Dons de RTT aux soignants, we are the world, violences conjugales… La revue de presse du 26 mars spéciale coronavirus
Cette semaine encore, l’actualité est bouleversée par les retombées sociales, sanitaires et économiques de l’épidémie de coronavirus. Appel à donner des RTT aux soignants, musique engagée pour lever des fonds, alerte aux violences conjugales… Voici notre sélection d’articles pour nourrir une autre perspective sur la crise du Covid-19.
D’un côté, ces Parisiens qui prenaient le soleil dans les parcs dimanche 15 mars et de l’autre, ces rayons de pâtes vides dans les supermarchés. Comment expliquer ces réactions aux antipodes ? Usbek & Rica apporte des éléments de réponse en mobilisant les travaux de spécialistes des sciences cognitives et des concepts tels que le « biais d’optimisme » ou encore de « panic buying ». Il souligne notamment le rôle des réseaux sociaux, véritables outils de « contagion de la peur », et de la nature du virus ( nouveau et donc inconnu ) dans la propagation croissante d’un sentiment d’effroi.
Partout en France, entreprises et particuliers se mobilisent pour soutenir les personnels soignants. Le groupe Pasteur Mutualité, lui, souhaiterait permettre à ses salariés de leur offrir des RTT pour qu’ils puissent prendre du repos une fois la crise passée. Problème : la loi n’autorise de tels dons qu’entre collaborateurs d’une même entreprise. Sur France Info, Thierry Lorente, le directeur général du groupe, a donc appelé le gouvernement à la modifier afin de rendre une telle initiative possible. « Maintenant on a besoin de l'appui des ministres, des députés et d'une proposition de loi pour faire évoluer la situation », a-t-il déclaré.
La crise actuelle est certes sanitaire, mais elle pourrait rapidement devenir sociale. En tout, ce sont pas moins de 2,6 milliards d’individus qui sont confinés, et nombre d’entre eux pourraient se retrouver frappés par une vague de chômage sans précédent à l’issue de la période. De quoi pousser certains à s’interroger sur la mise en place d’un revenu universel, relève France Soir. Quand, en Suisse, aux États-Unis ou encore au Royaume-Uni, on évoque la possibilité d’instaurer des mesures temporaires de ce type pour pallier les difficultés économiques à venir, en France, collectifs et associations réclament un véritable revenu universel pérenne, qui permettrait d’assurer à notre société plus de résilience en temps de crise.
On le sait, au-delà de la crise sanitaire, la pandémie de Covid-19 va entraîner une crise économique historique. Malgré les annonces du gouvernement français d’un plan de soutien important pour les entreprises et les indépendants, cette crise coûtera cher aux Français, à tous les Français. Dans ce contexte, le débat sur le revenu universel refait surface.
Les entreprises privées ont leur rôle à jouer dans la lutte contre le coronavirus. C’est le message que veut faire passer Paul Polman, l’ex-dirigeant d’Unilever, dans une tribune publiée sur le site du World Economic Forum. Il les encourage à mettre leurs capacités et leurs moyens de production au service de nos besoins immédiats et à protéger les plus vulnérables. Et de souligner que celles qui s’engageront réellement, quitte à prendre des risques financiers, en retireront des bénéfices sur le long terme : loyauté de la part de leurs salariés, et reconnaissance de leurs clients. Plus que jamais, les leaders d’entreprise ont un rôle à jouer dans la préservation de nos sociétés et dans la construction de l’après Covid-19.
Il y a 35 ans, Michael Jackson, accompagné de Lionel Richie, Tina Turner ou encore Bob Dylan, sortait la chanson « We Are the World » afin de récolter des fonds pour venir en aide aux populations africaines souffrant de famine. Devant l’ampleur de la crise sanitaire actuelle, Lionel Richie envisagerait d’en diffuser une nouvelle version. Le chanteur a non seulement à cœur de récolter des fonds pour les victimes de la maladie, mais aussi de réveiller à travers le monde un sentiment de fraternité, souvent bien mis à mal dans ce contexte. « Ce qui s’est produit en Chine, en Europe, s’est produit [aux États-Unis]. Si nous ne sauvons pas nos frères qui vivent là-bas, ça nous arrivera ici. Nous sommes tous concernés. Nous sommes tous impliqués », a-t-il ainsi déclaré au site américain People.
Ebola, SRAS, la grippe H1N1 et maintenant Covid-19… Et si les épidémies liées aux nouveaux virus étaient appelées à se multiplier ? C’est le constat que dresse UP’Magazine qui cite plusieurs spécialistes des écosystèmes liant la « succession de crises pandémiques » à la « collision entre habitats humains et naturels ». Notre propension à détruire la biodiversité créerait ainsi les conditions d’apparition de nouvelles maladies, virus et bactéries habituellement présents chez les animaux devant se trouver de nouveaux hôtes : à savoir les hommes. Rapportant les conclusions de la professeure Kate Jones, titulaire de la chaire d’écologie et de biodiversité de l’université de Californie, le magazine explique :
La perturbation des forêts vierges due à l’exploitation forestière et minière, à la construction de routes dans des endroits reculés, à l’urbanisation rapide et à la croissance démographique rapproche les gens des espèces animales dont ils n’ont peut-être jamais été proches auparavant.
Les associations de défense des droits des femmes alertent sur les conditions des victimes de violences conjugales, qui pourraient bien s’aggraver en cette période. La vie en huis clos risque non seulement d’entraîner un regain de cette violence, mais elle empêche aussi les associations de prendre contact avec les femmes qui en souffrent. Se pose également la question de leur hébergement lorsqu’elles fuient le domicile, compliqué par les mesures de confinement. Pour l’ensemble des associations, l’enjeu est de pouvoir assurer la continuité de leur suivi et de leur mission auprès de ces publics fragilisés. Le Monde souligne :
La recommandation est unanime : quand les femmes se sentent en danger, elles doivent quitter leur domicile et se rendre au commissariat, sans craindre de déroger aux consignes sanitaires.
Rappelons que, en 2019, le nombre de féminicides s’est élevé à 149.
Audrey Parvais