Créer des coalitions pour « construire des parcours d’accompagnement multi-acteurs »

Quelle est la genèse de cette démarche ?

Cette démarche est née aux Journées de l'Économie Autrement, il y a quatre ans. Il y avait des idées formidables, mais il n’y avait pas suffisamment de partage ou de mutualisation. Chacun invente sa solution sur son territoire. Cet éparpillement d’actions contribue à la méconnaissance du monde de l’économie sociale et solidaire par le grand public, et donc des services qui lui sont proposés. Or tous ces dispositifs doivent être accessibles aux plus vulnérables.

Nous avons voulu proposer un nuancier de solutions, qui permette à chacun de bénéficier du dispositif qui lui convient et d’un bouquet de solutions complémentaires. Prenons l’exemple du retour à l’emploi. Au-delà de la problématique des compétences, il y a le problème de la mobilité, de l’habitat, de la santé. Il faut construire des parcours d’accompagnement multi-acteurs. De cette manière, nous donnons une visibilité d’ensemble sur les aides à disposition.

Nous proposons donc à nos partenaires associatifs de s’inscrire soit dans une coalition verticale, qui traite un enjeu de société donné de bout en bout pour obtenir un impact plus important, soit dans une coalition horizontale, qui propose un assemblage de conseils et de compétences sur divers enjeux complémentaires. On prend, alors, la personne comme un tout avec ses différentes dimensions de vie et on va viser un équilibre entre toutes ces données.

Et si on ne fait pas travailler ensemble les acteurs de l’ESS, on se retrouve avec des zones géographiques dépourvues d’accompagnement et de prévention. Nous tenons à ce que nos actions couvrent le plus largement possible les publics fragiles et vulnérables, y compris dans les quartiers prioritaires et en ruralité. Le système de coalition encourage les associations à se partager la charge d’action sur les différents territoires et les différents publics. Elles peuvent ainsi mutualiser la recherche et développement, mais aussi les accompagnements plus spécialisés sur certains sujets d’expertise.  

Pourquoi en avoir fait un document rédigé ?

Nous avions le souhait de raconter des histoires vécues par et avec nos partenaires. Nous mobilisons des associations, via l’Action Sociale d’AG2R LA MONDIALE, pour mieux répondre aux besoins de nos bénéficiaires qui font face aux aléas de la vie. Cela nous semblait important de conserver une trace de cette mutualisation, pour montrer l’impact de notre dynamique transverse et comprendre le sens de notre action. C’est aussi une manière de capitaliser sur toute cette riche expérience. Et de montrer aux structures qui ne sont pas encore dans le mouvement que non seulement, cela est possible, mais que cela existe déjà.

Que peut-on trouver dans le tome 1 ?

Nous expliquons notre approche globale de la personne ou d’un territoire. Nous voulions décrire des coalitions d’acteurs uniquement issus de l’économie sociale et solidaire. Elles créent de l’innovation, de l’expérimentation, qui ensuite peuvent être prises en relais par les politiques publiques ou du mécénat à plus grande échelle.

Les faire réfléchir, construire et travailler ensemble, c’était pour nous une toute nouvelle façon de faire. L’action sociale d’AG2R LA MONDIALE avec l’Agirc-Arrco est partie prenante dans la recherche de solutions les plus adaptées. Plus on agit collectivement, plus on peut aborder de causes tout en proposant des accompagnements individualisés et en proximité.

À lire : Faire ensemble pour + d'impact social. 1, Pourquoi créer et soutenir des alliances et coalitions d’acteurs de l’ESS ?

Le tome 2 revient sur 5 grandes alliances mises en place. Que vouliez-vous démontrer ?

Nous avons accompagné des acteurs qui avaient envie de travailler ensemble. Nous y retrouvons l’Alliance pour l’activité et le logement adaptés, la Coalition Emploi, la Coalition Génér’action, la Coalition solidaire et l’Alliance Solidaires des Aidants.

Les coalitions sont souvent issues de volontés et d’opportunités. Pour faire vivre une alliance, il faut une imagination collective, des animations, des outils partagés, tout cela étant soutenu par un partenaire commun. Le Groupe AG2R LA MONDIALE se positionne comme un tiers de confiance fédérateur, à même d’ouvrir des portes auprès des collectivités et des institutions. En croisant les histoires, et faisant se rencontrer les cinq alliances, nous avions envie qu’elles échangent et fassent peut-être évoluer leur modèle.

À lire : Faire ensemble pour + d'impact social. 2, Voyage au cœur des 5 alliances et coalitions créées en partenariat avec les Activités sociales d’AG2R LA MONDIALE

Le tome 3 ouvre vers des coalitions « augmentées », quel en est le principe ?

Chaque coalition présente un noyau dur. L’idée est d’aller capter d’autres acteurs qui s’inscriraient dans une dynamique d’agir ensemble sans forcément devenir membre de l’alliance. Par exemple sur l’emploi, au-delà de la quinzaine d’acteurs spécialistes de la thématique, ont été associés Wimoov et Renault Mobiliz sur la mobilité, ou Siel Bleu sur la prévention-santé. Il y a ainsi un second cercle qui vient s’ajouter. On sort de la coalition d’expertise pour mettre en place une approche globale de la personne. Autre exemple, sur la lutte contre la précarité énergétique, la démarche initiée par Réseau Eco-Habitat a été rejointe par de nombreuses associations sur le terrain. Et Familles Solidaires a créé un Fab Lab grâce à une réflexion partagée par les membres de l’alliance. Il servira à toute la communauté des acteurs de l’habitat inclusif en France. Nous espérons que toutes nos coalitions seront inspirantes pour d’autres structures. Nos alliances permettent de cocher plusieurs enjeux sociétaux en même temps, sociaux, démographiques, écologiques, et c’est leur force.

À lire : Faire ensemble pour + d'impact social. 3, vers des alliances et coalitions « augmentées »