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Par Carenews INFO - Publié le 3 juin 2025 - 15:28 - Mise à jour le 4 juin 2025 - 09:33 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Pour les grandes entreprises françaises, la protection de l’océan passe par le développement d’une « économie bleue »

L’Association des entreprises pour l’environnement a publié un guide de bonnes pratiques, issu des échanges de sa commission océan. Présidée par Patrick Pouyanné, également président et directeur de TotalEnergies, la structure place au cœur de sa stratégie environnementale le développement d’une « économie bleue ». Prise de conscience écologique ou défense d’opportunités économiques ?

Le développement des énergies marines renouvellables fait partie des "défis" permettant de développer une "économie bleue", selon EpE. Crédit : iStock
Le développement des énergies marines renouvellables fait partie des "défis" permettant de développer une "économie bleue", selon EpE. Crédit : iStock

 

 

À quelques jours de la conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc), qui se tiendra à Nice du 9 au 13 juin, l’Association des entreprises pour l’environnement (EpE) publie un recueil de vingt « bonnes pratiques » à destination des entreprises, intitulé « Connaître, agir, transformer. Action des entreprises pour l’océan à mer et à terre ».  

Fruit du travail de la commission océan de l’association, ce guide recense, en fonction des thématiques et en quelques lignes, différents exemples d’actions mis en place par ses entreprises membres. On y retrouve par exemple, la mention d’une étude menée par BIC sur l’impact des briquets dans l’environnement terre-mer, le financement de deux bouées de surveillance acoustique sur les routes maritimes pour contribuer à la protection des cétacés par CMA CGM, le développement de l’éolien off-shore par EDF, l’orientation des flux financiers vers la protection des océans par Amundi Investment Solutions ou encore des solutions d’analyse des risques climatiques pour anticiper l’érosion côtière mises en oeuvre par Résalliance, une filiale de Vinci. 

« L’intention donnée à cette publication est de recenser l’ensemble des bonnes pratiques partagées dans la commission océan », explique Alicia Lachaise, responsable océan d’EpE, lors d’un webinaire de présentation de l’ouvrage, organisé mardi 27 mai.

 


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quand protection de l’océan rime avec opportunités économiques

  

En introduction, deux pages rappellent, chiffres à l’appui, les pressions croissantes exercées sur l’océan, mentionnant le changement climatique, la surexploitation des ressources, la pollution, la présence d’espèces invasives, ainsi que la destruction et l’artificialisation des milieux naturels.  

Autant de chiffres qui semblent témoigner d’une prise de conscience écologique de la part des membres de l’association, constituée d’une soixantaine de grandes entreprises françaises et internationales. Parmi elles, certaines sont pourtant régulièrement critiquées pour l’impact environnemental de leurs actions, à l’instar de la Société Générale ou de TotalEnergies, deux sociétés citées dans les exemples de bonnes pratiques du guide. Le président de l’Association des entreprises pour l’environnement est d’ailleurs Patrick Pouyanné, le directeur général de TotalEnergies. 

En filigrane de la publication, sont également fortement présentes les perspectives économiques que peut offrir aux grandes entreprises le développement d’une « économie bleue », plébiscitée par l’Association des entreprises pour l’environnement. « À ce jour, l’objectif de développement durable 14 “Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable” est le moins approprié par les entreprises et le moins financé des 17 ODD », met par exemple en avant Patrick Pouyanné dans un mot d’introduction. 

Parmi les défis de la « blue economy », le guide identifie enfin, à côté de la décarbonation des transports maritime, le développement des énergies marines renouvelables, la favorisation de la pêche et d’une aquaculture responsable, ainsi que la durabilité et de la viabilité du tourisme à long terme. Soit autant de sujets de développement durable mais aussi de marchés potentiels pour les entreprises membres qui partagent leurs bonnes pratiques.

 


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À l’Unoc, les négociations sur l’exploitation des océans dans le viseur 

  

Les différentes actions avancées en exemple sont organisées en trois parties principales du guide. La première est consacrée aux pratiques permettant de mieux connaître l’impact des entreprises et d’améliorer la prise de décision. La deuxième propose des moyens d’action afin « d’accélérer et de financer les solutions de l’économie bleue ». Enfin, la troisième vise à « transformer les pratiques de l’entreprise » pour mieux s’aligner avec le respect de l’environnement marin. Elle aborde notamment la mobilisation des parties prenantes et « l’innovation dans de nouveaux modèles économiques ». « L’océan ne doit pas être vu comme un sujet en plus à traiter. Sa prise en compte doit s’articuler avec les stratégies existantes », appuie sur ce sujet Alicia Lachaise tout en pointant les spécificités des liens terre-mer. 

L’association, qui sera présente à l’Unoc, évoque également dans les grands enjeux, « une gouvernance de l’océan fragmentée et incomplète », en raison de la pluralité des traités internationaux et régionaux. Une situation à laquelle elle espère pouvoir contribuer à remédier. « Il n’y aura pas de négociations à proprement parler à Nice, mais c’est une porte qui s’ouvrira pour la discussion des futurs traités, notamment à Belém lors de la COP 30 », font valoir les responsables de l’association lors du webinaire. 

« Le monde économique a besoin de politiques publiques et de cadres financiers, dans les eaux territoriales et internationales, qui garantissent une concurrence équitable et un usage responsable des ressources marines », appelle en outre EpE en conclusion de son guide de bonnes pratiques.  

Cette déclaration s’inscrit directement dans le contexte de la conférence de Nice où les questions de l’exploitation des grands fonds marins et des ressources de la haute mer sont au cœur des débats. Ces sujets animent le monde diplomatique et économique - dont certaines entreprises membres d’EpE -, mais aussi les ONG environnementales et les scientifiques, qui pointent des risques environnementaux majeurs.

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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