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Par Carenews INFO - Publié le 21 octobre 2025 - 11:47 - Mise à jour le 21 octobre 2025 - 12:01
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L’engagement social et environnemental renforce la performance économique des entreprises, selon Impact France et Des enjeux et des hommes

Il existe une corrélation entre l’engagement social et environnemental des entreprises et leur réussite économique, affirment le mouvement d’entreprises Impact France et le cabinet de conseil Des enjeux et des hommes dans une analyse publiée le 8 octobre. Ils étudient également les freins et les motivations qu’elles rencontrent dans le déploiement de leur démarche RSE.

Impact France et Des enjeux et des hommes étudient aussi les freins à mettre en œuvre des actions de RSE. Crédit : SurfUpVector / Istock.
Impact France et Des enjeux et des hommes étudient aussi les freins à mettre en œuvre des actions de RSE. Crédit : SurfUpVector / Istock.

 

« L’engagement social et environnemental n’est pas seulement un coût, mais un levier stratégique de performance économique », affirment le mouvement Impact France, réunissant des entreprises qui se revendiquent comme engagées sur les questions sociales et environnementales, et Des enjeux et des hommes, un cabinet de conseil en stratégie de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Les deux organisations tirent cette conclusion d’un questionnaire auquel ont répondu 277 entreprises sur la question. 

D’après les résultats diffusés le 8 octobre, les entreprises « les plus engagées [en termes de RSE] sont deux fois plus nombreuses à avoir atteint leurs objectifs de chiffre d’affaires entre 2022 et 2024 ». Le « niveau de maturité » en termes de RSE, basé sur les déclarations des entreprises, dépend du fait d’avoir ou non une stratégie claire et formalisée sur la question, une mesure de l’avancement et une réflexion sur le modèle d’affaire de l’entreprise.  

 

Une croissance plus importante pour les plus engagés 

 

Les auteurs de l’étude s’appuient également sur l’Impact score, un outil porté par Impact France « pour aider les organisations à évaluer, quantifier et suivre leurs engagements environnementaux, sociaux et économiques ». Ils constatent que les entreprises ayant une note de plus de 65/100 à l’Impact score affichent huit points de croissance de plus en moyenne entre 2022 et 2024 que celles ayant un score inférieur à 45/100

Spécifiquement, celles ayant plus de 50/100 à l’Impact score sur le pilier « Stratégie à impact », « qui mesure l’alignement du cœur d’activité avec des enjeux environnementaux et sociaux », « enregistrent en moyenne 52 % de croissance entre 2022 et 2024, contre seulement 32 % pour celles en dessous de ce seuil ». « Ce n’est pas seulement l’adoption de bonnes pratiques périphériques (...) qui compte, mais aussi l’intégration de l’impact au cœur du modèle économique », déduisent les auteurs de cette corrélation.  

« Ces chiffres peuvent s’expliquer par le fait que l’engagement en matière de durabilité contribue à améliorer la marque employeur, à différencier l’entreprise de ses concurrents et à renforcer la relation avec ses parties prenantes », supposent-ils. 

 

Des risques environnementaux, mais aussi sociaux 

 

Pour appuyer leurs conclusions, ils mentionnent aussi le Global risk report du Forum économique mondial. Selon l’édition 2025 de cette étude réalisée auprès « de plus de 900 experts issus des sphères académiques, économiques, gouvernementales, des organisations internationales et de la société civile », les principaux risques envisagés pour les dix ans à venir sont liés aux enjeux environnementaux, comme les événements climatiques extrêmes ou la perte de biodiversité. Ces risques « menacent directement la stabilité des chaînes d'approvisionnement, la compétitivité et, in fine, la stabilité des marchés financiers », soulignent Impact France et Des enjeux et des hommes. 

De plus, « la robustesse économique dépend aussi de la cohésion sociale », estiment les deux organisations, mentionnant des risques pour les entreprises liés à l’absence de prise en compte des questions sociales : « désengagement des salariés, difficultés à recruter et à fidéliser, conflits ». « Les sujets de conditions de travail, d’inclusion, de dialogue social, de formation et adaptation des compétences, constituent non seulement une obligation morale, mais aussi un garde-fou économique et stratégique face aux contraintes du futur », argumentent les auteurs. 

Ils pointent aussi l’importance de l’engagement des entreprises en matière de « compétitivité internationale ». « La capacité de l’Europe à innover, à attirer les capitaux et à conserver des parts de marché dépend directement de sa rapidité à s’engager dans des démarches de transformation », insistent-ils 

 

La RSE, une demande des clients et des financeurs ?  

 

L’étude porte aussi sur les freins et les motivations rencontrées par les entreprises pour agir sur la RSE. La première incitation à agir ne relève pas de la performance économique, mais des politiques publiques : celles-ci « jouent un rôle déterminant pour structurer et orienter la feuille de route RSE des organisations », avancent les auteurs. Ils en veulent pour preuve l’alignement des priorités déclarées par les entreprises avec les obligations légales : les principaux axes d’engagement revendiqués sont l’égalité femmes-hommes, la mesure et la réduction de l’empreinte carbone, ainsi que la formation des salariés. Or, ces trois thèmes font l’objet d’obligations légales en France.  

Impact France et Des enjeux et des hommes ont aussi souhaité savoir quel type d’acteurs encourage le plus les entreprises à s’engager, entre les salariés, les clients ou les autorités par exemple. Les répondants devaient évaluer le niveau d’attentes respectif de ces acteurs, en matière de RSE, de 1 à 5. Résultat : les attentes des collaborateurs sont en moyenne évaluées à 3,6 sur 5 et celles des clients à 3,5 sur 5. Pour les auteurs, cela montre que l’engagement RSE est lié à des « enjeux stratégiques majeurs pour l’entreprise » : la marque employeur et les préférences des clients. Les niveaux d’attentes des donneurs d’ordres, autorités publiques et collectivités territoriales, ainsi que des investisseurs et des actionnaires, sont évalués à 3,2/5, ce qui témoigne pour les auteurs de la vision croissante de la RSE comme d’un « indicateur de la santé et de la résilience » d’une entreprise.  

 

La RSE encore perçue comme un coût 

 

En revanche, les principaux obstacles à la RSE identifiés sont la priorité donnée à d’autres enjeux par les entreprises (pour 49 % des répondants) et les freins financiers (pour 45,6 % d’entre eux). « Dans un contexte économique marqué par une succession de chocs (inflation, tensions géopolitiques…), les entreprises peuvent être contraintes de concentrer leurs ressources limitées sur la survie à court terme, reléguant au second plan les investissements RSE qui s’inscrivent souvent sur le long terme », estiment les auteurs.  

 


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Les autres freins cités le plus souvent sont le temps alloué (41,3 %), la difficulté à mesurer les impacts (40,9 %) et le manque de moyens humains (40,9 %). « Pour beaucoup, la RSE est encore perçue comme un centre de coûts » et non de profitabilité, reconnaissent les auteurs.  

 

Célia Szymczak 

 

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