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Par Carenews PRO - Publié le 22 juillet 2020 - 09:00 - Mise à jour le 22 juillet 2020 - 09:00
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[CAS D'ÉTUDE] La plateforme Solidarité Associations de Comerso, un véritable « effort de guerre »

Depuis le confinement, la startup Comerso travaille avec la quasi totalité des enseignes de grande distribution pour maintenir les dons d’invendus auprès des associations. Grâce à sa plateforme Solidarité Associations, lancée mi-avril, 350 000 équivalents repas ont été redistribués à des associations partout en France. Retour sur la mise en place de cette initiative.

Crédit photo : mediamasmedia.
Crédit photo : mediamasmedia.
Comerso, la revalorisation des invendus, invendables et déchets

Déstockage, dons aux associations, économie circulaire… Créée en 2013, la startup multi-sites Comerso propose des solutions logistiques et numériques de valorisation des invendus, des invendables et des déchets aux entreprises et industriels. 

Avant le confinement, Comerso travaillait déjà avec la quasi-totalité des enseignes de grande distribution, la loi Garot contre le gaspillage de 2016 obligeant les supermarchés de plus de 400 mètres carrés à donner leurs invendus alimentaires s'ils sont sollicités par des associations.

 

Depuis le lancement de la plateforme Solidarité Associations mi-avril, Comerso a dénombré 350 000 équivalents repas redistribués aux associations. Le service gratuit a été sollicité par près de 400 entreprises et environ 250 associations ; des contacts qui ont abouti à 200 connexions entreprise-association. Pour la startup installée à Station F, la mission est réussie, même si elle a nécessité un véritable « effort de guerre » pour les 40 salariés, souligne François Vallée, directeur communication et marketing chez Comerso.

Rapidement après le début du confinement, la startup de mise en place d’outils numériques anti-gaspillage dans les magasins s’est aperçue « qu’il allait y avoir des difficultés d’acheminement des invendus des entreprises vers les associations ». Nombre de ces dernières ont en effet vu une diminution drastique de leurs forces bénévoles, pour beaucoup âgées et à risque face au Covid-19, alors même que leur nombre de bénéficiaires et leurs besoins augmentaient à cause de la crise sanitaire. 

« On a réorganisé tous les métiers de l’entreprise »

L’idée d’un numéro vert permettant aux entreprises de l’agroalimentaire de déclarer leurs marchandises à donner et aux associations de faire part de leurs besoins s’est imposée chez Comerso. Elle a immédiatement séduit la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et Perifem (l’Association technique du commerce et de la distribution). Chacune rassemble des représentants des enseignes de grande distribution, qui ont accepté de s’y engager voire, pour certaines, de la coconstruire. « Nous avons immédiatement répondu présents. En tant que distributeur, nous devons soutenir et aider ces associations », nous a expliqué une porte-parole d’Intermarché. Après, notamment, une semaine de tests, la plateforme est sortie mi-avril avec la validation d’Auchan, Carrefour, Casino, Cdiscount, Cora, Franprix, Intermarché, Leader Price, Leclerc, Metro, Monoprix, Netto, Pro à Pro, Supermarché Match et U Enseignes. Concrètement, un numéro vert unique (0 805 690 698) et une adresse mail (contact@solidariteassociations.com) ont été mis en place.

DONNEZ ET VALORISEZ VOS INVENDUS ! Vous êtes une entreprise ? Faites vos propositions de dons : > 0 805 690 698 > contact@solidariteassociations.com 👉 Service gratuit 👉 Large réseau d'associations 100% agréées 👉 Contribuez à l'élan de solidarité 👉 Faites des économies pic.twitter.com/a4lYtMTFkH

— Comerso.fr (@ComersoFr) May 15, 2020

Pour gérer la plateforme Solidarité Associations, créée et opérée à titre gracieux, tous les employés de Comerso ont dû être mobilisés, détaille François Vallée :

On a réorganisé tous les métiers de l’entreprise. Par exemple, des équipes tournantes ont été affectées à la gestion du call center, tandis que notre équipe informatique, qui avait planché sur la mise en place de la plateforme, a mis au point des outils d’enregistrement des dons et de connexion entreprise-association, et qu’une autre équipe organisait les opérations logistiques. 

Car pour toutes les associations n’ayant pas ou plus les moyens de récupérer les invendus, Comerso envoyait ses chauffeurs, même si la plateforme n’a pas pu répondre à la totalité des besoins des associations isolées. Un bémol relatif au tissu associatif selon François Vallée, qui rapporte que la plupart des enseignes de grande distribution ont joué le jeu. « D’habitude, les enseignes sont avant tout dans une optique économique. Là on a vraiment senti un fort élan de solidarité. » 

 

Retours d'expérience crise Covid-19
Des retours d'expériences recueillis par Wenabi, Carenews, microDON, Pro Bono Lab

Le nombre d’enseignes partenaires, la force et la difficulté de l’initiative

Les enseignes ont de plus communiqué sur la plateforme après de leurs fournisseurs, qui ont ensuite été nombreux à appeler le numéro vert : quasiment la moitié des équivalents repas transmis via la plateforme ont été donnés par des industriels. Avec 350 000 équivalents repas, l'initiative a finalement permis de maintenir un montant de don d’invendus relativement proche du niveau pré-Covid-19. La différence, de l’ordre de 10 % selon François Vallée, incombe principalement à l’afflux de clients dans les grandes surfaces juste avant le confinement.  

Si c’était à refaire, François Vallée pense que la plateforme aurait pu être opérationnelle plus tôt en identifiant un groupe de projet plus restreint, en ne rassemblant que les enseignes désirant s’impliquer dans la coconstruction et non toutes celles de la FCD et de Perifem souhaitant s’y engager. 

Le nombre de partenaires à gérer a été à la fois la force et la difficulté du projet, puisque l’urgence faisait qu’il fallait avancer vite. Mais c’était aussi la première fois qu’autant d’enseignes de la grande distribution s’unissaient pour une cause commune. C’est sans aucun doute cet aspect collaboratif qui a fait de notre initiative une réussite.

L’objectif de Comerso est désormais de maintenir opérationnelle la plateforme Solidarité Associations, ces dernières subissant de plein fouet les conséquences de la crise économique et sanitaire. Continuer d’opérer le service à titre gracieux tout en maintenant son activité, le défi est de taille pour la startup, qui n’a pas encore « toutes les réponses ». Elle reste toutefois accompagnée de plusieurs enseignes de grande distribution et d’industriels dans cette réflexion, comme Intermarché : « Nous saluons cette initiative. Si celle-ci perdure dans le temps, nous serions ravis de continuer d’y participer. »

Pour François Vallée, il ne fait aucun doute que la pandémie de Covid-19 aura changé l’histoire de Comerso. En plus du maintien de la plateforme, qui bouleverse forcément les activités et l’organisation de l’entreprise, l’initiative a représenté un « accélérateur de notoriété ». « Pour nous, c’est une première d’être au centre de toutes ces enseignes, et ça nous a permis d’être mieux identifiés. » 

Les points clés de l'initiative

- En deux mois, l’équivalent de 350 000 repas a été donné à des associations grâce à la plateforme. Elle a été sollicitée par près de 400 entreprises et environ 250 associations, des contacts qui ont abouti à 200 connexions entreprise-association.

- Les points forts de l’initiative Solidarité Associations : la mobilisation complète de Comerso, la réorganisation de toute la startup, l’engagement de la quasi-totalité des enseignes de la grande distribution.

- Ce que Comerso ferait différemment : Identifier rapidement les décisionnaires pour restreindre le groupe de projet et ne pas impliquer tous les partenaires afin de gagner en efficacité. 

 

Mélissa Perraudeau 

 

Cet article est extrait du livret « Entreprises engagées contre le Covid-19 : Retours d'expériences sur des initiatives solidaires nées pendant la crise ».

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