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Par Carenews PRO - Publié le 11 juin 2020 - 14:00 - Mise à jour le 15 juin 2020 - 15:25
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Trois questions à Laurence Lamy, déléguée générale de la Fondation EDF

Organisme d’intérêt général créé il y a plus de 30 ans, la Fondation EDF a amorcé un nouveau mandat de quatre ans en janvier. Sa déléguée générale Laurence Lamy nous a détaillé son fonctionnement, basé sur un maillage territorial, ainsi que les liens entre la fondation et l’entreprise EDF.

Crédit photo : Fondation EDF.
Crédit photo : Fondation EDF.
  • La Fondation EDF dispose d’un budget de 40 millions d'euros pour son nouveau mandat de quatre ans, un montant qui peut sembler vertigineux. Comment fonctionne une telle machine ?

Notre singularité est que nous avons deux métiers, avec, tout d’abord, celui de fondation distributrice : sur notre budget annuel de 10 millions, nous en distribuons 8. Par ailleurs, nous exerçons un rôle de fondation opératrice dans la culture. Cette dualité est singulière pour notre domaine. Il s’agit en effet généralement de deux mondes séparés avec, d’un côté les fondations distributrices, généralement liées aux grandes entreprises, et de l’autre les fondations opératrices de la culture comme la Fondation Cartier pour l’art contemporain ou la Fondation Louis Vuitton. Pour articuler ces deux métiers au sein de notre fondation, des chefs de projets sont chargés de sourcer et de suivre les projets associatifs, tandis que des collaborateurs se consacrent à la production d’expositions culturelles. 

Notre force, c’est notre système qui nous permet d’identifier des petits projets émergents sur les territoires ainsi que ceux des grandes associations nationales. En effet, pour renforcer notre capacité de sourcing et d’examen des projets, nous avons créé des relais territoires. Une équipe resserrée de la fondation travaille ainsi en coopération avec des relais de proximité basés dans toutes les régions de France. Cela démultiplie non seulement notre capacité à identifier des projets, mais aussi celle à les suivre dans le temps. 

  • Que change le nouveau mandat commencé en 2020 aux activités de la fondation ?

En terme d’organisation, la grande nouveauté de ce mandat est vraiment cette structuration pérenne de notre maillage territorial. Ensuite, à chaque nouveau mandat, nous essayons de coller aux évolutions, aux besoins de la société. Pour la période 2020-2023, nous avons choisi de mener deux combats au service de l’intérêt général, et un combat pour l'engagement de nos salariés. Il s’agit tout d’abord de contribuer à construire un monde plus durable pour les générations futures, et d’armer les jeunes pour inventer leur propres solutions. Ce combat, nous allons le décliner dans les domaines de l'environnement et de l’éducation, notamment en encourageant le développement de l’esprit critique. Dans le cadre de ce nouveau mandat, nous allons ainsi repositionner notre espace d’exposition pour en faire un instrument d’éducation, en éclairant un sujet de société grâce aux contributions des artistes. Notre prochaine exposition, « Courants verts, créer pour l’environnement », qui ouvre ses portes en septembre à l’Espace Fondation EDF, propose des clés de compréhension et de transformation face aux enjeux environnementaux.

À lire
Consultez sur Carenews le rapport d'activité 2019 de la Fondation groupe EDF.

Le deuxième combat choisi est d’œuvrer pour des territoires solidaires, avec des projets d’inclusion identifiés par nos régions ; à chaque territoire de définir ses priorités selon ses enjeux locaux, et d’identifier les projets associatifs y répondant le mieux. Enfin, notre troisième combat pour ce mandat concerne nos collaborateurs. Nous avons un dispositif historique de mécénat de compétences technique et scientifique, particulièrement déployé à l’international. Nous souhaitons désormais développer en plus l’engagement bénévole des salariés hors temps de travail. 

Bien entendu, la crise sanitaire a bouleversé notre programme. Dans les domaines de l’éducation et de l’inclusion, des besoins urgents ont tout de suite émergé. Nous avons créé un fonds d'urgence et de solidarité, mobilisé notre équipe pour examiner les projets d’urgence, et nous nous sommes doté d’un processus de décision exceptionnel afin d’acter les décisions en 24 heures. Avoir des personnes en région pouvant identifier les petites associations et les makers a été très précieux, cela nous a permis de trouver des solutions très pragmatiques et locales d’aide alimentaire et de production d’équipements de protection pour les soignants. 


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  • Comment les liens entre la fondation et l’entreprise EDF ont-ils évolué au fil des années ?

Quand la fondation a été créée il y a 30 ans, l’entreprise EDF était dans une situation de monopole. Il s’agissait d’une entreprise très refermée sur elle-même, autocentrée, qui imposait sa façon de faire à ses clients et avait donc peu de relations avec la société. Le président d’EDF, qui a créé la fondation, a été assez visionnaire. Il a choisi les domaines de la nature et de l’art contemporain pour forcer l’entreprise à s’ouvrir à la société, faisant de la Fondation EDF une sorte d’éclaireur. 

Globalement, la fondation a aujourd’hui toujours une forme d’indépendance, matérialisée par sa gouvernance : le conseil d’administration est très équilibré entre l’entreprise et la société civile, garantissant l’absence de conflit d'intérêt. Les frontières se floutent toutefois avec la montée de l’économie de la responsabilité. Ce qui était auparavant l’apanage de la fondation devient à présent ce que l’on attend d’une entreprise, qui doit désormais s’engager en faveur de la société et de l'environnement. La fondation devient donc un autre moyen, une autre modalité d’exprimer la responsabilité sociale de l’entreprise, même si elle conserve une certaine indépendance.   

Propos recueillis par Mélissa Perraudeau 

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