Les mots qui ont marqué l’année #2 : renoncement
Plusieurs personnalités ou entreprises ont effectué cette année des renoncements face à l’urgence écologique. L’arrêt de certaines activités est perçu comme positif pour lutter contre le changement climatique et l’érosion de la biodiversité.

Renoncer, c’est abandonner volontairement quelque chose, selon le dictionnaire. Une action qui n’est pas forcément valorisée, mais est au contraire perçue comme un échec.
Pourtant, cette année, la rédaction de Carenews a raconté des renoncements présentés comme positifs : des personnes ou des entreprises ayant mis fin à des activités qu’elles considéraient incompatibles avec la transition écologique.
Renoncer à du chiffre d’affaires
Premier cas : la marque de cosmétiques Mustela. D’ici à 2027, elle prévoit de mettre fin à la commercialisation de lingettes jetables, trop polluantes. Mais cette décision n’est pas anodine, puisque ces ventes représentent 20 % du chiffre d’affaires de la marque en France. D’où la période de transition de cinq ans décidés pour pouvoir cesser cette commercialisation.
Mustela a pris d’autres décisions à visée écologique, comme le développement du vrac ou la fin de l’usage du fret aérien.
L’entreprise a connu un déclic en participant à la Convention des entreprises pour le climat (CEC), un parcours en six étapes destinées à faire prendre conscience aux chefs d’entreprises de la crise climatique et à les inciter à transformer leurs modèles d’affaires.
Renoncer à des compétitions
L’avion est un moyen de transport extrêmement émetteur, et pourtant, il est indispensable pour beaucoup d’athlètes de haut niveau, lorsqu’ils doivent se rendre à l’étranger pour participer à des compétitions. Ainhoa Leiceaga, surfeuse de 21 ans, a par exemple renoncé à le prendre pour limiter son impact.
D’autres sportifs se sont mobilisés ou ont renoncé à participer à des compétitions pour limiter leur empreinte écologique et pour dénoncer des partenariats leur semblant problématiques, peut-on lire dans un article de la rédaction publié en avril.
Un collectif, Les climatosportifs, est même né pour sensibiliser les athlètes. « Il y a des choses à repenser et des nouveaux indicateurs à considérer au niveau du sport », défend auprès de Carenews Mathéo Gabon, cofondateur de ce collectif. « Pour l’instant, la seule chose qui compte c’est d’être meilleur et plus performant qu’avant », déplore-t-il
Renoncer à des représentations
Shaka Ponk a fait grand bruit avec une décision radicale : mettre fin à son activité pour se consacrer aux questions écologiques et limiter son impact. « Notre engagement n’était plus cohérent avec les spectacles gargantuesques qu’on proposait », expliquait Frah, le chanteur du groupe de rock français ,dans une table-ronde racontée par Carenews en mars. Il pointait notamment les émissions de gaz à effet de serre issues du déplacement du matériel et des spectateurs.
Aussi présent à la conférence, le DJ français Fakear expliquait avoir cessé de prendre l’avion pour se rendre à ses concerts. « Il faut être prêt à accepter la décroissance ou la stagnation de son projet », déclarait-il, après qu’il ait expliqué avoir renoncé à une date au Costa Rica.
Célia Szymczak