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Par Carenews INFO - Publié le 5 février 2020 - 10:56 - Mise à jour le 5 février 2020 - 13:55
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Irène, bénévole au sein de l'association Champ Libre

Introduire de l’échange, du débat et de la créativité dans l’univers carcéral : c’est l’objectif de Champ Libre. L’association parisienne créée en 2013 lutte contre l’isolement des détenus et des anciens détenus, en leur proposant de rencontrer des professionnels qui leur font partager leur passion. Irène fait partie depuis un an de la quarantaine de coordinateurs bénévoles qui rendent ces échanges possibles. Cet article est extrait du Carenews Journal n° 14.

Crédit photo : DR.
Crédit photo : DR.
  • Pour quelle raison avez-vous choisi de vous engager au sein de Champ Libre ?

C’est lors de mes études de droit que je me suis intéressée à la question des prisons. Il me semblait important de connaître de l’intérieur le monde carcéral, hors de la seule sphère du droit et pour ne pas en rester à des clichés. Je trouvais aussi primordial de proposer une ouverture vers l’extérieur, vers la culture, aux personnes incarcérées. Après avoir été bénévole au Génépi, une association réservée aux étudiants qui intervient également en prison, j'ai rejoint l'année dernière Champ Libre.

Nous montons des projets autour de la passion d’un intervenant, qui vient animer quelques ateliers, le plus souvent en trois ou quatre séances. Ceux-ci se déroulent en détention ou dans un centre d’hébergement parisien, l’Îlot, dédié aux personnes qui viennent d’être libérées. Les sujets vont du théâtre à l’astrophysique en passant par le taïchi, le code informatique, la clownerie, le commerce équitable ou l’archéologie. Le but : établir un lien avec l’extérieur pour sortir de la logique de monde clos.

L'une de mes missions est d’accompagner ces intervenants ponctuels : obtenir les autorisations administratives, gérer les aspects logistiques, préparer les bénévoles à l’entrée en prison en leur expliquant de quelle manière les choses vont se passer, pourquoi il faut prévoir d’arriver en avance, etc.

  • Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous avez été confrontée ?

Justement, le temps d’entrée dans le lieu de détention en est une, entre l’horaire matinal d’arrivée, les contrôles et les règles de circulation. Selon les établissements, cela peut être plus ou moins long et surtout plus ou moins critique : arriver en retard expose à ne pas pouvoir entrer. De manière plus générale, parvenir à coordonner les emplois du temps des intervenants et les nôtres n’est pas toujours évident.

Enfin, il est dommage qu'il n'y ait pas de suivi. Nous parvenons à créer un vrai lien avec les personnes détenues, malgré le caractère ponctuel des ateliers que nous proposons. Toutefois, à l’initiative de trois détenus de la maison centrale de Poissy, nous avons monté un collectif, les Robins des murs, portant un projet au long cours : l'organisation de courses solidaires en détention au bénéfice d'associations comme le Secours Populaire ou Aïda, qui soutient la recherche contre le cancer des enfants.

  • Quelles sont les principales qualités d'un bon bénévole selon vous ?

La curiosité et la capacité à s’intéresser à des sujets très divers. L’humanité, et l’envie d’aller à la rencontre de personnes très différentes. Et... la motivation pour se lever tôt afin de rejoindre des établissements pénitentiaires souvent éloignés et mal desservis. 

Propos recueillis par Muriel de Véricourt 

 

Retrouvez le Carenews Journal n°14 en intégralité

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