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Par Carenews PRO - Publié le 29 septembre 2022 - 15:00 - Mise à jour le 3 octobre 2022 - 12:31 - Ecrit par : Christina Diego
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Philippe Du Payrat (délégué général de MaVoie) : « La tech est essentielle pour que le monde associatif soit plus efficient »

Rencontre avec Philippe Du Payrat, délégué général de la plateforme MaVoie.org, à la frontière entre association et startup. L'entrepreneur social veut révolutionner la recherche d'emploi des jeunes, et le monde associatif. Entretien.

Entretien avec Philippe Du Payrat (délégué général de MaVoie). Crédit : MaVoie
Entretien avec Philippe Du Payrat (délégué général de MaVoie). Crédit : MaVoie

 

  • En quoi consiste exactement mavoie.org ? 

MaVoie accompagne les jeunes de 20-34 ans dans leur recherche d’emploi en utilisant leurs codes. L’innovation consiste à capter leur attention à partir de leurs usages sur le mobile et la vidéo. Nous les amenons ensuite vers un parcours personnalisé avec un diagnostic de leur situation et les orientons vers des solutions gratuites et efficaces (visioconférences, formations, etc.)   

Nous pensons que la recherche d’emploi est un parcours particulier, personnel, un chemin – d’où le nom « Ma Voie ». Nous aspirons à devenir la solution de référence des jeunes en recherche d'emploi. Le secteur associatif a besoin d’acteurs qui apportent du liant entre les structures. La tech permet de lier les associations pour qu’elles travaillent mieux ensemble. 

 

  • Comment a été créée l’association ? 

C’est une association loi 1901 créée par quatre acteurs spécialisés sur l’insertion professionnelle : chance.co, Article 1, Génération plus : ton emploi et Bayes Impact. Nous avons décidé de travailler tous ensemble avec comme objectif principal, de replacer les jeunes au centre de leur projet de recherche d’emploi. Investir dans la technologie (et le risque) avec une vision à long terme, sans forcément de retour sur investissement et d’impact immédiatement, peu d’acteurs philanthropiques pouvaient l’assumer. Nous avons été soutenus financièrement par un acteur important, Google.org. 

 

  • Quel est l’impact aujourd’hui ? 

Aujourd’hui, 14 000 jeunes ont été orientés, et 4 à 5 000 ont progressé dans leur chemin vers l’emploi. Ils ont acquis confiance, motivation, et sont mieux outillés dans la recherche d’emplois (CV, réseau, entretien, etc.) Près de 30 jeunes ont été formés et ont trouvé un emploi grâce à MaVoie. Nous visons 30 000 jeunes orientés fin 2023. Et 50 000, fin 2025. 

 

  • À quels jeunes s’adresse le parcours ? 

En 2021, 61 % de jeunes étaient de niveau Bac, 73 % avaient entre 20 et 34 ans et 74 % étaient au chômage. Certains jeunes ont été aidés avec des formations pour un métier dit en tension. Une partie de ces jeunes orientés ont trouvé un emploi. D’autres jeunes étaient bloqués dans leur parcours. Nous les avons aidés à remettre un pied à l’étrier, par exemple, après un an de chômage, en retravaillant leurs compétences transversales grâce au programme de Jobready d’Article 1. C’est un premier pas avant l’étape de trouver un emploi. Il y a ceux pour qui ce n’était pas le moment. Ils ont été sensibilisés. Nous pensons qu’il faut qu’ils soient exposés plusieurs fois à notre solution pour leur donner envie d’aller plus loin.   

 

  • Mi-association, mi-startup, comment vous définissez-vous ?

MaVoie a une logique très startup malgré son statut d’association. Nous nous positionnons, modestement, comme un « futur possible » du milieu associatif. Nous avons réussi à toucher 14 000 jeunes à cinq personnes dans l'association. Nous recherchons constamment une efficience forte dans notre fonctionnement, par exemple, en automatisant les prises de contacts avec les jeunes sur les réseaux.   

J'aimerais être une des premières associations qui fasse du chiffre d’affaires en mode SaaS, en vendant un service annuel ou mensuel aux entreprises. C’est une vision qui permet d’avoir une meilleure réplicabilité du modèle économique de l’association, pour le rendre moins dépendant des modes de financement classiques. 

 

  • Le monde associatif sera-t-il devenu Tech for Good en 2030 ? 

Je pense qu’il sera hybride. Les associations auront toujours leur site internet et il y aura toujours besoin de ces grands rendez-vous comme les collectes, où les bénévoles s'investissent humainement. Et c’est tant mieux. La tech est essentielle pour que le monde associatif soit plus efficient. Les bénévoles ne feront plus d’actions répétitives, sans valeur ajoutée, certaines tâches administratives seront automatisées. La Tech for Good permettra d’utiliser la tech comme levier pour avoir des incidences dans le monde réel. 

 

 

Christina Diego 

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