Sommet de l’inclusion économique : un pacte pour une société plus inclusive
Le Sommet pour l’inclusion économique, organisé par la Fondation Mozaïk, s’est tenu à Bercy le 29 novembre. Une première édition prometteuse qui a rassemblé quelque 5 000 décideurs engagés pour la diversité et l’inclusion au sein des entreprises.
Où de mieux que le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance pour accueillir la première édition du Sommet de l’inclusion économique ? Organisé par la Fondation Mozaïk, il s’est tenu le 29 novembre avec un objectif : accélérer l’inclusion de toutes et tous et ne laisser personne en marge de l’économie.
Bruno Le Maire ouvre le sommet
Il faut être capable de tracer un cap très clair pour les Français, pour que cette inclusion soit un succès et pas simplement un slogan, un résultat et pas simplement une déclaration de principe. Parce que les Français n’en peuvent plus des grandes déclarations de principe, ils veulent des résultats, ils veulent que ça changent et que les blocages soient levés. Sinon, cela s’appelle parler pour ne rien dire.
C’est par ces mots que le ministre de l’Économie, de la Finance et de la Relance ouvre le sommet. Il estime ainsi que l’insertion passe par le travail et donc « une situation économique qui soit bonne » et par la bonne rémunération des personnes avec « des emplois dignes et des possibilités d’évoluer dans la société ». Il met cependant en exergue des « blocages à l’inclusion qui doivent être levés » et salue le rôle de Mozaïk et des associations engagées sur cette thématique : « On ne mesure pas à quel point ce sont les petits détails qui font parfois l’exclusion et ce sont les petits détails qui feront l’inclusion. » Le ministre conclut en appelant à être « lucide » :
La première chose pour parvenir à l’inclusion économique et à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, c’est de reconnaître que nous n’y sommes pas.
Saïd Hammouche, président-fondateur de Mozaïk RH et de sa fondation, clôture la plénière d’ouverture en insistant sur une démarche d’inclusion qui ne doit pas être court-termiste : « Ce n’est que le démarrage d’une trajectoire. »
Le besoin d’une politique d'inclusion volontariste
L’inclusion économique, accélérateur de performances et facteur de cohésion sociale ? C’était l’objet de la deuxième plénière de l’événement. Pour y répondre, des CEO de grandes entreprises tels qu’Orange, Adidas ou encore Suez Eau. Des témoignages inspirants démontrant que les grands groupes ont pris à bras le corps la question de l’inclusion économique. Du rôle du patron à l’urgence de revoir les process de recrutement en passant par le besoin de former les managers, tous les intervenants semblent d’accord sur un point : les entreprises doivent mettre en place une politique volontariste de diversité et d’inclusion.
Eric Delannoy, président-fondateur du cabinet de stratégie opérationnelle Tenzing Conseil, rappelle l’importance de la temporalité :
L’inclusion a un coût qui est à la fois financier et culturel, le plus difficile, pour sortir d’une forme d’entre soi. C’est quand on a une inclusion qui est réussie que l’on en voit véritablement les bénéfices. Mais pour cela il faut construire un chemin qui prend du temps et qui est coûteux.
Également présente, la ministre du Travail, de l’Emploi et l’Insertion Élisabeth Borne aborde la question de la mesure de la diversité en s’appuyant sur l’exemple de l’Index égalité professionnelle, rendant obligatoire pour toutes les entreprises d’au moins 50 salariés de calculer et publier leurs résultats afin de lutter contre les inégalités salariales entre les femmes et les hommes : « Quand on n’arrive pas à avancer, il faut passer à des objectifs et des obligations.» En termes de diversité, le ministère expérimente d’ailleurs, avec le Défenseur des droits et la CNIL, l’Index diversité.
Un job dating à Bercy
Mais comment passer de la théorie à la pratique ? Des discours aux actions ? La Fondation Mozaïk a organisé, durant l'événement, un mini-forum pour que les talents issus de « territoires moins privilégiés » et les CEO d’entreprises puissent se rencontrer. Bercy s’est alors transformé en job dating le temps d’une journée. Des espaces de discussions entre CEO et talents ont également été organisés. Au total 1 000 talents étaient présents pour rencontrer plus de 70 entreprises engagées présentes. Les entreprises ont aussi été invitées, en amont du sommet, à publier leurs offres d’emploi sur la plateforme diversifiezvostalents.com.
Un pacte de l'inclusion économique
Autre point fort du Sommet de l’inclusion économique : les 5 000 décideurs présents ont été invités à rejoindre le « Pacte de l’inclusion économique » visant à « garantir l’égalité de traitement à tous les talents ». Les signataires s’engagent ainsi à :
- Se fixer des objectifs en termes d’inclusion
- Établir et exposer un plan d’action
- Valoriser les résultats lors de la deuxième édition du Sommet pour l’inclusion économique
Lisa Domergue 
