Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 30 janvier 2024 - 17:55 - Mise à jour le 2 février 2024 - 14:55 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

Ces initiatives qui visent à mieux rémunérer les agriculteurs

Avec la mobilisation en cours, les agriculteurs affichent leur souhait d’être correctement rémunérés pour leur travail. Voici quelques acteurs qui ont pris l’engagement de payer le juste prix aux exploitations agricoles.

18 % des ménages agricoles vivent sous le seuil de pauvreté. Crédit : OlenaMykhaylova - iStock.
18 % des ménages agricoles vivent sous le seuil de pauvreté. Crédit : OlenaMykhaylova - iStock.

 

Dans la longue mobilisation des agriculteurs qui a eu lieu en ce mois de janvier, l’une des principales revendications était de parvenir à une meilleure rémunération de leur labeur. Selon une étude de l’Insee de 2021, le revenu des ménages agricoles s’élève en 2018 à 52 400 euros annuel en moyenne. En revanche, seulement 17 700 euros proviennent d’activités agricoles. Cette même année, 18 % des ménages agricoles vivaient sous le seuil de pauvreté. Existe-t-il alors des alternatives pour parvenir à une meilleure rémunération de leur travail ?

 

Les Amap pour éviter les intermédiaires

 

Outre ses bienfaits environnementaux, la vente directe peut être une solution pertinente pour permettre de rémunérer de manière juste les agriculteurs. En mettant en lien directement l’agriculteur et le consommateur, elle permet de supprimer les intermédiaires, notamment les distributeurs, qui réalisent des marges parfois trop importantes sur les produits. Avec ce modèle, une plus grande partie du prix de vente final revient à l’agriculteur.

« Notre plus grande fierté collective est de proposer un système qui agit à la fois sur les enjeux de rémunération des paysan·nes, de protection de l’environnement et d’alimentation durable », écrit le Mouvement interrégional des Amap dans une lettre de soutien au mouvement des agriculteurs lui permettant de réaffirmer les vertus du modèle.

Une Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap) est un partenariat entre un groupe de consommateurs et un ou plusieurs agriculteurs. Les consommateurs pré-financent la production en payant des cotisations régulières, ce qui permet à l’agriculteur de s’assurer une stabilité financière. Les consommateurs vont ensuite régulièrement chercher les produits à un endroit défini. Par cette vente directe, locale, l’un des objectifs principaux des Amap est de parvenir à des niveaux de rémunération permettant aux agriculteurs de vivre dignement. 

Outre les Amap, les consommateurs peuvent décider de se fournir directement à la ferme. Encore faut-il vivre à côté d’exploitations agricoles.

 

Le commerce équitable concerne aussi les agriculteurs français

 

Dans les rayons des grandes surfaces, le consommateur peut tomber sur des produits remarqués pour leur volonté de rémunérer convenablement les agriculteurs. C’est le cas de marques équitables françaises telles que Paysans d’ici de l’entreprise Ethiquable. Pionnière dans la filière équitable en France, elle propose depuis 2011 des produits bios qui rémunèrent convenablement les agriculteurs. En moyenne, 42 % du prix payé par le consommateur lui revient. Dans ce modèle, les prix sont construits en fonction des coûts de production et non des variations du marché, quitte à faire payer un peu plus cher les consommateurs. Des contrats de trois ans minimum apportent une sécurité aux agriculteurs.


À lire aussi : L’économie sociale et solidaire, acteur clé de la dynamisation des territoires 


 

Ajoutez à cela la limitation des marges réalisées par l’entreprise puisqu’elle est une coopérative de production (Scop), donc basée sur le principe de lucrativité limitée. Vous obtenez alors des rémunérations justes pour le producteur. 

Le réseau de magasins bio Biocoop est également engagé dans la vente de produits issus du commerce équitable et se dit leader en la matière puisque cela représenterait 28 % de son offre. Aujourd’hui, 10 000 fermes françaises sont concernées par le commerce équitable.

Limite de ces marques : tous les consommateurs n’ont pas les moyens d’acheter de tels produits sensiblement plus chers que des denrées classiques.

 

Quels sont les engagements des distributeurs ?

 

Du côté des distributeurs, la plupart affichent sur leurs sites leur volonté de rémunérer convenablement les agriculteurs. Le groupe Les Mousquetaires a lancé en 2018 la marque distributeur « Les éleveurs vous disent MERCI ! » qui vise à rémunérer les agriculteurs au juste prix. Elle propose par exemple du lait, du beurre ou encore des steaks hachés. En 2022, E.Leclerc l’imite. Sa marque distributeur, Marque Repère, lance « Soutenons les agriculteurs ». Cette nouvelle marque propose des produits variés allant de la saucisse au miel. Elle affiche la même intention de parvenir à des prix justes pour les producteurs. Des contrats de trois ans sont proposés aux agriculteurs. 

En revanche, le manque de transparence et le caractère anecdotique de ces initiatives ne permettent pas de les qualifier de réelle alternative au système à l’œuvre. Les magasins E.Leclerc sont d’ailleurs particulièrement visés par les actions des agriculteurs lors des mobilisations, considérant que le réseau coopératif mène une politique qui favorise les produits étrangers pour diminuer les coûts pratiqués.

 

Théo Nepipvoda

 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer