L’accessibilité du musée de Cluny devient réalité grâce au mécénat de compétences
Après un long chantier de modernisation, le musée national de Cluny rouvre ses portes le 12 mai. Il offre désormais un parcours de visite totalement accessible aux personnes à mobilité réduite. Un défi auquel les ingénieurs-chercheurs d’EDF ont contribué grâce au mécénat de compétences que porte la Fondation EDF.

Dans le cadre de sa transformation, le musée de Cluny, dédié à l’histoire du Moyen Âge, a travaillé main dans la main avec la Fondation groupe EDF et la Recherche et Développement du Groupe EDF. Si cette modernisation consistait à restaurer les bâtiments historiques et à construire un nouvel accueil pour les visiteurs, elle visait aussi à repenser le parcours de visite, en particulier pour rendre accessible l’intégralité des espaces muséographiques aux personnes à mobilité réduite.
Un sujet aussi inédit qu’attractif
Cette coopération avec le musée a été rendue possible grâce au mécénat de compétences scientifiques du Groupe EDF. Lancée en 1983, cette démarche mobilise à hauteur de 300 jours par an au total les compétences scientifiques et technologiques d’ingénieurs-chercheurs de haut niveau sur des projets d'intérêt général.
Travailler pour un musée, doté de 28 ruptures de niveau et comprenant de nombreux escaliers, dans le but de le rendre accessible à tous constituait pour nous un défi inédit. Ce projet était d’autant plus intéressant qu’il conjuguait problématique patrimoniale et intérêt scientifique et technique, deux sujets sur lesquels nous faisons régulièrement appel aux compétences de l’entreprise dans le cadre de notre démarche de mécénat », a expliqué Laurence Lamy, déléguée générale de la Fondation groupe EDF.
Du parc nucléaire au musée
Très vite, l’idée de recourir au « Virtual Fauteuil » pour rendre le musée accessible a émergé. Elle émane d’Alain Schmid, ingénieur au sein du groupe Réalité Virtuelle de la R&D d’EDF.
Utilisée dans l’industrie nucléaire, cette technologie de réalité virtuelle aide les opérateurs à préparer et à optimiser les opérations de maintenance qui ont lieu dans le bâtiment réacteur des centrales, espace circulaire contraint dans lequel les équipes d’intervention ne peuvent rester trop longtemps. Fondé sur une logique immersive, l’outil permet notamment de simuler les déplacements d’un fauteuil roulant tout en faisant ressentir à son utilisateur les sensations physiques liées aux déplacements ou aux chocs si l’espace est trop étroit.
Avant de pouvoir exploiter concrètement ces briques logicielles que nous avons adaptées pour les mettre au service du handicap, il nous a fallu procéder à la numérisation en 3D des espaces de l’ensemble du musée et donc faire de nombreux relevés photographiques et télémétriques que la Fondation EDF a pris en charge », détaille Jean-Paul Chabard, directeur scientifique de la R&D d’EDF.
Une fois la modélisation de ces différents espaces réalisée, le Virtual Fauteuil a été plongé dans cette réalité virtuelle.
Nous avons ainsi, au regard des normes d’accessibilité en vigueur, travaillé sur l’optimisation des déplacements, défini les meilleurs emplacements pour les ascenseurs et identifié les écueils à l’accessibilité. L’esprit dans lequel le projet a été mené s’est avéré particulièrement constructif. La qualité de la collaboration avec les conservateurs a été exemplaire », indique Jean-Paul Chabard.
Cela semblait impossible, mais ils l’ont fait
Au terme de cette démarche de mécénat de compétences qui a nécessité une vingtaine de journées de travail entre 2016 et 2018, le musée de Cluny a bénéficié de différents aménagements qui l’ont rendu accessible à tous. Les personnes en situation de handicap ou ayant des difficultés de mobilité ainsi que celles visitant le musée avec leurs enfants en poussette peuvent désormais circuler partout pour profiter pleinement de la richesse des collections proposées.
C’est une satisfaction collective puisque la configuration des lieux rendait a priori impossible la concrétisation d’une telle ambition. « Si nous sommes fiers d’avoir contribué à cet important chantier de restructuration et plus particulièrement à l’avènement d’un nouveau parcours muséal, notre souvenir le plus fort restera sans aucun doute celui de l’expérience que ressentiront les visiteurs une fois au musée », conclut Laurence Lamy pour qui « ce projet est emblématique de ce que la science peut apporter à la culture et à l’éducation »
Le mécénat de compétences au service de défis inédits