Rémunération des dirigeants du SBF 120 : les objectifs climat pèsent de plus en plus
L'institut français des administrateurs (IFA) publie avec Ethics&Boards et Chapter Zero France le troisième baromètre consacré à la place des objectifs climat dans la rémunération des dirigeants des entreprises du SBF 120.
En 2023, 105 sociétés du SBF 120, soit 88 %, ont intégré des critères de performance climatique ou environnementale dans la politique de rémunération du dirigeant. Ce nombre est en hausse puisqu’elles étaient 95 en 2022. C’est l’enseignement d’un baromètre des rémunérations publié le 30 novembre par l’Institut français des administrateurs (IFA), Ethics&Boards et Chapter Zero France. Il s'agit du troisième de ce type.
Le SBF 120 est un indice boursier de la place parisienne. Il est composé des 40 valeurs du CAC 40 et de 80 autres choisies parmi les 200 capitalisations boursières les plus importantes du pays. Cet indice permet de mesurer l’évolution globale du marché.
« Un marqueur de la gouvernance responsable »
Elles sont 53 % à intégrer au moins un critère dans la politique de rémunération à la fois de court et de long terme de leur dirigeant. Elles étaient 43 % en 2022. 68% des sociétés ont intégré au moins un objectif dans la rémunération variable de long terme contre 63 % en 2022.
La rémunération des dirigeants du SBF 120 est devenue un marqueur de la gouvernance responsable des organisations. Nous nous réjouissons d’observer l’engagement croissant des conseils d’administration pour inciter les dirigeants à conduire une transition vers un modèle économique vertueux, tenant compte de la préservation de l’environnement », estime Denis Terrien, président de l’IFA.
Quels sont les indicateurs utilisés ?
L’indicateur quantitatif le plus utilisé par les entreprises est celui de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 53 entreprises l’adoptent spécifiquement pour la rémunération long terme et 33 pour la rémunération court terme en 2023. Ces nombres ont augmenté de respectivement 121 et 37,5 % par rapport à l’année précédente.
Elles sont 7 à adopter un indicateur quantitatif concernant la biodiversité et les ressources pour la variable de long terme et 9 pour la variable de court terme en 2023. Ces résultats sont en hausse de respectivement 40 et 12,5 % par rapport à 2022.
Le poids des critères climat et environnement dans la rémunération variable des dirigeants du SBF 120 en 2023 progresse de 1,4 point par rapport à 2022 pour la rémunération de court terme et de 0,7 point pour la rémunération de long terme.
Les recommandations aux entreprises
En 2022, le taux d’atteinte des objectifs climat et environnement fixés était de 113 % en moyenne, au même niveau que l’ensemble des objectifs.
Alors que, pour les sociétés qui les communiquent, le taux de réalisation des critères de performance annuels liés à réduction d’émissions GES, dépasse les objectifs, la tendance des émissions mondiales est à l’augmentation. Plusieurs raisons pourraient expliquer ce décalage. Une recommandation aux entreprises pourrait être de compléter le niveau de réalisation des critères de performance de réduction d’émissions GES dans le rapport de rémunération avec l’alignement par rapport à l’objectif 2030 validé SBTi », commente Monica de Virgiliis, présidente de Chapter Zero France, coprésidente du club nominations-rémunérations de l’IFA.
Théo Nepipvoda
