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Par Carenews INFO - Publié le 20 juillet 2023 - 14:00 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 10:06 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Les « médicobus », la solution miracle face aux déserts médicaux ?

Le gouvernement va subventionner 100 « médicobus » d’ici fin 2024, s’appuyant sur plusieurs exemples aux résultats positifs. La solution rencontre toutefois des limites

Des véhicules se déplacent sur les routes de territoires ruraux. Crédits : iStock.
Des véhicules se déplacent sur les routes de territoires ruraux. Crédits : iStock.

 

Un cabinet médical mobile qui se déplace vers les populations d’un désert médical. C’est la solution appelée « médicobus » promue par le gouvernement dans le plan « Pour des solutions concrètes d’accès aux soins dans les territoires » présenté en juillet. Ce dispositif entend répondre à un enjeu de taille, puisque plus de 30 % des français résident dans des territoires sous-dotés en médecine, selon un rapport sénatorial publié en 2022. 

Dans le détail, le ministère de la Santé et de la Prévention a annoncé vouloir subventionner 100 véhicules de ce type d’ici à la fin de l’année prochaine. Équipés de matériel médical, ils permettent à des professionnels de santé de se déplacer de village en village pour soigner les habitants. 

L’association Familles Rurales salue le dispositif, qui a déjà fait ses preuves. Elle le considère pourtant insuffisant : selon elle, une « régulation temporaire de l’installation des médecins aurait été nécessaire pour une réponse à la hauteur des enjeux ». 

 

10 bus existent déjà

Le gouvernement s’est inspiré de plusieurs médicobus déjà en fonctionnement à l’initiative de consortiums d’acteurs. Le premier est né en Normandie en 2020. Il permet à une quinzaine de médecins généralistes volontaires, le plus souvent jeunes retraités, de se déplacer dans sept communes du territoires. Et cela cinq jours par semaine. 

Parmi les dix médicobus déjà existants, on compte également « gynécobus » qui a vu le jour dans le Var en 2022. Il roule dans deux intercommunalités pour aller à la rencontre des patientes du territoire. En Seine-Saint-Denis, c’est un cabinet dentaire qui se déplace vers les habitants. 

 

Des objectifs ambitieux 

L’État financera à hauteur de dix millions d’euros les budgets de fonctionnement et la moitié des coûts d’investissement, selon la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la ruralité Dominique Faure. L’agence régionale de santé financera un médecin. Les départements se chargeront du reste. 

Le gouvernement ne vise pas seulement à ce que des patients éloignés des soins puissent y accéder, mais espère également que des professionnels de santé pourront « découvrir des territoires dépourvus de médecins dans l’objectif d’une éventuelle installation ». 

 

Une véritable solution ? 

En Commission du développement durable à l’Assemblée nationale, la députée LFI du département rural de la Haute-Vienne, Manon Meunier, a déploré une mesure « pansement » qui ne fera pas « illusion très longtemps », réclamant un « investissement de long terme pour nos services publics ». Le député socialiste Stéphane Delautrette et sa collègue écologiste Marie Pochon ont également déploré une mesure insuffisante.

Aux yeux du docteur Devulder, président de la Confédération des Syndicats Médicaux Français, « Toutes les solutions qui donnent de l’agilité et des moyens à la médecine libérale pour participer à un meilleur accès aux soins sont de bonnes solutions. » Il « applaudit des deux mains » les médicobus, tant qu'ils permettent à des médecins généralistes et spécialistes « libéraux, sur un mode incitatif » de délivrer des consultations majorées à échanges régulières. À l'inverse, des médecins salariés travaillant uniquement dans les médicobus seront « des médecins qui ne s'installeront pas », alors que « tout doit être fait pour qu'il soit réellement attractif pour un jeune médecin de s’installer. »  Les médicobus doivent aussi « s'inscrire dans une politique du "aller-vers" » plus générale. Celle-ci doit permettre aux médecins d'aller vers les patients, mais aussi amener les patients vers les pôles de santé, précise encore le Dr. Devulder. 

 

Célia Szymczak  

 

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