L’Après M : un projet de restaurant social et solidaire dans les locaux d’un ancien McDonald’s
Pour ce nouvel article de notre rubrique #Positivons, on vous parle de L’Après M, un projet de restaurant social et solidaire dans les locaux d’un ancien McDonald’s.
« Venez comme vous êtes, solidaires », voici le nouveau slogan qui tapisse les murs de cet ancien McDonald’s situé à Saint-Barthélemy dans le 14e arrondissement de Marseille. Fermé depuis sa liquidation judiciaire en décembre 2019, des anciens salariés ainsi que des habitants du quartier se sont réappropriés les locaux pour en faire un lieu de solidarité et de rencontre : la plateforme d’entraide L’Après M.
Quelques jours avant les fêtes de fin d’année se tenait d’ailleurs l’inauguration temporaire de l’Après M. Un évènement durant lequel 1 000 repas ont été distribués, avec au menu, des burgers vegans et végétariens à prix libres. L’objectif ? Gagner en visibilité et espérer que McDonald’s cède ce local, inoccupé depuis plus d’un an.
Un QG pendant le premier confinement
C’est lors du premier confinement que l’association a commencé à faire parler d’elle. Le lieu, « perquisitionné » par les initiateurs du mouvement, était en effet devenu le QG de distributions alimentaires à destination de familles en difficulté dans un quartier où le taux de pauvreté avoisine les 35 %.
L’Après M a, depuis, continué ces distributions alimentaires hebdomadaires. Ne touchant aucune subvention, ils ont d’ailleurs lancé une cagnotte qui, depuis novembre, a récolté 6 490 euros auprès de 188 contributeurs. Symbole de la « malbouffe » et du capitalisme, cet ancien McDonald’s est maintenant devenu un lieu d’entraide et de solidarité, a défendu Kamel Guemari, ex-salarié du McDonald’s, en réponse au quotidien La Croix :
On ne veut pas faire de ce lieu un symbole politique mais un symbole humain. On cherche avant tout à combattre la misère.
Un restaurant social et solidaire
À terme, L’Après M souhaite devenir un restaurant social et solidaire comme l’explique Salim Grabsi, membre du Syndicat des Quartiers Populaires à Marseille (SQPM), une des associations à l'initiative du projet, à France 3 : « Il permettra à des familles de venir manger correctement à des prix raisonnables. C'est ça qui est important. » Ce restaurant, qui permettra le retour à l’emploi des anciens salariés, une centaine, licenciés lors de la fermeture du McDonald’s en 2019, proposera également des formations qualifiantes à destination de femmes et d’hommes issus des quartiers populaires.
Dans une volonté de pérennisation du lieu et de l’initiative, les membres du collectif veulent également changer le statut juridique de l’association et devenir une SCIC : « Cette précarité, nous entendons la faire fructifier : en dignité, en formation, en solidarité, en activité sociale et économique, sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) dont le profit appartiendrait à tous », ont-ils déclaré dans une tribune publiée sur Libération.
Un euro symbolique ?
Si l’initiative est soutenue par les pouvoirs locaux, officiellement, L’Après M occupe illégalement les lieux. Une demande a été faite auprès de McDonald’s, notamment pour une mise à disposition des lieux durant le premier confinement, mais cette dernière s’est soldée par un refus de l’enseigne au logo jaune.
Un contentieux qui ralentit l’ouverture du restaurant social et solidaire comme en témoigne Salim Grabsi à France 3 : « Tout le monde est prêt à démarrer, il ne nous manque que le feu vert de McDo. » Mais L’Après M ne s’avoue pas vaincu et espère réussir à convaincre la multinationale de lui céder les locaux pour un euro symbolique.
Lisa Domergue