Assurance-vie, agriculture, greenwashing… Les brèves RSE de la semaine

• Un rapport de Reclaim finance épingle la contribution au changement climatique de l’assurance-vie

L’assurance-vie est « au service du dérèglement climatique », selon un rapport publié le 5 juin par l’ONG Reclaim finance. Avec Rift, une application mobile évaluant l’impact de l’épargne, elle a analysé les pratiques de 27 assureurs-vie français. 63 % des unités de compte présentes dans 290 contrats d’assurance-vie étudiés contiennent au moins un développeur d’énergies fossiles. Reclaim finance dénonce par la même occasion le greenwashing de plusieurs produits d’épargne étiquetés « climat », « responsables » ou « durables ». La moitié de ces produits estampillés « verts » « sont en réalités exposés à des développeurs d’énergies fossiles ».

L’ONG pointe les investissements dans les fossiles du Crédit Agricole Assurances, d’AXA France vie et de Cardif assurance-vie par le biais de leurs fonds euro. Ces acteurs font partie des premiers assureurs-vie français.

Elle salue en revanche des bons élèves : CNP Assurance a annoncé cesser ses investissements dans les hydrocarbures, Suravenir et MACSF dans les entreprises développant de nouveaux champs pétro-gaziers et de nouveaux pipelines et terminaux de gaz liquéfiés. 

• The Shift project publie son rapport intermédiaire « Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère »

Ce document « a vocation à imaginer la transformation du système agricole français en y intégrant les contraintes physiques auxquelles il fait face : contraintes énergétiques, climatiques, d’usage des sols, et également en termes de biodiversité et de ressources non-énergétiques ». Ce travail s’inscrit dans le cadre du Plan de transformation de l’économie française sur lequel travaille le Shift project pour réfléchir aux moyens de décarboner l’économie.

Le rapport est pour le moment « exploratoire ». Il « vise à initier de nouvelles discussions et pose de nombreux sujets davantage qu’il n’en résout ». Le laboratoire d’idées propose donc aux lecteurs d’effectuer des retours sur un document partagé ou par mail, au sujet de la méthodologie, de l’approche générale et des sujets abordés. Le texte final sera publié le 28 novembre prochain. Une consultation des agriculteurs est également en cours pour mieux connaître leurs préoccupations et leurs attentes vis-à-vis de la transition écologique. 

• France nature environnement décerne à Coca-Cola la « médaille d’or du greenwashing »

La fédération d’associations France nature environnement (FNE) explique s’être procurée un document confidentiel indiquant que 10 millions de boissons distribuées par Coca-Cola seront servies via des bouteilles en plastique pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. 

Dans un communiqué publié le 5 juin, FNE estime que ces informations sont « loin de l’ambition affichée des Jeux zéro déchet » du Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Elle dénonce aussi la communication officielle de l’entreprise. Coca-Cola annonce installer 700 fontaines à boissons et distribuer des éco-cups ou des bouteilles en verre. La distribution de bouteilles en plastique n’est censée avoir lieu que lorsque des « conditions opérationnelles » empêchent l’installation de fontaines. Or, les boissons des bouteilles en plastiques seront servies aux consommateurs dans des éco-cups consignées, peut-on lire dans le communiqué. Le Comité d’organisation invoque aussi des motifs de santé publique pour distribuer des bouteilles aux athlètes et aux arbitres, que la FNE conteste.

À lire aussi : Paris 2024 publie un rapport d'étape sur l'impact social et environnemental des Jeux 

• Les investissements dans les énergies propres sont deux fois plus importants que les investissements dans les fossiles pour la première fois, selon l’Agence internationale de l’énergie

Les investissements mondiaux dans les « énergies propres » devraient dépasser les 2 000 milliards de dollars en 2024, d’après le rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publié le 6 juin. Un peu plus de 1 000 milliards de dollars devraient être investis dans le charbon, le gaz et le pétrole. C'est la première fois que les investissements « propres » représentent près du double des investissements en fossiles. Les « énergies propres » comprennent les renouvelables, les véhicules électriques, le nucléaire, les réseaux et le stockage électrique, les « carburants à faibles émissions », l’amélioration de l’efficacité énergétique et les réseaux de chaleur. 

L'AIE indique aussi que les sommes investies dans les renouvelables et le nucléaire pour la production d’électricité devrait représenter dix fois celles investies dans l’électricité générée par les fossiles. Les panneaux solaires sont la technologie de production d’électricité qui attire le plus d’investissements.

« Il reste des déséquilibres majeurs et des manques dans les flux d’investissement en énergie dans plusieurs parties du monde », avertit cependant l’organisation. Dans les économies émergentes, à l’exception de la Chine, le niveau d’investissement dans les énergies propres reste limité. 

Par ailleurs, les investissements dans le pétrole et le gaz continuent d’augmenter. Les projections sont largement supérieures aux trajectoires nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques nationaux et globaux.

Célia Szymczak