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Par Carenews INFO - Publié le 7 mars 2025 - 16:56 - Mise à jour le 10 mars 2025 - 11:21 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Agenda 2030 et ODD, CSRD, Nestlé et Starbucks… les brèves RSE de la semaine

Les États-Unis dénoncent l’Agenda 2030 et les objectifs de développement durable (ODD), les sénateurs votent un rapport de la mise en œuvre de la CSRD de quatre ans en commission, les cafés mexicains certifiés de Nestlé et Starbucks dénoncés par les ONG Coffee Watch et Empower, une charte pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne, le rapport de Barbara Pompili sur la planification écologique dans les pays du G20 et de l’UE remis à Agnès Pannier-Runacher… Découvrez l"actualité de la RSE de la semaine.

Les brèves RSE de la semaine. Crédits : Carenews.
Les brèves RSE de la semaine. Crédits : Carenews.

 

  • Les États-Unis dénoncent l’Agenda 2030 et les ODD

 

Lors de la 58e plénière de l’Assemblée générale des Nations unies mardi 4 mars, le représentant des États-Unis au Conseil économique et social a affirmé que « les États-Unis rejettent et dénoncent l’Agenda 2030 et les objectifs de développement durable, et ils ne les réaffirmeront plus comme une évidence », rapporte AEF info.

Cette décision est une conséquence directe de l’élection de Donald Trump, de nouveau président des États-Unis depuis le 20 janvier 2025. « Lors des dernières élections, le mandat du peuple était clair : le gouvernement doit se recentrer sur les intérêts des Américains », a argumenté le représentant états-unien, estimant que les « projets mondialistes ont été rejetés dans les urnes ».

L’Agenda 2030 est un programme de développement durable à horizon 2030 adopté en septembre 2015 par les 193 membres de l’ONU. Il vise à renforcer la paix, éradiquer la pauvreté et assurer la transition écologique par la poursuite de 17 objectifs de développement durable (ODD), devant être atteints aussi bien par les pays développés que par les pays en développement.

« Bien que formulés dans un langage neutre, [les ODD] proposent un programme de gouvernance mondiale souple qui n’est pas compatible avec la souveraineté des États-Unis et qui va à l’encontre des droits et des intérêts des Américains », a considéré le représentant américain, ajoutant que « le président Trump a également opéré une correction de trajectoire claire et attendue sur l’idéologie du "genre" et du climat, qui est omniprésente dans les ODD ».

 

  • Les sénateurs votent en commission un report de quatre ans de la CSRD en France

 

Une semaine après la présentation de la proposition législative dite « omnibus » par la Commission européenne, le Sénat a voté en faveur d’un report de quatre ans de la mise en œuvre de la CSRD en France.

La proposition d’amendement provenant du groupe Les Républicains a été adoptée mercredi 5 mars par la commission du développement durable du Sénat, dans le cadre de l’examen du « projet de loi portant diverses dispositions d'adaptation au droit de l'Union européenne en matière économique, financière, environnementale, énergétique, de transport, de santé et de circulation des personnes ». Ce dernier, visant à transposer plusieurs directives européennes ou adapter le droit français à plusieurs règlements européens récents, a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 17 février 2025.

Selon les auteurs de l’amendement voté au Sénat, le report de quatre ans de l’application de la CSRD « permettrait aux entreprises concernées de mieux se préparer à ces nouvelles règles, en leur laissant le temps nécessaire pour structurer leur reporting de manière efficace », rapporte AEF info. Il « offrirait également l’opportunité de tirer pleinement parti des enseignements des premières publications des sociétés cotées en 2025 ».

Avant d’être adoptée, cette mesure doit être examinée en séance publique, prévue le 10 mars, puis en commission mixte paritaire.

 

  • Les cafés certifiés vendus par Nestlé et Starbucks, dénoncés par les ONG Coffee Watch et Empower

 

Dans un rapport publié le 14 février, les ONG Coffee Watch et Empower révèlent des violations aux droits humains, des impacts environnementaux négatifs et des pratiques d’exploitation dans la chaîne d’approvisionnement en café mexicain certifié de Nestlé et de Starbucks.

Selon les ONG, malgré la certification C.A.F.E. Practices reçues par Starbucks et la certification 4C reçue par Nestlé, toutes deux censées garantir un approvisionnement éthique et durable du café, de nombreuses dérives sont pourtant présentes. Coffee Watch et Empower rapportent notamment un système d’exploitation d’une main d’œuvre sous-payée, l’utilisation de travail infantile et de la déforestation entraînée par la production du café revendu par Nestlé et Starbucks. D’après le rapport, les agriculteurs vivent en moyenne avec 106 dollars par mois, juste au-dessus du seuil d’extrême pauvreté du Mexique, fixé à 98,80 dollars.

Le rapport explique les défaillances des labels par des relations étroites et une forme de connivence entre les entreprises et les organismes chargés de contrôler les exploitations, permettant « de contourner les exigences des certifications indépendantes, et d’exercer un contrôle absolu sur la chaîne d’approvisionnement ».

Afin « d’éradiquer l’exploitation, l’opacité et la déforestation », alors que Nestlé achète le quart de la production mexicaine de café, le document émet plusieurs recommandations. Parmi elles, une plus grande transparence des chaînes d’approvisionnement est demandée ainsi que des audits indépendants des certifications et des inspections régulières sur le terrain.

 

  • Une charte pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne

 

33 entreprises du commerce en ligne ont adopté lundi 3 mars une nouvelle chartre « pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne ». Le texte constitue « à la fois un document d’engagement de toute la profession vis-à-vis des pouvoirs publics et le document technique de référence pour le suivi et l’appréciation des résultat », rapporte le ministère de la Transition écologique.

La charte fixe onze engagements, répartis autour de cinq piliers, depuis l’achat jusqu’à la livraison du colis. Ces derniers sont :

  • renforcer et rendre plus lisible l’information à destination des consommateurs,
  • contenir les retours et mettre en place des actions visant à réduire leur impact environnemental
  • favoriser la réduction, le recyclage et le réemploi des emballages,
  • embarquer les places de marché (« marketplaces ») dans la dynamique des engagements de la charte,
  • améliorer la transparence.

 

« Ce texte ne se limite pas à une déclaration d’intention : il constitue une feuille de route ambitieuse, en prévoyant pour les acteurs des objectifs concrets et mesurables, qui feront l’objet d’un suivi par l’État », s’est réjoui Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l'économie sociale et solidaire.

La charte, reposant sur le volontariat des entreprises, n’a cependant qu’une valeur déclarative. Parmi les signataires, se trouvent pour la première fois Amazon, qui avait jusqu’alors refusé de signer les précédents textes. Les entreprises Temu et Shein, qui représentent 22 % des colis transportés par la Poste, sont quant à elles absentes.

 


À lire également : Shein, Lidl, Amazon… Quels sont les sites de e-commerce les plus polluants ?


 

  • Barbara Pompili remet son rapport sur la planification écologique mise en œuvre à l’étranger

 

L’ancienne ministre de la Transition écologique de 2022 à 2023, Barbara Pompili, a remis lundi 3 mars son rapport sur la démarche de planification écologique dans les pays du G20 et de l’Union européenne, à l’actuelle ministre en charge de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

Le document a pour objectif d’étudier comment la planification écologique est mise en œuvre hors de France « pour essayer d’en tirer des enseignements et des idées permettant de renforcer nos politiques de transition écologique », explique le ministère dans un communiqué.

Mené avec l’appui du Commissariat général au développement durable (CGDD), le rapport fait un triple constat, synthétise le ministère. Le premier est que « l’ensemble des pays étudiés sont confrontés à des problématiques semblables en matière de transition écologique et la presque totalité d’entre eux ont mis en place des stratégies et des plans pour y faire face ».

Les plans climat sont cependant généralement construits autour de l’atténuation du changement climatique et plus rarement dédiés à l’adaptation et à ses effets, « et encore moins consacrés à la préservation de la biodiversité ou des ressources naturelles », ajoute le communiqué. Ils s’intègrent de plus « très rarement dans une stratégie globale ».

Enfin, « la France se distingue de beaucoup d’autres pays, en ayant une approche transversale et une structure chef d’orchestre de la mise en œuvre de sa planification écologique à travers le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) », complète-t-il.

Parmi les enseignements émergents du rapport, le ministère souligne les stratégies nationales qui sont « le fruit d’une vision globale de l’avenir du pays ». Il pointe également la spécificité du SPGE qui « apparaît comme un outil utile pour la mise en œuvre de la transition », ajoute-t-il. Onze recommandations sont également formulées, s’appuyant sur « les meilleurs exemples étrangers rencontrés, pour garantir la réussite de la planification écologique ».

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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