LGBT+ au travail : des entreprises toujours plus LGBT-friendly, mais des discriminations persistantes
Un baromètre publié par l’association L’Autre cercle montre que des discriminations et agressions continuent de toucher les employés LGBT+ sur leur lieu de travail.
Le monde du travail est-il de plus en plus LGBT-friendly ? L’association L’Autre cercle a publié ce 25 avril le quatrième baromètre, réalisé avec l’Ifop, sur l’inclusion des personnes LGBT+ au travail en France. Le sigle LGBT+ regroupe l’ensemble des minorités sexuelles ou de genre (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres…). Pour 74 % des personnes LGBT+ interrogées, l’organisation dans laquelle ils travaillent est bien LGBT-friendly. 77 % des personnes non-LGBT+ ont le même avis sur leur organisation.
Selon le baromètre, six personnes LGBT+ sur dix sont visibles au travail, c'est-à-dire que leur identité de genre ou leur orientation sexuelle est connue par les collègues ayant à peu près le même niveau hiérarchique. Il s’agit d’une progression puisqu’en 2018, seuls cinq sur dix l’étaient. Pour 49 % des interrogés, l’identité de genre ou l’orientation sexuelle est connue par leurs supérieurs hiérarchiques contre 39 % en 2018.
Des expressions LGBTphobes toujours prononcées
Les discriminations à l’encontre des personnes LGBT+ dans le travail diminuent, mais demeurent fortes. 21 % des interrogés ont constaté au sein de leur organisation des traitements inégaux de la part de la direction et du management ou des comportements hostiles de la part des collègues de travail. 20 % ont ressenti des inégalités dans le déroulement de leur carrière et 16 % des inégalités dans la rémunération. 15 % affirment avoir constaté des inégalités dans le recrutement.
Autre point de vigilance, les agressions continuent de toucher les LGBT+ sur leur lieu de travail. 28 % des interrogés en ont été victimes d’au moins une en 2024 contre 30 % en 2021. Ils sont 53 % à déclarer avoir entendu des expressions LGBTphobes telles que « enculé », « travelo » ou « gouine ».
Les personnes transgenres davantage agressées et discriminées
Plusieurs résultats montrent que des zones d’ombre persistent concernant les employés transgenres ou non-binaires : ils sont près de 35 % à constater des traitements inégaux à cause de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, soit 14 points de plus que l’ensemble des employés LGBT+. Un tiers des salariés transgenres et non-binaires ont été agressés sur leur lieu de travail, soit neuf points de plus que l’ensemble des salariés LGBT+.
Enfin, 21 % des salariés non-LGBT+ parlent d’un malaise face à un coming-out d’un collègue transgenre, soit 15 points de plus que vis-à-vis de l’ensemble de la population LGBT+.
Théo Nepipvoda
