RSE et mécénat : les bonnes pratiques pour décloisonner
L’OpenLab d'Admical, un projet coordonné par plusieurs acteurs, a publié un guide nommé « Mécénat et RSE. Le nouveau paradigme de l’entreprise engagée ». Une restitution était organisée au Sommet de la mesure d’impact le 18 avril.
On ne peut ignorer un rapprochement ces dernières années entre le mécénat et la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) au sein des diverses structures. Partant de ce constat l’Admical, Equanity, la Fondation de France et le Palais de Tokyo ont coordonné un travail collectif à ce sujet qui a abouti à un guide publié début avril. Il s’intitule : « Mécénat et RSE. Le nouveau paradigme de l’entreprise engagée ».
« Il y a un lien important autour duquel on tourne depuis très longtemps. Lier les deux sujets permet de concevoir une entreprise comme une entité politique à l’échelle du territoire », a expliqué Maxime Baduel, délégué ministériel à l’économie sociale et solidaire. Il était présent lors d’une restitution des travaux au Sommet de la mesure d’impact qui avait lieu le 18 avril au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris.
Les directions de l’engagement comme bonne pratique ?
Ce guide entend donner des conseils pour bien articuler le mécénat et la RSE au sein d’une entreprise. Selon le document, une des bonnes pratiques est d’encourager un dialogue renforcé des équipes mécénat et RSE. « Cela permet de construire des synergies entre les équipes, qui ont beaucoup à apprendre les unes des autres », estime Gaëlle Chériaux, responsable RSO du Centre des monuments nationaux. « Le mécénat peut se nourrir des méthodes de reporting de la RSE. La RSE peut, elle, se nourrir de l’expertise des équipes de mécénat et des porteurs de projets qu’elles soutiennent », continue-t-elle.
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Autre conseil prodigué par le guide : mettre en place une organisation décisionnelle et opérationnelle articulant toutes les formes d’engagement et distinguant bien les sujets RSE des objectifs développés par le mécénat. « On voit apparaître des directions de l’engagement qui chapeautent le mécénat et la RSE. Cela permet de donner ce cadre de cohérence global et ainsi d’avoir plus d’impact », considère Sarah Huisman-Cordian, présidente de l’entreprise Equanity.
Le guide propose également d’intégrer l’impact des actions de mécénat dans les matrices de matérialité des enjeux RSE tout en les distinguant.
Aligner le mécénat avec l'activité de l'entreprise ?
Selon Sarah Huisman-Cordian, pour décloisonner le mécénat, il peut être intéressant de réfléchir à son alignement avec les autres actions de l’entreprise et notamment celles qui relèvent de la RSE. En revanche, le guide conseille de ne pas limiter le mécénat aux seuls sujets d’intérêt de l’entreprise et ainsi de financer des thématiques qui peuvent en être éloignées.
Quoi qu’il en soit, « il peut être pertinent de questionner le positionnement du mécénat vis-à-vis de la RSE pour voir où l’entreprise se situe afin d’en dégager des complémentarités », estime Raphaëlle Haccart, directrice du développement du Palais de Tokyo.
« Si l’action mécénat est décorrélée de la RSE, attention à ce que ce ne soit pas une façon de détourner le regard de l’activité de votre entreprise », conseille de son côté Raphaëlle Haccart.
Théo Nepipvoda