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Par Carenews PRO - Publié le 15 janvier 2024 - 17:41 - Mise à jour le 16 janvier 2024 - 09:01 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Étude : comment les salariés se mobilisent autour de l’écologie

L’Ademe a publié le 11 janvier une étude sociologique qui s’intéresse à la mobilisation écologique des salariés en entreprise et aux dispositifs pour la mettre en œuvre.

Les salariés se mobilisent sur l'écologie. Crédit : Moment Makers Group
Les salariés se mobilisent sur l'écologie. Crédit : Moment Makers Group

 

Les salariés voient de plus en plus l’entreprise comme un lieu d’engagement pour mener à bien la transition écologique. L’Agence de la transition écologique (Ademe) a conduit une étude sociologique à ce sujet avec quatre partenaires : le Collège des directeurs du développement durable (C3D), les Entreprises pour l’environnement, l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (l’Orse) et Action for market transformation (A4MT). Nommée #ECOTAF et diffusée le 11 janvier, elle a pour objectif de mieux comprendre la place des dispositifs de soutien de l’engagement écologique des salariés.

2 tonnes, Fresque du climat, Les Collectifs… L’étude s’intéresse aux dispositifs de mobilisation qui « ont pour objectif commun de susciter le passage à l’action des salariés. » Il peut s’agir par exemple d’ateliers, de parcours ou de réseaux de salariés.

« Les salariés ne se voient plus seulement comme des travailleurs, mais comme des acteurs qui participent à façonner la transformation écologique des entreprises », argumente en introduction Anaïs Rocci, sociologue à la direction exécutive prospective et recherche de l’Ademe. L’étude met sur la table le néologisme « écotafeur ». Ces travailleurs, souhaitant participer à la transition écologique par leur travail, seraient, selon l’étude, « la manifestation dans l’entreprise de ce que Bruno Latour a appelé “la nouvelle classe écologique” ».

 

Quels sont les liens avec la rSE ?

 

L’étude s’intéresse aux acteurs à l’initiative de projets de mobilisation des salariés autour de l’écologie. Elle constate que la mise en place de dispositifs peut venir directement de salariés engagés « souvent jeunes, cadres et en recherche de sens au travail », développe Gaëtan Brisepierre, un des trois sociologues à avoir mené l’enquête. En revanche, « les salariés n’ont pas le monopole de l’initiative. Cela peut également venir de l'entreprise avec un volontarisme des responsables RSE qui ont déjà expérimenté le dispositif à l’extérieur de l’entreprise », continue-t-il. 

Ces dispositifs sont en lien étroit avec la politique de responsabilité sociétale de l’entreprise. Selon l’étude, la mobilisation écologique des salariés peut permettre la réussite de la politique RSE : « Ces dispositifs vont favoriser l’acculturation des salariés aux enjeux écologiques et à la stratégie RSE », explique Gaëtan Brisepierre. Ils encouragent également l’appropriation de la RSE au niveau local et peuvent « favoriser les initiatives des salariés ».

 

Les conditions de réussite des projets de mobilisation

 

Pour que ces projets réussissent, « la question cruciale est celle de la collaboration avec la RSE », continue Gaëtan Brisepierre. Comment se passe-t-elle ? Les services RSE développent des attitudes particulières à l’égard de ces projets. L’étude mentionne la RSE « facilitatrice », qui aide les salariés à faire avancer leurs projets, « grâce à leur connaissance des rouages de l’entreprise ». La RSE « garde-fou », elle, vérifie que les objectifs de la mobilisation soient alignés avec ceux de l’entreprise. Enfin, la RSE « suiviste » s’appuie sur l’expertise des salariés moteurs pour faire avancer la politique de l’entreprise en la matière.

« Pour se généraliser, la mobilisation écologique doit également toucher les autres pôles d'influence de l’entreprise », constate Gaëtan Brisepierre. Ainsi, l’alliance avec des services clés comme les ressources humaines, la communication ou la formation, apparaît comme un des éléments clés de la réussite des projets. Selon l’étude, les managers intermédiaires sont les plus réticents car les mobilisations peuvent être perçues comme du temps perdu.

 

Une manière de lutter contre l’éco-anxiété ?

 

L’étude de l’Ademe s’arrête également sur les conditions de réussite de la mobilisation en entreprise. Elle montre que certains contextes d’entreprises sont plus propices à l’apparition d’une mobilisation. « La grande taille d’une entreprise apparaît en soi comme une contrainte à la mobilisation », détaille l’étude. 

De plus, un historique d’engagement social fort dans l’entreprise peut favoriser cette mobilisation écologique. Enfin, la présence de salariés jeunes est perçue comme un élément favorisant la mobilisation.

Ces dispositifs de mobilisation des salariés ont plusieurs effets. Ils permettent notamment de lutter contre l’éco-anxiété chez les salariés. En revanche, « cela peut également être à l’origine d’une frustration liée à lenteur des changements et au peu de soutien interne », rappelle Gaëtan Brisepierre.

Selon l’étude, ces dispositifs peuvent participer d’un changement du mode d’exercice de la RSE pour la rendre plus contributive. « La mobilisation écologique contribue aux évolutions managériales en cours dans les entreprises qui tentent de mettre à distance le modèle hiérarchique », explique l’étude.

 

Théo Nepipvoda

 

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