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Par Carenews INFO - Publié le 11 juin 2021 - 15:00 - Mise à jour le 11 juin 2021 - 17:16
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Des inégalités qui augmentent pour les plus démunis

L’Observatoire des inégalités a publié son rapport 2021. Entre un taux de pauvreté qui s'accroît et un accès aux études supérieures déterminé par l’origine sociale accentué, que faut-il retenir de ce rapport ? Détails.

Les pauvres de plus en plus pauvres d'après le dernier rapport des inégalités. Crédit : iStock
Les pauvres de plus en plus pauvres d'après le dernier rapport des inégalités. Crédit : iStock

Les revenus, principale source d’inégalités

Aujourd’hui en France, les 10 % les plus riches touchent un salaire au minimum près de trois fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Cet écart est resté identique entre 2008 et 2018. Les 10 % les plus riches possèdent 46,4 % de l’ensemble du patrimoine des ménages. Ceux-ci ont un niveau de vie moyen de 5 090 euros, contre 715 euros par mois pour les 10 % les plus pauvres. Selon l’Observatoire des inégalités, une personne est considérée comme pauvre lorsqu’elle touche moins de 885 euros par mois. En 2018, ils étaient 5,3 millions à vivre sous ce seuil. 

 

500 000 personnes pauvres en plus en 10 ans 

Le taux de pauvreté a augmenté de 0,5 point entre 2009 et 2019, passant de 7,7 % à 8,2 %, ce qui représente une hausse de près de 500 000 personnes. Ces chiffres sont encore plus inquiétants chez les jeunes de 18 à 29 ans. Près de 12,5 % d’entre eux étaient en situation de pauvreté en 2018, contre 8,2 % en 2008, soit une augmentation de plus de 50 %. 

Chiffres d’autant plus marqués que, selon les résultats du dernier baromètre sur la pauvreté du Secours populaire français, 1 270 000 personnes ont été aidées par l’association durant les deux premiers mois de confinement. Des centaines de milliers de personnes sont passées d'une situation critique financièrement à une situation catastrophique. 

 

L’éducation : un ascenseur social fantôme

L’origine sociale est le facteur déterminant de la réussite scolaire des étudiants. Aujourd’hui, 65 % des élèves des grandes écoles sont d’origines sociales favorables et seulement 8 % sont issus de milieux populaires. Cette tendance reste stable depuis dix ans. Les enfants d’ouvriers représentent 7 % des élèves en classes préparatoires, 5 % des effectifs des écoles d'ingénieurs, 4 % des étudiants de l’ENA et 0 % des membres de Polytechnique.

Les résultats des réformes d'accessibilité à Sciences Po et à l’ENA ne sont pas encore connus mais pourraient servir de test pour juger d'une future amélioration, ou pas. 

L’estimation est identique en ce qui concerne la représentativité sur les bancs des universités. Les étudiants dont les parents sont ouvriers y sont trois fois moins nombreux que les enfants de cadres supérieurs. Ils représentent 12 % des étudiants en licence, 8,5 % en master et 5,9 % en doctorat. 

Ces inégalités émergent notamment entre le passage du collège au lycée. Au collège, la part des enfants d’ouvriers et de cadres supérieurs est approximativement identiques, respectivement 24 et 23 %. On retrouve ensuite 34 % de ces élèves issus du milieu ouvrier dans des bacs professionnels, contre 8 % pour les étudiants dont les parents sont cadres supérieurs. Ces derniers représentent 34 % des effectifs des filières générales, un chiffre élevé en contraste avec les 16 % d’enfants d’ouvriers. 

Ces pourcentages restent globalement stables depuis une dizaine d'années. Seul constat positif, la part des femmes sur les bancs de l’université a augmenté. Elle y représente aujourd’hui six étudiants sur dix. Une représentation proportionnelle au nombre de femmes dans la société. Certaines filières restent peu accessibles aux femmes, notamment en écoles d’ingénieurs, traditionnellement destinées aux hommes. Malgré tout, quelques progrès sont notables, la part des femmes dans les formations d’ingénieurs a gagné 6 points entre 2001 et 2020, passant de 22 % à 28 %.   

 

Inégalités des modes de vie 

Le mal-logement est un des fléaux de notre société. Près de deux millions de Français sont encore mal-logés, 900 000 vivent dans des espaces trop petits et 300 000 vivent au jour le jour, trouvant une place dans un centre d'hébergement chaque nuit. Encore une fois, le milieu social favorise l’accès au logement, 29 % des 10 % de Français les plus pauvres ont un logement trop petit. En ce qui concerne l’espérance de vie, elle est en adéquation avec la pénibilité du travail. Ainsi, un ouvrier a une espérance de vie de 77,6 ans contre 84 pour un cadre. Un écart important de 6,4 ans. 

 

Des discriminations qui restent prédominantes 

Les inégalités sexistes sont au cœur du débat public depuis plusieurs années, et point positif, elles ont tendance à diminuer même si celles-ci restent fortement implantées dans nos mœurs. Ainsi, deux fois plus de femmes que d’hommes passent au moins une heure par jour à effectuer des tâches ménagères.  Le rapport de l’Observatoire des inégalités souligne également que sur dix maires, seulement deux sont des femmes, passant d’un taux de 14 % à 20 % de femmes mairesses entre 2008 et 2020. 

Par ailleurs, le nombre d’actes homophobes reste stable depuis 10 ans, avec 150 000 personnes victimes d’injures en 2018. Les discriminations raciales restent également prédominantes dans notre société. Plus de 500 000 personnes subissent des insultes racistes chaque année. Un homme blanc est dix fois moins susceptible de subir un contrôle judiciaire qu’un homme perçu comme arabe, affirme le rapport. 

 

Florian Grenon

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