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Par Carenews INFO - Publié le 26 mai 2025 - 19:49 - Mise à jour le 26 mai 2025 - 22:40 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Les associations dénoncent le gel de 15 000 missions de service civique

Dans le cadre des restrictions budgétaires en cours, le gouvernement a annoncé un « gel des crédits » touchant 15 000 missions de service civique pour l'année 2025. Cette situation risque de peser sur les associations à la rentrée de septembre, alerte la Plateforme inter-associative pour le service civique.

« Nous serons amenés à réduire le nombre de services civiques de 150 000 à 135 000 », a déclaré Marie Barsacq devant le Parlement. Crédit : iStock
« Nous serons amenés à réduire le nombre de services civiques de 150 000 à 135 000 », a déclaré Marie Barsacq devant le Parlement. Crédit : iStock

 

 

Malgré les ambitions affichées en début d’année, le service civique est entré dans la ligne de mire des réductions budgétaires gouvernementales.

« Le gouvernement a annoncé une réduction du nombre de missions en 2025 : 72 000 jeunes financés contre les 87 000 initialement annoncés pour l’année civile », déplore ainsi la Plateforme inter-associative pour le service civique (PICS), dans un communiqué publié vendredi 23 mai. Ce collectif, animé par le Mouvement associatif, comprend 32 organisations signataires, dont Unis-Cité, Action contre la faim, Emmaüs France, Apprentis d’Auteuil ou encore France Nature Environnement.

Leur publication cherche à mobiliser contre les déclarations de la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative, devant le Sénat le 30 avril et l’Assemblée nationale le 7 mai.

« Nous serons amenés à réduire le nombre de services civiques de 150 000 à 135 000, sans pour autant rompre les contrats déjà signés », a affirmé Marie Barsac devant les parlementaires, justifiant d’un « surgel » des crédits, touchant les missions jeunesses et sport et « destiné à faire face à la situation de nos finances publiques ». Une annonce qui s’inscrit dans le cadre des restrictions budgétaires annoncées par le gouvernement Bayrou, visant à réduire le déficit public à 4,6 % du produit intérieur brut en 2026 et à 3 % en 2029.

 

Une incertitude pour la rentrée de septembre

 

« Sans levée rapide, avant l’été, de ce gel du budget alloué au dispositif, ce seront mathématiquement 15 000 missions qui seront supprimées… dès la rentrée de septembre », réagit la Plateforme inter-associative pour le service civique.

Or, « la rentrée de septembre concentre plus de 60 000 engagements chaque année : la baisse annoncée représente donc une chute de plus de 20 % pour cette période-clé », dénonce le collectif d’associations. « Si le gouvernement ne revient pas sur sa décision de retirer 44 millions d'euros au budget du service civique, ce sont 15 000 jeunes qui seront sacrifiés ! », s’indigne de son côté l’association Unis-cité sur son compte LinkedIn.

Alors que le gouvernement communique sur le nombre de missions en cours durant l’année 2025 - c’est-à-dire en incluant celles ayant débutées en 2024 -, les associations, elles, préfèrent se concentrer sur le nombre de contrats de service civique qui pourront débuter au cours de l’année civile en cours. « Nous allons voulu montrer ce que voulait vraiment dire cette annonce en termes de proportion », explique Mickaël Huet, délégué général du Mouvement associatif.

Pour l’instant, le gouvernement affirme l'objectif d’être en mesure de « dégeler ce gel » au moins de juin. Il n’a donc pas communiqué aux structures d’accueil du service civique la manière dont les restrictions prévues pourront se répartir. Une situation, qui laisse les associations dans l’incertitude quelques mois avant la rentrée scolaire et qui risque de se répercuter sur les jeunes candidats à des missions de service civique. « 70 % des missions de service civique démarrent en septembre », rappellent Mickaël Huet. « Il est possible que des jeunes recrutés par les associations soient finalement laissés sur le carreau », alerte-t-il.

 

Un objectif de 150 000 volontaires pourtant réaffirmé début 2025

 

Ce gel budgétaire intervient dans un contexte déjà tumultueux pour le service civique depuis le début de l’année 2025. En janvier, les entrées en mission avait en effet fait l’objet d’un gel dans l’attente du vote du budget de l’État, avant d’être relancées quelques semaines plus tard.

À la suite de cet épisode, la ministre chargée des comptes publics Amélie de Montchalin et la ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative Marie Barsacq avaient alors réaffirmé le soutien du gouvernement au dispositif. L’objectif de 150 000 volontaires en 2025 avait ainsi été confirmé « en cohérence avec les résultats atteints en 2023 et 2024 », mettait en avant le gouvernement.

 « D’ici fin 2025, ce seront près d’1 million de jeunes qui se seront engagés. Le service civique est un véritable tremplin, qu’il faut rendre accessible à tous », affirmait toujours Marie Barsacq, lors de l’anniversaire des quinze ans du service civique courant mars.

 


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« À peine trois mois plus tard, cet engagement est remis en cause, suscitant incompréhension et colère parmi les acteurs de terrain qui ont construit ce dispositif depuis plus de 15 ans », s’indigne aujourd’hui la Plateforme inter-associative pour le service civique.

 

Les associations ébranlées devant les coupes budgétaires

 

Pour les associations, la réduction des missions de service civique « constitue un recul inacceptable tant pour les jeunes en quête d’engagement que pour les structures qui les accompagnent ». Ces dernières pointent notamment du doigt la contradiction de cette réduction des missions avec le lancement du service civique écologique en 2024, présenté par le gouvernement comme « un remède à l’éco-anxiété des jeunes ».

« Une nouvelle fois cette année, les jeunes comme leurs structures d’accueil voient leur confiance ébranlée par des arbitrages budgétaires à courte vue », dénonce la PICS. « Cette nouvelle restriction provoque une instabilité profonde dans les projets d’accueil et de développement portés par les associations », met encore en avant le collectif.

Cette nouvelle décision intervient de plus dans un contexte global de réduction du budget des associations. Face à cette situation, les membres du collectif appellent le gouvernement à revenir sur sa décision et à préserver le budget voté pour le service civique en 2025.

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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