Sommet pour l’inclusion économique : une deuxième édition placée sous le signe de l’impact

Le Sommet pour l’inclusion économique était de retour à Bercy pour une deuxième édition placée sous le thème de l’impact. Lancé en 2021 par la Fondation Mozaïk, ce nouveau sommet a réuni près de 10 000 personnes et  70 représentants d’entreprises françaises. « Un monde économique au rendez-vous », selon Saïd Hammouche, président-fondateur de la fondation : 

C’est important de passer une journée tous ensemble pour comprendre ce qu’est l’inclusion économique. C'est mécanique. Il faut qu'on dépasse chacun nos préjugés parce que les préjugés génèrent des stéréotypes et ces stéréotypes, à un moment donné, alimentent la dynamique de la discrimination.

Durant toute la journée, des conférences, des keynotes, pour comprendre ce que sont la diversité et l’inclusion dans les entreprises et comment passer de la parole aux actes. D’ailleurs, pour passer à la pratique, un mini-forum des talents était organisé dans les couloirs de Bercy. L’occasion de mettre en relation directe des candidats avec des recruteurs de grands groupes.

Plénière d’ouverture avec Bruno Le Maire

Comme lors de la précédente édition, c’est l’hôte de l’événement, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire qui a lancé le coup d'envoi de cette journée. « L’inclusion économique est la seule façon de parvenir à notre objectif stratégique de plein emploi en 2027 », a-t-il déclaré avant de mentionner les différents dispositifs de l’État mis en place, comme les internats d’excellence ou 1 jeune, 1 solution. 

Le ministre en appelle d’ailleurs au devoir des entreprises et des administrations qui ont « un rôle à jouer » pour que personne ne se sente « mis à l’écart de la vie professionnelle » : « Les discriminations doivent cesser partout où elles demeurent. »

Et qu’en est-il de l’impact, thématique de cette édition ? Pour Bruno Le Maire impact et inclusion économique vont de pair : 

L'impact, c'est la façon dont vous pouvez changer la société. J’attends ainsi que vous meniez des recrutements plus diversifiés selon l’origine sociale, culturelle ou territoriale des candidates. C’est votre devoir.

Il poursuit en présentant l’inclusion économique comme une opportunité pour les entreprises qui peinent à recruter des talents alors que le taux de chômage dans les quartiers prioritaires est trois fois plus élevé que la moyenne nationale : « Nous devons donc faire en sorte de réconcilier cette contradiction en permettant à tous les jeunes qui sont très motivés à travailler, à leur donner la place qu'il mérite. »

Le ministre a également annoncé un futur partenariat avec la Fondation Mozaïk « pour inscrire son activité dans le temps long et lui permettre de donner des résultats encore meilleurs que ceux qu’elle a déjà obtenus ».

Adecco Groupe engagé pour le recrutement inclusif

Le spécialiste de l’intérim Adecco Groupe a profité du Sommet pour l’inclusion économique pour annoncer 30 000 recrutements inclusifs, comme l’a détaillé Jean-François Connan, directeur de l’Impact Social et Environnemental  :

La moitié de ce chiffre provient du Réseau Adecco Inclusion qui a doublé son activité en trois ans pour passer de 12 000 salariés accompagnés aujourd'hui à 15 000 l’année prochaine. L’autre moitié provient de salariés en situation de handicap, de jeunes et de personnes en transition professionnelle. Ces personnes vont d’un emploi à un autre grâce à la Grande École d’alternance que nous avons mise en place. Nous avons l’ambition d’accompagner 8 000 alternants en 2023. C’est un levier formidable d’inclusion. Équiper une personne sur un métier d'avenir, c’est le meilleur moyen de l’inclure durablement dans le marché du travail.

Adecco Groupe mène également des actions spécifiques pour les personnes réfugiées pour les accompagner dans leur recherche de logement, leur formation au français ainsi qu’à des métiers dans des secteurs en tension via son Réseau Adecco Inclusion.

La remise des prix du Fonds SENS

Autre temps fort du sommet : l’annonce des quatre lauréats du prix du Fonds SENS qui se partageront une dotation de 100 000 euros : 

• Noussaima Baraket, fondatrice de Buci, une marque de montres automatiques françaises. 
• Halimé Taboye, fondatrice de Paris Speakeasy Tour qui propose des visites originales de Paris.
• Reshana Poirrier, fondatrice de Reshana, une société qui propose des tatouages au henné. 
• Brahim Bourkia, fondateur du Burger Suspendus pour lutter contre la précarité étudiante. 

Le Fonds SENS, porté par la Fondation Mozaïk à l’initiative de Time2Start, a été créé en 2021, « partant du constat qu'aujourd'hui, dans les quartiers populaires, il y a un réel potentiel entrepreneurial, une volonté de réussir, mais très peu d’accès aux financements », explique Awa Dramé, fondatrice de l’incubateur inclusif pour les entrepreneurs issus des quartiers prioritaires. Grâce à de nombreux partenaires, ce fonds d’une valeur de deux millions d’euros propose aux entrepreneurs des prêts à taux zéro sans obligation de garanties bancaires. Il a permis le financement de huit projets, grâce à cette coalition portée par une trentaine d’associations. 

Un rendez-vous pour l’inclusion économique réussi, qui semble avoir interpellé les pouvoirs publics. Emmanuel Macron a même exprimé, en vidéo, « un mot de soutien et d’encouragement », donnant « rendez-vous l’année prochaine à l’Élysée ». 

Lisa Domergue