12 solutions Food Tech au service d’une alimentation plus durable

Apparue aux États-Unis, la terminologie Food Tech regroupe la « food » et la « technologie ». En pratique, elle rassemble les solutions digitales qui ont innové dans le domaine de l’alimentation. Cet écosystème recouvre l’ensemble de la chaîne alimentaire de la production agricole, de la ferme à l’assiette, en passant par la production, le transport, la transformation, la distribution, la consommation et le recyclage. 

En 2020, la France comptait près de 600 startups, dont près d’un tiers dans l’AgTech. Un écosystème très concentré sur l’Île-de-France. En 2021, les startups françaises du secteur ont levé 875 millions d'euros, soit 40 % de plus qu'en 2020. Selon le dernier rapport du DigitalFoodLab, publié en septembre 2022, l'écosystème français de la Food Tech est toujours en forte croissance comme la récente levée de 250 millions d'euros annoncée par InnovaFeed. 

Applis antigaspi, produits innovants, impact environnemental, nutrition… la rédaction vous propose une sélection de douze applis food for good à (re)découvrir ! 

Les applis antigaspi à impact 

• Linkee

Linkee est une association à but non lucratif qui a développé une application lui permettant de rejoindre le champ très étroit des solutions digitales solidaires dédiées à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Depuis 2016, Linkee récupère les invendus auprès d’entreprises partenaires pour les distribuer en grande partie directement aux personnes les plus démunies et une autre partie est donnée aux associations engagées dans l’aide alimentaire.  

• Phenix

Phenix, labellisée à la fois B-Corp et ESUS, est une application majeure qui s'inscrit dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. L’appli permet d'acheter un panier d'invendus auprès d'un établissement partenaire. L’entreprise a réalisé une levée de fonds de 15 millions d’euros en septembre 2022, afin de renforcer son impact social et environnemental dans les pays où il est déjà implanté : en France, Espagne, Portugal, Italie et Belgique. Objectif (ambitieux) : devenir une « licorne à impact ».

• Too Good to Go

L’application Too Good To Go promet de sauver des produits « trop bons pour être jetés ». Les paniers surprises proposés sont essentiellement composés de produits invendus chez des commerçants partenaires. Fondée en 2016, elle revendique près de 14 millions d’utilisateurs en France et près de 50 paniers sauvés. Après New York et Boston, la jeune pousse a levé 25,7 millions d'euros en 2021 pour continuer son développement, notamment au Canada, en Irlande et dans davantage de pays en Europe de l’est.

Les startups innovantes

• Ynsect 

Ynsect, startup fondée en 2011 à Paris par des militants écologistes et des scientifiques, a connu une expansion hors du commun. Considérée comme une pépite de la French Tech, l’entreprise est spécialisée dans la transformation d’insectes, le ver, en farines comestibles pour les animaux, les plantes et les humains. Son usine, la plus grande ferme verticale d'élevage d’insectes sur l'Hexagone, est installée dans la périphérie d'Amiens, dans les Hauts-de-France. L’expansion de la startup dépasse déjà les frontières. Deux premiers accords ont été annoncés en décembre 2022 pour  l'implantation de deux unités industrielles aux États-Unis et au Mexique.

• Algama

La startup, fondée à Malakoff en 2013, s’appuie sur les qualités nutritionnelles des microalgues pour inventer des produits alimentaires à base de nouvelles protéines. La gamme de produits d'Algama, Tamalga, est déjà utilisée pour remplacer les œufs dans les produits de boulangerie, de pâtisserie et autres. « Les algues sont d’un grand intérêt écologique. Elles recyclent à elles seules 50% du C02 sur terre. Les cultiver en milieu protégé, c’est s’affranchir d’un problème de dépérissement de la mer », explique l’un des cofondateurs, Gaëtan Gohin lors d’une émission sur France Culture. 

• Innovafeed

Autre mastodonte Food Tech de la production d'insectes pour l’alimentation animale et végétale, la startup Innovafeed, qui a annoncé avoir fait une levée de fonds impressionnante de 250 millions d’euros en septembre 2022. Certains experts en parlent comme une possible future licorne en 2023, « avec près d’un milliard de contrats sécurisés », peut-on lire dans un article de Capital. Une grande partie de la somme levée servira à développer l’usine implantée dans la Somme, qui fonctionne à « un peu moins de 50 % de sa capacité maximale ». D'ici quelques mois, la startup envisage la création d'un troisième site, en Europe ou en Asie.

Les applis nutrition

• Yuka

Née en 2018, l'application Yuka est devenue une des applis préférées des Français, avec plus de 36 millions d'utilisateurs à date qui l’ont téléchargée. Sur son site, Yuka indique référencer deux millions de produits alimentaires et un million de produits cosmétiques. Chaque produit alimentaire est évalué selon trois critères objectifs : qualité nutritionnelle, présence d'additifs et dimension biologique du produit. L’impact de la startup est double : pousser les consommateurs à mieux consommer et les industriels à améliorer leurs produits. 

• Open Food Facts

Créée en 2012, Open Food Facts est un projet associatif, porté par des milliers de bénévoles pour en faire « une base de données collaborative, libre et ouverte des produits alimentaires du monde entier », peut-on lire sur leur site. L’idée était de rendre lisible la liste des ingrédients figurant sur les emballages. Plus de 850 000 produits alimentaires sont référencés par l'application, qui propose aujourd'hui de rajouter l'Éco-Score dans ses résultats pour mesurer l'impact environnemental des produits.   

• QuelProduit 

Lancée en mars 2022 par l'association de consommateurs UFC-Que Choisir et financée par le fonds de dotation de l’organisation, l'appli QuelProduit est entièrement indépendante. Elle permet d’obtenir la composition des produits, leur qualité nutritionnelle et la qualité environnementale des produits cosmétiques et ménagers. Près de 230 000 produits cosmétiques sont renseignés, ainsi que 134 000 produits alimentaires et 6 000 articles ménagers. 

Les marketplace responsables 

• Epicery  

Epicery livre les courses de vos commerçants de quartier dans l'heure. En plus de l'enseigne Monoprix entrée au capital, en septembre 2021, La Poste annonçait avoir racheté 88,9 % des parts de la  startup via sa filiale GeoPost/DPDgroup. Conséquence : la livraison de produits frais de commerçants de quartier (bouchers, poissonniers, fromagers, etc) partout en France en 24 heures.  

• Omie & cie

Labellisée B corp et Tech for good, Omie & cie propose une gamme de 260 produits responsables et sourcés auprès d’un réseau de 260 agriculteurs, en circuit court. La startup vient de faire une levée de fonds de 15 millions d’euros afin de se développer sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la sélection de produits sains, qu’elle fournit aux fabricants jusqu’à la vente des aliments. 

• La ruche qui dit oui

La startup, fondée en 2010 avec l'appui de Marc Simoncini, Kima Ventures (Xavier Niel) et Christophe Duhamel (Marmiton), met en contact les consommateurs et les petits producteurs locaux en circuit très court. La promesse : pas plus de 60 kilomètres entre le produit et l’assiette. Autre impact revendiqué : le producteur fixe son prix et il touche directement 80 % HT du montant de ses ventes.

La rédaction