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Par Carenews INFO - Publié le 22 février 2024 - 17:53 - Mise à jour le 23 février 2024 - 09:19 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Construire l’écologie : un nouveau mouvement par des spécialistes de la transformation écologique

Lancé le 24 janvier dernier, Construire l’écologie a pour ambition de fédérer des professionnels de la transition écologique, produire des notes, mais également d’organiser des débats autour de thématiques liées à la transformation écologique. Une façon de mettre l’écologie au centre des débats ?

Lancement du mouvement construire l'écologie  le 24 janvier. Crédit : Construire l'écologie.
Lancement du mouvement construire l'écologie le 24 janvier. Crédit : Construire l'écologie.

 

Réunir autour d’un projet des personnalités de gauche telles que la députée LFI Clémentine Autain, le socialiste Boris Vallaud et la tête de liste socialiste française aux élections européennes de juin, Raphaël Glucksmann. Beaucoup ont essayé, peu y sont arrivés. Le mouvement Construire l’écologie peut au moins se congratuler de les avoir rassemblés à l’occasion de son lancement officiel, le 24 janvier, au Ground Control à Paris. En prime, on pouvait y croiser l’historien et sociologue Pierre Rosanvallon ou le président du Parti socialiste belge Paul Magnette. Il ne reste maintenant plus qu’à les faire rejoindre le mouvement.

 

Un think tank ?

 

Même si son nom peut le laisser penser par sa tonalité bâtisseuse, Construire l’écologie n’est pas un nouveau parti politique. Il se présente comme un mouvement, et n’affiche pas de visées électorales. Certains diront un think tank, un laboratoire d’idées. « Nous sommes apartisans. Nous estimons juste qu’il y a des points sur lesquels il faut être d’accord pour participer au mouvement, tel que le fait qu’il est nécessaire de réduire le trafic aérien », explique Albane Crespel, une des membres fondateurs du mouvement.

Le parti pris de Construire l’écologie : réunir les praticiens de la transition écologique, qui œuvrent au quotidien dans les entreprises, mais aussi des intellectuels spécialistes de la thématique, syndicalistes ou encore associatifs. En somme, construire un discours, des idées autour de l’écologie, avec ceux qui ont les mains dans la cambouis. 


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« J’ai rejoint Construire l’écologie car c’était une manière de parler d’écologie avec ceux qui la font au quotidien, hors des directions RSE », estime Albane Crespel. Ce qui est son cas puisqu’elle est chargée de mission environnement pour deux bailleurs sociaux franciliens. « C’est une façon de construire un discours qui rapproche l’écologie des gens en en parlant comme quelque chose de palpable, qui fait partie de leur quotidien ».

 

Afterworks, débats et notes

 

Le collectif entend dessiner une « troisième voie », non pas entendue ici comme un modèle à équidistance entre le capitalisme et le communisme, comme c’est d’habitude le cas. Mais plutôt une nouvelle voie qui permettrait de sortir du diptyque avec d’un côté des solutions inefficaces et injustes socialement, et de l’autre l’inaction.


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Concrètement, le mouvement organisera des afterworks pour permettre à ces personnes de se rencontrer. Il produira également des notes à destination du grand public. Leur premier document frappe fort puisqu’il crée un nouveau concept (rien que ça) : celui de greenblaming. « C’est-à-dire l’utilisation d’arguments fallacieux ou partiels imputant à une politique de transformation écologique des torts qui en légitimeraient l’arrêt », peut-on lire sur le site web du mouvement. 

Des débats seront également organisés tout au long de l’année. Le premier, prévu pour le printemps, réunira les acteurs de l’industrie lourde pour discuter d’emploi.

 

Installer l’écologie dans le débat médiatique

 

Autre objectif, et non des moindres, installer les membres du mouvement sur les plateaux télés et radios pour mettre l’écologie au cœur du débat. Lors de la campagne présidentielle de 2022, le climat n’a occupé que 3,6 % du temps médiatique, selon un baromètre de l’Affaire du siècle.

Construire l’écologie pourra compter sur le verbe d’une de ses cofondatrices, Léa Falco. Cheffe de projet formation aux enjeux environnementaux à l’École des Ponts ParisTech, elle intervient déjà régulièrement dans l’émission « Ca vous regarde » sur la chaîne LCP. Autre membre fondateur, le philosophe spécialiste de l’environnement Pierre Charbonnier, n’est pas en reste non plus : il a été interviewé plus d’une fois par des grands médias comme France inter ou La Croix et pourra être une des porte-voix du mouvement. Il est particulièrement actif sur son compte X (ex-Twitter) où il cumule plus de 30 000 abonnés. 

L’ambition n’est pas de devenir un mouvement de masse comme peut l’être Les Collectifs, le réseau de collectifs de salariés qui s’organisent pour changer leur entreprise de l’intérieur. Pas non plus d'empiéter sur les plates-bandes de Printemps écologique, le premier syndicat écologique qui tente d’insérer l’écologie dans les dialogues sociaux. Mais plutôt de devenir un lieu de production d’idées pour construire l’écologie. Le mouvement étant à ses débuts, des précisions sur son identité sont encore à apporter.

 

Théo Nepipvoda

 

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