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Par Carenews INFO - Publié le 9 avril 2024 - 11:18 - Mise à jour le 11 septembre 2024 - 17:38 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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H.A.W.A au féminin : un atelier de mode solidaire mobilisé pour les Jeux olympiques

En 2021, Hawa Sangaré a créé un atelier de mode qui accompagne les femmes dans leur parcours d’insertion. Cette structure de l’économie sociale et solidaire a pris part à la préparation des Jeux olympiques.

Hawa Sangaré, fondatrice de H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.
Hawa Sangaré, fondatrice de H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.

 

Dans son atelier parisien, Hawa Sangaré nous reçoit vêtue d’une tenue peu banale de sa marque : une combinaison confectionnée à partir de chutes de jean de maisons de luxe. Elle se veut porte-étendard du travail d’H.A.W.A au féminin. C’est la structure d’insertion qu’elle a créée en 2021 et qui fabrique des vêtements à partir de chutes, mais aussi d’invendus de maisons de luxe. Elle vend ses propres créations sous sa marque, mais se rémunère pour l’instant surtout en fabriquant des pièces pour des marques clientes.

 

Les ateliers d H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.
Les ateliers d H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.

 

Hawa Sangaré, porteuse de la flamme olympique

 

L’atelier de 350 m² est situé dans la moderne manufacture Berlier dans le 13e arrondissement parisien, lieu où les projets architecturaux sortent des papiers glacés pour prendre forme. Dans une ambiance studieuse bercée par le balai incessant des voitures du périphérique voisin, les salariés en insertion s’attèlent sur la vingtaine de machines à coudre ou sur la zone de broderie.


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Dans son bureau lumineux, ouvert sur l’atelier, Hawa nous annonce une nouvelle qui l’emplit de fierté : elle est l’un des heureux élus qui portera la flamme olympique durant la cérémonie d’ouverture des jeux. Autre façon pour l’entrepreneuse de mettre son projet sous le feu des projecteurs : « Les salariés sont très heureux puisque tous les yeux vont être rivés sur l’atelier grâce à cela ».

 

Des portes-clés souvenirs pour les Jeux

 

Hawa n’a pas attendu le 26 juillet 2024, date du début de l'événement, pour prendre part aux Jeux. L’atelier a récemment troqué ses clients habituels, des marques de vêtements en vogue, contre un donneur d’ordre plus atypique : Paris 2024. H.A.W.A au féminin a remporté un marché pour produire 1 000 porte-clés souvenirs fabriqués à partir d’élingues, des câbles provenant chantier parisien de l’Adidas Arena. Ils ont été distribués lors des visites de l’ouvrage. Entre quatre et cinq semaines de travail ont été nécessaires pour répondre à la commande : « Je suis fière de participer aux JO car nous sommes très proches des valeurs défendues par l’événement », se réjouit Hawa Sangaré. Pour remplir la mission, il n’a pas été nécessaire de recruter davantage, mais plutôt de réorganiser l’atelier.

 

Les ateliers d H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.
Les ateliers d H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.

 

Un atelier d’insertion pour les femmes

 

Il faut dire que l’atelier d’insertion est le type de structure que les organisateurs des Jeux souhaitent soutenir. Ils se sont fixé des objectifs inédits en matière de marchés accordés à l’économie sociale et solidaire et de volume d’heures d’insertion. Une opportunité pour l’atelier d’Hawa.

De plus en plus de femmes sont dans des situations de précarité ou d’isolement. »

H.A.W.A au féminin est un atelier d’insertion qui a une petite particularité, celle d’accueillir quasiment uniquement des femmes, et cela volontairement : « De plus en plus de femmes sont dans des situations de précarité ou d’isolement. Les postes qui leurs sont proposés sont souvent incompatibles avec leur rôle de maman car ils sont sur des horaires décalés ou en temps partiel », justifie Hawa Sangaré.

 

« Cela m’a donné des compétences nécessaires pour la suite »

 

Les ateliers d H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.
Les ateliers d H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.

 

Ici, le cadre de travail est adapté à ces femmes aux vies parfois cabossées. On leur propose des horaires compatibles avec les obligations de mère, une ambiance bienveillante et un accompagnement personnel et professionnel, obligatoire pour toute structure d’insertion. H.A.W.A au féminin souhaite accompagner ces femmes sur le chemin de l’autonomie.

Des conditions de travail qui comblent Mama, aujourd’hui concentrée sur la confection d’une longue robe rouge. Ancienne couturière, elle avait mis sa carrière en pause pour élever ses enfants. Elle est salariée en insertion depuis un an et demi : « Je suis contente d’être là. Je me suis améliorée en couture et cela m’a donné des compétences nécessaires pour la suite », se réjouit-elle. Elle souhaite continuer sa carrière dans ce domaine. Les contrats d’insertion proposés durent entre six mois et deux ans. Mais Hawa Sangaré souhaite embaucher en CDI le plus de femmes qui le souhaitent à la fin de leur contrat.

 

Opéra de Paris et Anne Hidalgo

 

Mais qui dit insertion, ne dit pas pour autant faire une croix sur la qualité. Rangés sur des cintres, on croise des vêtements prêts à être livrés à de prestigieux clients comme l’Opéra de Paris ou encore la marque écoresponsable Bleu Tango. Au total, l’atelier compte une dizaine de clients fidèles : « On peut défendre des valeurs, faire du beau, tout en jouant dans la cour des grands en matière de délais ou d’organisation », estime Hawa Sangaré.

 J’aime associer le glamour et le solidaire. »

L’atelier habille même la maire de Paris, Anne Hidalgo, avec sa propre marque et a organisé un défilé de mode haut en couleur à l'hôtel de ville en février.

 


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L’une des fiertés de Hawa Sangaré : « Nous avons récupéré des confections qui étaient auparavant réalisées à l’étranger, parfois très loin ». De la mode upcyclée, relocalisée, mais surtout solidaire : « J’aime associer le glamour et le solidaire, choses qui en général sont plutôt éloignées », conclue-t-elle.

 

Les ateliers d H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.
Les ateliers d H.A.W.A au féminin. Crédit : Théo Nepipvoda, Carenews.

 

Théo Nepipvoda

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