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Par Carenews INFO - Publié le 8 janvier 2025 - 17:07 - Mise à jour le 14 janvier 2025 - 16:38 - Ecrit par : Célia Szymczak
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L’ANTISÈCHE - Au fait, c’est quoi une coopérative ?

À l’occasion du début de l’Année internationale des coopératives, la rédaction de Carenews revient sur les caractéristiques de ces organisations et leurs différents types.

Il existe différents types de coopératives, qui se distinguent par les membres qu'elles regroupent. Crédits : Carenews.
Il existe différents types de coopératives, qui se distinguent par les membres qu'elles regroupent. Crédits : Carenews.

 

2025 a été proclamée Année internationale des coopératives par une résolution de l’Organisation des Nations-unies afin de « promouvoir les coopératives et de faire connaître leur contribution au développement social et économique ». Ces organisations appartenant à l’économie sociale et solidaire (ESS) sont constituées de personne se réunissant « volontairement » afin de « satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise », d’après la définition de l’Alliance coopérative internationale. 

Si elles existent partout dans le monde, ces structures sont apparues en France au XIXe siècle avec les premières associations de travailleurs se réunissant pour produire. 

Aujourd’hui, il existe sur le territoire plus de 20 000 entreprises coopératives, générant 381 milliards d’euros de chiffre d’affaires et employant 1,3 million de salariés (filiales comprises). Elles sont présentes dans divers secteurs d’activité, les principaux étant le commerce, l’agriculture, l’agro-alimentaire et la banque. « Avocat, notaire, médecin, plateformes numériques, concepteur de jeux vidéo, conseiller funéraire, musicien au sein d’un orchestre de chambre ou détective privé… tous les métiers peuvent être pratiqués en coopérative », peut-on lire dans le Panorama 2024 des entreprises coopératives de CoopFR, leur organisation représentative.  

 

Réserves impartageables 

 

Ce qui distingue les coopératives des autres entreprises, c’est qu’elles sont contrôlées et détenues par leurs membres, et non par des investisseurs extérieurs. Ces membres, appelés sociétaires ou coopérateurs, peuvent être des salariés, usagers ou encore entrepreneurs : ils détiennent collectivement l’entreprise.  La prise de décision est démocratique. Tous les membres disposent d’une voix à l’assemblée générale, peu importe la part du capital de l’entreprise qu’ils détiennent.

Autre trait distinctif des coopératives par rapport aux entreprises classiques : au moins 15 % de leur résultat doit être mis en réserve afin d’assurer la pérennité de l’entreprise. Le reste peut être redistribué aux sociétaires. Mais la part des bénéfices mise en réserve peut être très élevée, jusqu’à 94 % dans les banques coopératives par exemple, peut-on lire dans le Panorama des entreprises coopératives de CoopFR. 

Selon la loi, tous les cinq ans, les coopératives doivent faire l’objet d’une révision destinée à vérifier qu’elles respectent les principes coopératifs

 

Cinq grands types de coopératives 

 

Il existe cinq grandes catégories de coopératives selon le statut de leurs sociétaires.  

  • Dans les coopératives d’entreprises, les sociétaires sont des entrepreneurs. Il s’agit des coopératives agricoles, d’artisans, de pêcheurs, de transport et de commerçants. Les agriculteurs prennent par exemple les décisions dans les coopératives agricoles : ils se réunissent afin de mutualiser l’utilisation des outils de production, de stockage, la transformation des produits ou encore leur commercialisation. Autre exemple : les coopératives de commerçants, qui mutualisent leurs achats ou la gestion d’une marque, par exemple.  
  • Dans les coopératives d’utilisateurs ou d’usagers, les sociétaires sont les utilisateurs des biens et services produits. Les coopératives de consommateurs, d’HLM et d’habitants sont des coopératives d’utilisateurs. Par exemple, dans un supermarché coopératif et participatif, ce sont les clients qui prennent les décisions quant au choix des produits, au prix ou au mode de fonctionnement. Ils participent souvent à la gestion du magasin. 
  • Troisième type de coopératives bien connues : les coopératives bancaires, également appelées banques coopératives. Dans leur cas, les sociétaires sont les clients . 
  • Les salariés détiennent en majorité les sociétés coopératives et participatives (Scop), un quatrième type de coopérative. L’année 2024 a notamment été marquée par la reprise en Scop de l’usine fabrication de vaisselle en verre, Duralex, par ses salariés. 
  • Enfin, dans les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic), ou coopératives multisociétariales, les sociétaires sont de plusieurs types. Il peut s’agir de salariés, mais aussi d’usagers ou de partenaires, à l’instar de collectivités territoriales.  
Les cinq types de coopératives. Crédits : Carenews.
Les cinq types de coopératives. Crédits : Carenews.

 

Un différentiel entre la théorie et la pratique ?  

 

Les coopératives ne sont pas exemptes de critiques. Dans une interview accordée au média Basta l’année dernière, le sociologue chargé de recherche au CNRS Maxime Quijoux pointe « des dérives dans certaines coopératives agricoles qui ont mis en place un système d’opacité volontaire pour que les sociétaires ne puissent plus comprendre ce qui s’y passait ». Il évoque aussi les « coopératives bancaires (...) dont les pratiques vont complètement correspondre au marché financier international ». Il différenciait ces coopératives des Scop et des Scic, « dont l’objectif est de mutualiser les moyens de production, mais aussi des richesses et les moyens de participation dans l’entreprise ».  

De même, dans leur essai Travailler sans patron (Gallimard, 2024), les chercheurs Simon Cottin-Marx et Baptiste Mylondo estiment que la gouvernance démocratique de certaines structures de l’économie sociale et solidaire, dont les coopératives, « n’est souvent que théorique et purement formelle ». Ils voient par ailleurs dans les plus grandes coopératives des « mastodontes mondialisés (...) bien intégrés à l’économie capitaliste et à ses méfaits », plutôt que des représentantes d’une « économie alternative ». 

Toutefois, ces critiques sont loin de concerner toutes les coopératives existantes.  

 

Célia Szymczak 

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