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Par Le RAMEAU - Publié le 11 juillet 2023 - 16:30 - Mise à jour le 11 juillet 2023 - 18:15
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Vers de nouveaux modèles de mobilisation

Comme tous les mois, Le RAMEAU vous propose la gazette de l’actualité de l’ODD 17 en pratiques. Ce mois-ci, c’est l’équilibre socio-économique qui a été éclairé par des prismes très différents. Faisons le tour de cette actualité pour le moins riche…

Le mois de juin a été consacré à la valorisation de la diversité des modèles socio-économiques, et ce début juillet en a mis en exergue l'utilité : pouvoir répondre aux défis actuels. Face à l'effet ciseau d'un accroissement des besoins sociétaux et d'une raréfaction des ressources, il est urgent de réinventer les modèles. La question n'est plus aujourd'hui faut-il le faire, mais « comment le faire ».

À l'occasion de ses assemblées générales, Le RAMEAU a publié une synthèse des enseignements des 17 ans de recherche empirique (cf Article  « Commun(s) » : 17 ans de théories & pratiques). Cette synthèse a ensuite été éclairée par les 3 dimensions du « commun(s) » : la gestion des communs, la co-construction du bien commun et la (re)découverte de notre Lien commun. La Fondation des Territoires a tout d'abord rappelé l'enjeu de se mobiliser autour des Projets de Territoires afin de renouveler notre mode de pilotage de l'intérêt général (cf article Projet de Territoire, une autre gestion des « Communs »). Cette Tribune a été publiée le jour même de la 9Rencontre des pionniers des alliances en territoire (à voir en replay). La question des compétences pour conduire le changement a été au cœur des débats. Sans capacité à savoir faire se rencontrer et s'allier des acteurs très différents, il n'y a pas de coopérations fécondes. L'ingénierie d'alliance est en effet au cœur des nouvelles hybridations. De manière formelle ou informelle, ces derniers s'inventent chaque jour pour mieux répondre à nos défis communs. Après les « catalyseurs territoriaux », ce sont les collectivités territoriales qui se positionnent aujourd'hui pour imaginer comment accompagner les transitions. Abordée lors de l'Université de l'Innovation Publique du CNFPT, cette question est le pivot du programme "chef de projet innovation territoriale" dont la phase collective entre les 12 territoires pilotes a été initiée au lendemain de la 9Rencontre des pionniers des alliances en territoire.

Si cette question des compétences nous incite à nous attacher à l'importance de la diversité des richesses humaines à mobiliser pour réussir les transitions, elle pose aussi l'enjeu d'en financer non seulement les projets, mais aussi les ingénieries associées. C'est la Tribune du Fonds ODD 17 qui nous éclaire en la matière (cf article Fonds ODD 17 : la rentabilité de l’investissement dans la co-construction du bien commun). De nouveaux équilibres socio-économiques permettent à la fois de réduire les fragilités et d'inventer des moteurs de développement durable. Ils passent aujourd'hui incontestablement par de nouvelles alliances d'intérêt général. C'est ce qu'a prouvé le Fonds ODD 17. Sa quadruple évaluation a été rendue publique à l'occasion de la 9Rencontre des pionniers des alliances en territoire (cf. rapport d'évaluation). Elle a notamment été illustrée par le retour d'expérience du Labo des partenariats de Strasbourg, 1er  « catalyseur territorial » à s'être engagé sur cette voie de nouvelles coopérations territoriales dès 2008. La modélisation de l'économie de l'alliance permet aujourd'hui de (dé)montrer que le faire alliance est un investissement rentable et durable. Le cahier de recherche conclusif du programme IMPACT 2018-2022 avait conclu par la modélisation systémique de la « prime à l'alliance ». Le Fonds ODD 17 qui l'a expérimenté entre 2020 et 2022 peut aujourd'hui témoigner : un projet mobilisant l'ingénierie d'alliance est deux fois plus frugal, trois fois plus durable, et permet en moyenne de multiplier par 7 les investissements de R&D sociétale mobilisés. Cette expérience étaye les impacts de performance, d'innovation et de confiance qui ont été qualifiés, mesurés et illustrés par la 1re étude d'impact de l'ODD 17 en France et dans ses 13 régions métropolitaines (cf. capitalisation des travaux sur l'impact/ plateforme odd17.org).

 

La capacité à co-construire le bien commun au travers des alliances nouvelles s'est développée de manière substantielle entre 2015 et 2022 en France. Comment aujourd'hui en accélérer le développement ?

 

Pour le comprendre, il nous faut nous questionner sur le 3e levier des modèles socio-économiques. Après avoir abordé la question des richesses humaines au travers des nouvelles compétences, et la question des financements au travers de l'hybridation des moyens mobilisés, il convient de se questionner sur la notion d'alliance. Il ne s'agirait pas en effet de limiter la question de l'ODD 17 aux seules questions de partenariats. L'esprit est plus large, et nous invite à nous interroger sur notre capacité collective à dépasser « l'entre soi » et/ou les « partenariats-échanges » (ce que nous nous apportons respectivement) pour aborder la difficile approche des « contrats alliance » : ceux qui nous engagent à prendre le risque de « l'entre tous » ! La Fondation pour la co-construction du bien commun, qui réunissait la promotion 2022 des « éclaireurs 2030 », nous a livré à cette occasion les premiers enseignements de la démarche prospective «  Intérêt général 2050 » (cf. article Démarche « intérêt général 2050 », le pari du « Commun(s) »). Elle nous invite ainsi à prendre du recul et à analyser notre Lien commun au travers d'une temporalité plus longue. La gestion du commun(s) est une approche politico-technique qui se pilote à 18 mois. La co-construction du bien commun est une démarche apprenante et innovante qui se pilote sur 7 ans. Mais, pour (re)trouver notre Lien commun, il nous faut aborder la question de l'ingénierie collective sur un temps plus long. Le RAMEAU, fort de ses travaux de recherche empirique, propose de retenir 28 ans, les 4 saisons de 7 ans de l'innovation sociétale. 2050 est donc une cible cohérente... dont il nous faut inventer les trajectoires tactiques à 18 mois et stratégiques à 7 ans. C'est en cela que les alliances d'intérêt général ne sont pas seulement utilitaristes pour assurer une meilleure cohérence des actions, elles sont aussi (ré)conciliatrices en favorisant une meilleure cohésion des acteurs. Au moment où la France remet aux Nations-Unies sa Revue Nationale Volontaire de l'Agenda 2030, il est urgent de mobiliser toutes les énergies autour de nouveaux équilibres socio-économiques. Le RAMEAU a fait un Appel en ce sens à ses réseaux partenaires le 8 juin (cf. Appel 8 juin), et le 28 juin aux institutions (cf. Appel du 28 juin). Gageons que les recherches empiriques sur la co-construction du bien commun engagé dès 2006 permettront après ces 17 ans de cheminement collectif d'être des « petites lanternes » qui éclairent la trop fréquente obscurité qui éclaire la trop fréquente obscurité de nos doutes. À 7 ans de l'échéance des Objectifs de Développement Durable, nous n'avons plus le choix : nous devons faire le « pari de la confiance » en mobilisant toutes les énergies : les richesses humaines volontaires, les ressources financières nécessaires et les alliances stratégiques innovantes. C'est déjà une réalité en France, alors sachons nous en réjouir, la valoriser et la développer !

Bel été à chacun pour prendre des forces avant de reprendre notre chemin vers 2030... et mieux vers 2050 ! Charles-Benoit HEIDSIECK, président-fondateur du laboratoire de recherche empirique Le RAMEAU 

 

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