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Par Impact Track - Publié le 9 novembre 2023 - 11:08 - Mise à jour le 9 novembre 2023 - 11:08
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La visioconférence vs le présentiel : quel impact pour les bénéficiaires de Movadom ?

Longtemps centré sur le présentiel, l’entreprise Movadom s’est prêtée à l’exercice d’évaluer l’impact de leur nouvelle activité : des visioconférences à destination des séniors, financées par Malakoff Humanis. Entretien en toute transparence avec Gwendoline Cotrez, en charge de la mesure d’impact chez Movadom.

 La visioconférence vs le présentiel : quel impact pour les bénéficiaires de Movadom ? - Crédit photo : Impact Track
La visioconférence vs le présentiel : quel impact pour les bénéficiaires de Movadom ? - Crédit photo : Impact Track
  • Pouvez-vous nous présenter Movadom et le projet ?

 

La structure Movadom existe depuis 2012. Au départ, nous étions spécialisés dans l'accompagnement au déménagement des séniors et nous avons changé d'activité en 2020. Nous sommes maintenant centrés sur la prévention, par le biais de visioconférences. Nous avons commencé à travailler avec Malakoff Humanis pendant le Covid. Des chargés de développement social de chez Malakoff Humanis ont pu participer à nos visioconférences et, en travaillant ensemble, on s'est rendu compte qu'on pouvait construire un projet dédié aux bénéficiaires de Malakoff Humanis. Nous avons créé alors trois cycles de visioconférences qui ont ensuite été proposés aux bénéficiaires retraités de Malakoff Humanis. Ces cycles sont financés par le groupe. Le premier cycle comportait quatre visioconférences et portait sur le tri du logement : tri des papiers administratifs, des documents de santé, des vêtements et l’archivage des papiers administratifs. Ensuite, nous avions un 2ᵉ cycle sur l'isolement, avec une psychothérapeute : « comment lutter contre l'isolement » et « La dépression, parlons-en ». Et enfin, un dernier cycle qui portait sur le logement sénior : « Comment faire adapter son logement ? » « Comment financer l'adaptation du logement ? » « Quels sont les différents types de logements qui existent pour les séniors ? ».

 

 

Le déclic s’est fait d’abord du côté de Malakoff Humanis. La visioconférence restait quand même un élément nouveau. L’objectif était de savoir quel impact la visioconférence avait, notamment par rapport au présentiel. Et puis pour Movadom, l’intérêt pour nous était de savoir quels étaient les types de retraités qui participaient aux visioconférences, et d’identifier un persona un peu plus précis. 

C’était cependant avant tout une volonté de notre financeur. Moi, au départ, je n’étais pas du tout à l’aise avec la mesure d’impact parce que je n’en avais jamais fait avant. Nous faisons des questionnaires de satisfaction, mais nous n’allons pas jusqu’à la mesure d’impact social. Or, elle nous est de plus en plus demandée par d’autres financeurs. C’était très flou pour moi, et l’accompagnement Impact Track l’a rendu plus clair.

 

  • Comment vous êtes-vous organisés pour réaliser votre mesure d’impact ? 

 

Il y a eu une première étape avec Malakoff Humanis pour identifier les éléments dont ils avaient besoin. Nous avons fait le point d’autre part sur les questions que nous souhaitions poser en plus aux participants. De mon côté, j’ai géré avec Impact Track la création du questionnaire et de la démarche de mesure d’impact. Ce sont ensuite les équipes de modérateurs qui, pendant les visioconférences, ont fait la communication auprès des séniors pour les inciter à répondre au questionnaire. Nous avons eu un beau taux de réponse au questionnaire juste après la visio grâce à cela : ils donnaient le lien cliquable pendant la visio et l’envoyaient après. Puis, la personne en charge de l’administratif chez nous a préparé un mailing de relance auprès des participants. Il était très important d’avoir un maximum de réponses.

 

  • Quels enseignements tirez-vous de vos premiers résultats de mesure d’impact ? 

 

Le point très positif est que la mesure d’impact a montré que les séniors ont appris beaucoup de choses lors des visioconférences. La visio a donc un impact, c’est ce qu’on voulait prouver. En revanche, on a essuyé deux problématiques. Tout d’abord, nous avons eu peu de participants. La mesure d’impact s’est donc faite sur un nombre réduit de personnes. Il serait pertinent pour la suite d’en faire une sur un plus grand nombre. Mais le côté positif est que ces petits groupes nous ont permis de faire un vrai travail de fond. C’est peut-être grâce à cela qu’il y a eu un tel impact finalement. L’autre problématique a été le faible taux de réponses sur le questionnaire à 3 mois. Celui-ci arrivait sans doute un peu tard et je pense que nous avons eu peu de retours à cause de cela.

 

  • Quels types de retraités ont assisté à vos visioconférences ?

 

C’étaient des personnes autonomes et essentiellement de jeunes séniors en forme qui pensent à la suite. La mesure d’impact a confirmé ce à quoi nous nous attendions et a montré que nous étions assez en amont. C’est un public qu’on a du mal à toucher en présentiel, car ils sont souvent peu au courant des activités de prévention notamment parce qu'ils sont peu en lien avec les services sociaux des mairies. La visioconférence nous a donc permis de toucher un public plus jeune.

 

  • En synthèse, qu'est-ce que vous a apporté la mesure d'impact ?

 

La mesure d’impact nous a permis d’appuyer le projet auprès de notre financeur. Nous avons pu montrer de manière objective que ce que nous faisions n’était pas vain et avait une réelle utilité.

 

  • Quels sont vos prochains défis ?

 

D’abord, nous avons l’objectif de créer de nouveaux projets avec notre financeur. Il est aussi important pour nous d’aller chercher de nouveaux financeurs, car nous réalisons uniquement des projets gratuits pour les séniors. Enfin, il nous semble important de communiquer sur cet impact, de montrer à l’extérieur ce que nous savons en interne. 

 

  • Avez-vous un conseil, un mot inspirant pour les porteurs de projet qui hésitent à se lancer dans une démarche de mesure d’impact ?

 

Pour moi, si on est sur un modèle avec des financeurs, il est quasi indispensable de faire de la mesure d’impact. On ne peut pas demander à des structures institutionnelles de nous financer sans montrer que le projet que l’on porte a un réel impact sur la société. Cependant, il faut savoir avant de se lancer que cela prend du temps. 

Cela oblige à revenir sur le passé, ce qui n’est pas toujours évident quand on est dans la création de projet. Mais cela m’a aussi forcée à être objective sur le projet. Et on est fière d’en voir le résultat.

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