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Par Carenews INFO - Publié le 13 avril 2021 - 15:00 - Mise à jour le 21 mai 2021 - 15:25 - Ecrit par : Christina Diego
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Solidarité : des Français plus généreux en temps de crise ?

La fondation Apprentis d’Auteuil dévoile son deuxième baromètre annuel sur la solidarité des Français à l’épreuve du Covid. Comment s’exprime la générosité dans le contexte actuel depuis un an ? Vont-ils continuer à être solidaires en 2021 ? Réponses.

La fondation Apprentis d’Auteuil dévoile son deuxième baromètre sur la solidarité des Français à l’épreuve du Covid. Crédits : iStock
La fondation Apprentis d’Auteuil dévoile son deuxième baromètre sur la solidarité des Français à l’épreuve du Covid. Crédits : iStock

 

La générosité des Français a-t-elle bien résisté à la crise sanitaire ? C’est le propos du deuxième baromètre annuel IFOP, commandité par la Fondation Apprentis d’Auteuil, dévoilé ce mardi 13 avril.  Un an après le début de la pandémie de la Covid-19 et de ses conséquences sociales et économiques sur les Français, la fondation a voulu en savoir plus sur leur façon d’être solidaire en 2021. Lors du premier baromètre publié en juin 2020, les Français avaient exprimé une envie de s’engager pour un monde d’après plus solidaire et responsable. Qu’en est-il aujourd’hui ?  La hausse exceptionnelle du plafond de défiscalisation pour les dons aux associations permettant de bénéficier d’une réduction de 75 % sur l'impôt sur le revenu, reconduit cette année, a-t-elle eu un impact significatif ? Quelles sont les causes les plus soutenues par les Français ? L’enquête a été menée très récemment, entre le 5 et le 18 mars 2021. Elle dresse un panorama de la générosité et des intentions de dons de la part des Français toutes catégories confondues, un focus sur 500 foyers dits à hauts revenus (+ de 120 000 euros par an) a été fait en complément. 

 

Des Français plus généreux en 2020

La crise sanitaire a eu un impact positif sur les dons des Français. Près de 52 % des répondants ont déclaré avoir l’intention de continuer à être généreux en 2021. Ce chiffre très positif reste cependant à relativiser. En effet, en mai 2020, après deux mois de début de pandémie, ils étaient 65 % à déclarer être généreux face à la crise sanitaire. Une baisse de 17 points donc qui s’explique du fait de la fragilité de certaines catégories de la population et des incidences de la crise économique qui sont encore là et difficiles à mesurer. Pour les Français à hauts revenus, 68 % déclarent en 2021 avoir envie d’être plus généreux, versus 75 % en 2020 (7 points). Un écart moindre comparé au reste de la population. 

 

Près d’un Français sur trois envisage de donner plus en 2021, ce qui est une excellente nouvelle, considérant qu’ils étaient déjà un sur quatre en 2020. Le souhait maintenu par près de la moitié des hauts revenus sondés de vouloir donner davantage cette année représente un encouragement pour le secteur associatif, car l’ensemble des acteurs qui, comme Apprentis d’Auteuil, agissent auprès des plus fragilisés par la crise, doivent faire face à une hausse criante des besoins », commente Stéphane Dauge, directeur de la communication et du fundraising à la Fondation Apprentis d’Auteuil. 

 

Dans le détail, les Français ont déclaré être plus solidaires avec leur entourage proche face à la crise, notamment les personnes isolées et en grande dépendance (37 %). Les Français ont réalisé essentiellement des dons en nature, de type alimentaires et vêtements (29 %), ainsi que des dons en argent (21 %) et ils se sont engagés dans le bénévolat (12 %).  

L’enquête met en lumière une certaine stabilité de la générosité des Français entre 2020 et 2021, avec une forte intention de dons cette année : 54 % comptent continuer à donner en 2021 (vs 51 % l’an dernier pour 49 % effectivement réalisés).

Concernant le montant moyen des dons en 2020, les Français ont donné 395 euros (versus 300 en 2019), soit une forte hausse de 95 euros. Et les plus aisés déclarent avoir donné 2 463 euros en moyenne, soit 323 euros de plus qu’en 2019.

La part de ceux qui déclarent avoir donné entre 501 et 1000 euros est en hausse (+6 points), ce qui peut s’expliquer par le relèvement du plafond de défiscalisation de 552 euros à 1000 euros, en revanche ils ne sont « plus que » 43 % à déclarer avoir donné plus de 1000 euros (-12 points versus 2019).

 

La mesure de défiscalisation du don peu connue

Autre enseignement de l’étude, 6 % des Français disent avoir donné plus en raison de l’élévation du plafond de défiscalisation. Cela s'expliquerait par le fait que moins de la moitié des Français savent que le plafond de défiscalisation des dons est passé de 552 à 1000 euros (39 %), versus 49 % parmi les donateurs. Et seuls 16 % savent que la mesure a été reconduite en 2021 (22 % parmi les donateurs). 

Cependant, chez les Français les plus aisés, l’information est mieux connue (67 % parmi les donateurs). Plus d’un quart des plus aisés déclarent d’ailleurs que cela a eu une incidence sur le montant de leurs dons (27 % et 33 % des donateurs). En revanche, seule une minorité sait que ce plafond de défiscalisation à 1000 euros a été reconduit (42 % et 48 % des donateurs). « Selon l’enquête, cette hausse du plafond de défiscalisation à 1000 euros a eu un impact sur la générosité de plus d’un Français aisé sur quatre en 2020 or, la majorité d’entre eux ignore que ce dispositif a été reconduit pour l’année 2021. Faire connaître cette reconduction représente un véritable enjeu de communication pour les acteurs permettant à leurs donateurs de bénéficier d’une réduction de 75 % sur leur impôt sur le revenu » précise Stéphane Dauge.

 

L’aide aux personnes démunies se détache en 2021

Concernant les causes pour lesquelles les Français sont prêts à donner, la cause qui se détache lors de cette enquête de mars 2021 est l’aide aux plus démunis. Alors qu’en juin 2020, en pleine crise sanitaire, la recherche médicale et la santé avaient rassemblé le plus d’intention de dons, cette année, après l’arrivée des vaccins, la santé passe en deuxième position après les préoccupations envers les publics les plus fragiles. Autre cause qui se démarque : l’enfance, la jeunesse et l’éducation (24 %), sujet particulièrement sensible à la Fondation Apprentis d'Auteuil, et qui a marqué les esprits ces derniers mois par l’isolement, le décrochage scolaire et la précarisation de nombreux étudiants. Enfin, les Français ont également déclaré avoir l’intention de continuer à donner aux grandes associations (25 %), et particulièrement aux petites associations locales près de chez eux (22 %). 

 

Bien que demeurant une des causes majeures pour les Français, le passage de la santé et de la recherche médicale en seconde position des préoccupations traduit probablement le soulagement occasionné par le développement et l’accès à des vaccins. Cependant, si ces vaccins représentent un espoir de mise à l’abri du virus, les Français ont bien conscience qu’ils ne prémuniront pas les personnes les plus démunies, ainsi que les enfants et les jeunes dans leur ensemble, des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. Apprentis d’Auteuil agit depuis 155 ans auprès de ces publics et nous pouvons attester que les besoins sont criants et que nous avons effectivement besoin du soutien du plus grand nombre pour leur venir en aide. » conclut Stéphane Dauge.

 

Christina Diego 

 

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