Marie-Agnès Poussier-Winsback annonce une augmentation de 10 millions d’euros des crédits dédiés à l’économie sociale et solidaire
La ministre déléguée en charge de l’économie sociale et solidaire a annoncé l’augmentation des budgets dépendant de son ministère de 30 % en 2025 dans le quotidien Ouest-France le 14 novembre. Mais cela est loin de compenser les autres coupes prévues dans le budget selon les représentants de l’ESS.
Les crédits dédiés à l’économie sociale et solidaire dans le projet de loi de finances pour 2025 vont augmenter de 10 millions d’euros, a annoncé dans le quotidien Ouest-France Marie-Agnès Poussier-Winsback, la ministre déléguée chargée de l’économie sociale et solidaire, le 14 novembre. Cela représente selon elle une hausse du budget de 30 % en 2025 et passera par un amendement validé par le gouvernement. Elle y voit une « très, très bonne nouvelle » dans un contexte de « budget contraint ».
Ces crédits, qui dépendent du ministère de l'Économie et des Finances, concernent le financement des têtes de réseaux de l'ESS et l’action sur les territoires en faveur du développement de l’ESS (dispositifs locaux d'accompagnement, pôles territoriaux de coopération économique, chambres régionales de l'économie sociale et solidaire...).
La ministre va par ailleurs demander un état des lieux complet du montant total du soutien de l’État attribués à l’ESS. Celui-ci n’est pas connu puisque éclaté entre plusieurs ministères, comme celui de la Culture ou du Travail.
La ministre annonce aussi qu’elle présentera début 2025 sa feuille de route co-construite avec les acteurs de l’ESS.
ESS France réagit
« Cette somme, destinée aux têtes de réseau dans les territoires, est une bonne nouvelle », a déclaré Benoît Hamon, le président de la chambre représentative de l’ESS, ESS France. « Cependant, cela ne permettra pas de sauver les 186 000 emplois menacés par le projet de budget », déplore-t-il, pointant la baisse des crédits dans des « secteurs cruciaux tels que la lutte contre la pauvreté, le sport, la culture, les tiers-lieux, l'aide internationale, l'accès à l'emploi, ou l'apprentissage ».
Il alerte aussi sur la diminution des budgets des collectivités locales, qui « se traduira par des répercussions directes sur des services essentiels tels que les banques alimentaires, les ressourceries et les crèches ».
L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) a estimé l’impact des coupes budgétaires pour l’ESS à 8,26 milliards d’euros au total.
Cela ne permettra pas de sauver les 186 000 emplois menacés par le projet de budget »
Benoît Hamon, président d'ESS France
Le 31 octobre, ESS France avait adressé au Premier ministre Michel Barnier une lettre lui demandant de « restaurer les ressources affectées aux actions des acteurs de l’ESS ».
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Célia Szymczak