Artificialisation, pesticides, rénovation... La majorité des Français favorable aux politiques environnementales ?
Le Réseau action climat a testé avec l’institut de sondage Ipsos bva plusieurs politiques publiques visant à répondre à nos objectifs climatiques et environnementaux, auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes. Les personnes sondées se déclarent en majorité favorable à ces mesures.

À l’heure où plusieurs propositions de réforme à l’échelle française et européenne remettent en question des politiques visant à atteindre nos objectifs environnementaux, les citoyens français « soutiennent très majoritairement » des « mesures écologiques », avance le Réseau action climat (RAC). Pour arriver à cette conclusion, l’ONG s’appuie sur les résultats d’un baromètre réalisé avec Ipsos bva auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes fin septembre, et diffusé le 14 octobre.
Près de 7 répondants sur 10 (67 %) estiment que l’État « doit accentuer la planification écologique et créer des emplois dans la transition écologique, même si cela suppose un cadre plus contraignant et un coût ». Le soutien à cette affirmation est majoritaire « quelle que soit la sensibilité politique », indique le RAC, même s’il est plus fréquent chez les sympathisants des partis de gauche et que le sujet « reste clivant à droite ». Plus de la moitié des répondants (56 %) pensent que l’écologie et la lutte contre le changement climatique doit faire partie des axes prioritaires du gouvernement qui vient d’être nommé.

À lire aussi : « Il faut prendre en compte l’inégale répartition des coûts de la transition écologique entre les citoyens » (Théodore Tallent, chercheur)
Un soutien à la limitation des pesticides
Les sondeurs sont entrés dans le détail de plusieurs politiques publiques. Ainsi, 8 répondants sur 10 (78 %) se déclarent plus en accord avec le fait qu’il faille « limiter le plus possible l’usage de pesticides dans l’agriculture, afin de préserver l’environnement et la santé des consommateurs et des agriculteurs, même si cela peut compliquer le travail de certains agriculteurs », qu’avec l’idée que « l’utilisation des pesticides [soit] indispensable pour [leur] travail et pour faire face à la concurrence étrangère ».
Les élevages industriels font davantage débat. Six personnes sondées sur dix (59 %) sont « plutôt » ou « tout à fait » opposées à l’allègement de la réglementation environnementale sur leur taille, « même si cela peut avoir un impact négatif sur l’environnement et les riverains ».
Neuf répondants sur dix pour la limitation de l’artificialisation
En matières de transition énergétique, les trois quarts des personnes interrogées jugent qu’il faut développer « beaucoup plus » ou « un peu plus » des énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolien sur le territoire national.
Sur l’artificialisation, près de 9 répondants sur 10 (87 %) se disent « tout à fait » ou « plutôt » favorables au maintien de l’objectif « de ne plus construire de nouveau bâtiment sur un espace naturel ou bien de compenser cette construction par la re-naturalisation », « même si cela signifie une plus grande complexité pour les particuliers et les entreprises ».
À lire également : Lutter contre l’artificialisation et loger tout le monde : deux ambitions compatibles ?
MaPrimeRénov’ plébiscitée
Plusieurs mesures relatives à la fiscalité sont aussi testées. Les trois quarts des répondants se déclarent « plutôt » ou « tout à fait » favorables au fait de conditionner les aides publiques aux entreprises à des engagements écologiques et sociaux de leur part. Près des trois quarts (72 %) s’affirment « plutôt » ou « tout à fait » favorables à une augmentation de la fiscalité sur le transport aérien « pour que les recettes obtenues financent le transport ferroviaire et permettent la baisse du prix des billets de train ». Près des trois quarts (73 %) se déclarent « tout à fait » ou « plutôt » favorable à l’instauration d’une contribution spécifique des ménages les plus aisés « et dont l’empreinte carbone est la plus élevée » au financement de la transition écologique.
Enfin, plus des trois quarts (76 %) se prononcent « plutôt » ou « tout à fait » pour le maintien du dispositif d’aide à la rénovation énergétique MaPrimeRénov, « même si cela représente un coût pour le budget de l’État ».
Célia Szymczak