Réseau action climat, invendus textiles, CSRD, consigne… Les brèves RSE de la semaine

• Le Réseau action climat passe au crible du climat et de la durabilité l’offre de huit enseignes de supermarché

La deuxième édition de l’évaluation du Réseau action climat (RAC), concernant huit enseignes de supermarché, a été publiée mercredi 13 mai. Ce classement évalue les offres d’Aldi, Auchan, Carrefour, Coopérative U, Intermarché, Leclerc, Lidl et Monoprix, selon des indicateurs relatifs au climat et à la proportion d’une alimentation saine et durable.

Il est complété par un « panorama inédit des bonnes pratiques des supermarchés en Europe et des recommandations pour les pouvoirs publics, les distributeurs et les industriels, co-construites avec les acteurs économiques », présente le RAC.

Selon la fédération d’associations de protection de l’environnement, « les enseignes ont réalisé des progrès en matière de transparence, d’engagements et de plans d’action » depuis 2023. « Toutefois, on observe encore un décalage important avec leurs pratiques réelles qui ne prennent pas encore ou très peu en considération les enjeux écologiques de santé publique », pointe le RAC, déplorant une surreprésentation de la viande et des produits carnés ultra-transformés « au détriment des aliments végétaux de qualité ».

Sur les trois critères principaux que sont la transparence, les engagements et plans d’actions, et la promotion d’une alimentation durable, les deux enseignes les mieux notées sont Carrefour et Monoprix avec des notes de respectivement 12,5/20 et 12/20. Suivent les magasins U (10/20), Auchan (9,5/20), Lidl (9/20) et Intermarché (8/20). En bas du classement se trouvent Leclerc (4,5/20) et Aldi (2/20).

Alors que le gouvernement doit publier avant l’été la version définitive de la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat, le RAC dénonce également une « inaction coupable des pouvoirs publics » et appelle à une mobilisation accrue de l’État.

• Les invendus du secteur textiles : un business lucratif, dénoncent Disclose et Reporterre dans une enquête

Dans une enquête publiée le 6 mai, les médias Reporterre et Disclose dévoilent l’envers du décor des invendus du secteur textile, permettant à de grandes enseignes comme Shein, Decathlon et Kiabi de rendre leur surproduction rentable, grâce à de l’exonération fiscale et au détriment du secteur associatif.

Derrière ces mécanismes, une disposition de la loi anti-gaspillage (Agec), qui permet de bénéficier d’une réduction fiscale équivalent à 60 % de la valeur des vêtements, en cas de don effectué auprès d’une association. Elle est utilisée de manière importante par les grandes entreprises, qui se débarrassent de leurs stocks tout en réalisant d’importantes économies d’impôts, et par plusieurs start-ups, spécialisées dans la mise en lien entre les producteurs et les structures, rapporte l'enquête.

Ce phénomène a plusieurs impacts négatifs, pointe-t-elle. D’une part, il alimente la surproduction de textile produits dans de très mauvaises conditions sociales et environnementales, tout en générant des coûts présents et futurs pour les finances publiques. D’autre part, il pèse sur l’écosystème de la seconde main associative, noyé sous les invendus.

• La Banque centrale européenne s’exprime en faveur d’une préservation du périmètre de la CSRD

Dans un avis publié le 8 mai, la Banque centrale européenne (BCE) émet plusieurs objections quant aux mesures de simplification de la directive européenne sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD), proposée par la Commission européenne dans le cadre de l’initiative législative omnibus.

L’institution financière critique notamment la réduction du champ d’application des entreprises soumises à l’obligation de publier un reporting de durabilité au-dessus d’un seuil de 1000 salariés, rapporte AEF info. Cette disposition « réduirait la disponibilité globale des informations liées au développement durable, y compris les informations sur les émissions de gaz à effet de serre produites par les entreprises », considère la BCE, qui pointe un risque de « masquer le risque financier lié au climat ».

Alors que le champ actuel de la CSRD ne couvre que 37 % des émissions de CO2 produites par les entreprises de l’Union européenne, « la réduction proposée du champ d’application réduira encore considérablement ce pourcentage et pourrait même faire en sorte que certains émetteurs importants — notamment les entreprises de combustibles fossiles — échappent à l’obligation de déclaration », ajoute la BCE.

Afin conserver la substance du texte, elle propose de soumettre les entreprises comptant entre 500 et 1 000 salariés à une obligation d’information simplifiée.

À lire aussi : La Commission européenne propose d’affaiblir l’ambition de deux textes pour la durabilité des entreprises, la CSRD et la CS3D 

• L’expérimentation de consigne et réemploi de Citéo doit débuter en juin

Annoncée depuis l’année dernière, l’expérimentation « ReUse » de l’éco-organisme Citeo, devrait finalement débuter à partir du mois de juin. Elle devait initialement être lancée durant le mois de mai 2025 dans quatre régions françaises : la Bretagne, les Hauts-de-France, la Normandie et les Pays-de-la-Loire, avant d’être repoussée.

La démarche consiste à proposer dans les supermarchés une gamme de produits alimentaires conditionnés dans des emballages réutilisables en verre qui pourront ensuite être rapportés au magasin pour être lavés et réutilisés. Elle s’inscrit dans l’objectif de 10 % d’emballage réemployés d’ici 2027, fixé par la loi Agec pour l’économie circulaire, et nécessite la production de 30 millions de bocaux et de bouteilles en verre standard, rapporte Citeo.

À voir également : La Tournée, la livraison de produits consignés pour accélérer le zéro déchet

Élisabeth Crépin-Leblond