgétaire que nous connaissons », affirme-t-elle, faisant référence à l’anecdote d’Enora Hamon et aux ressources limitées prévues dans le budget de l’État pour 2025.  

 

Célia Szymczak 

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