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Par Carenews PRO - Publié le 5 novembre 2021 - 15:00 - Mise à jour le 8 novembre 2021 - 11:55 - Ecrit par : Lisa Domergue
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Comment la politique diversité et inclusion est devenue stratégique dans les entreprises ?

À l’image d’APICIL ou de FDJ, de plus en plus d’entreprises se sont saisies de la question de la diversité et de l’inclusion. Elles ont construit une véritable politique interne visant à lutter contre les discriminations et pour l’inclusion de tout.e.s.

Crédit photo : vector_s.
Crédit photo : vector_s.

 

Depuis quelques années, un tournant s’est opéré concernant la diversité et l’inclusion. Du recrutement à la formation des managers, de plus en plus d’entreprises ont mis en place une véritable stratégie en lien avec cette thématique. L’étude « Constat sur la diversité et l’inclusion en Europe : des bonnes intentions au changement durable », menée par l’institut Sapio Research pour Workday, a d’ailleurs montré que 71 % des entreprises françaises ont un budget dédié à la diversité et l’inclusion. Aussi, 80 % des directeurs des ressources humaines et dirigeants ont pris conscience qu’une stratégie en la matière a des avantages compétitifs selon une autre étude menée par Deloitte sur les tendances RH en 2019. 

Comment se traduit une politique diversité et inclusion ?

Le Label Diversité, créé en 2008 par l’État et attribué par l’AFNOR, s’appuie sur 23 critères de lutte contre les discriminations définis par la loi. Ce cahier des charges permet ainsi aux entreprises de construire une politique de promotion de la diversité et de lutte contre les discriminations.

Qu’est-ce que la discrimination ? 
Selon l’article 225 du Code Pénal, la discrimination concerne « toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».

 

La mise en œuvre d’une telle politique dépend ensuite du choix des parties prenantes des entreprises. APICIL a mis en place une politique diversité et inclusion très forte. Si le groupe mutualiste français intègre toutes les typologies de diversité et d’inclusion, il a souhaité mettre en exergue trois principaux angles : le handicap, l’état de santé et la précarité. « Étant donnés nos métiers, il y a des domaines où nous avons un plus grand rôle à jouer et plus d’interactions avec nos parties prenantes », précise Damien Dumas, directeur de la stratégie du groupe. 

La politique diversité et inclusion de FDJ repose, quant à elle, sur quatre piliers : la mixité professionnelle, les âges, le handicap et les origines. En s’appuyant sur ces axes, l’entreprise spécialisée dans les jeux d’argent a élaboré sa stratégie. Concernant l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, elle a récemment remporté la quatrième place du Palmarès de la féminisation des instances dirigeantes des entreprises du SBF120, dévoilé par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances le 25 octobre 2021. Autre exemple d’engagement : elle travaille de pair avec Mozaïk RH sur le volet des origines. « C’était le thème où nous étions le plus en retard (...). On fait des choses, mais pas au niveau de ce que l’on fait sur les trois autres sujets », précise le directeur expérience collaborateur et transformation Pierre-Marie Argouarc’h. 

Le rôle des labels

APICIL et FDJ ont tous les deux obtenus les labels Égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et Diversité. Créés par l’État et délivrés par l’AFNOR, « ces labels ont été un moyen et un vecteur de performance pour la politique diversité et inclusion », atteste le directeur expérience collaborateur et transformation de FDJ. Cela fait huit ans que le groupe obtient ce label renouvelé tous les quatre ans. Un véritable outil pour déterminer les axes d’amélioration selon Pierre-Marie Argouarc’h.

Il existe aussi des chartes d’engagement spécifiques. APICIL a par exemple signé la Charte de la diversité portée par les entreprises pour la Cité et la Charte d’engagement LGBT+ portée par l’Autre Cercle. Contrairement aux labels dont l’obtention est conditionnée par un audit extérieur, ces chartes n’engagent que la signature des structures. « Ce sont des outils qui peuvent alimenter le plan d’action du label », soulève cependant Violaine Trajan. 

« Nous ne cherchons pas les labels pour les labels ou la certification pour la certification », souligne le DRH de FDJ. « Ce sont des moyens pour grandir sur nos politiques. »

Une politique intégrée à la stratégie des entreprises

Car la politique diversité et inclusion est au cœur de la stratégie d’APICIL et de FDJ. Initialement, le moteur était la question du handicap pour l’entreprise de jeux d’argent récemment privatisée. Comme 20 % du capital est  détenu par des associations d’anciens combattants, « c’était important que l’entreprise soit à la hauteur sur ce sujet-là », recontextualise Pierre-Marie Argouarc'h. Au fil des années, FDJ a structuré ses engagements. Et les efforts paient puisqu’elle a obtenu une note de A+1 de Vigeo Eiris concernant sa performance extra-financière. Cela montre que la politique diversité et inclusion, qui représente une part significative de la politique RSE de l’entreprise repose sur une véritable stratégie.

Même constat pour APICIL dont la politique diversité et inclusion est d’ailleurs pilotée par le directeur de la stratégie. « La politique diversité et inclusion est totalement intégrée dans notre stratégie. » C’est ainsi l’un des 21 indicateurs du plan stratégique. « Depuis son lancement, c’est notre axe prioritaire d’action sociétale. »

La politique diversité et inclusion, stratégie RSE ou RH ? 

Le pilotage de la politique diversité et inclusion diverge selon les entreprises. Concernant APICIL, la diversité et l’inclusion est le pilier principal des trois axes de sa stratégie RSE. Cette dernière irrigue alors l’ensemble des services de l’entreprise comme le détaille Damien Dumas : 

Chacune des activités d’APICIL porte dans ses actions des sujets RSE. Elle reporte ainsi ses résultats en termes de RSE sur l’ensemble des dimensions de son activité. Il y a donc différentes fonctions qui portent des responsabilités spécifiques en lien avec cette politique, mais il n’y a pas de service RSE spécifique. Notre objectif est d’intégrer complètement cela à l’activité quotidienne de tous les acteurs. 

À FDJ, la diversité et l’inclusion est co-portée par le directeur RSE et le directeur expérience collaborateur et transformation : « Un service diversité et qualité de vie au travail m’est rattaché hiérarchiquement, mais on a voulu qu’il soit rattaché fonctionnellement au directeur RSE », précise Pierre-Marie Argouarc’h avant de conclure : « Cela donne une vraie lecture et un poids important à la diversité et qualité de vie au travail. »

En savoir plus sur la thématique de la diversité et l’inclusion
Découvrez les articles du dossier « À quoi ressemble la diversité dans l’ESS » proposé par la rédaction.

 

Lisa Domergue 

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