GenAct, une nouvelle association pour la transformation des modèles économiques
L’association GenAct, qui vise à fournir des outils concrets aux personnes souhaitant engager la transformation écologique et sociale des entreprises, a été présentée le 5 mars. Une initiative lancée par le Collège des directeurs du développement durable (C3D).

Fabrice Bonnifet commence sa prise de parole par un constat d’échec, celui du Collège des directeurs du développement durable (C3D), une association qui accompagne les responsables des questions sociales et environnementales dans les entreprises, dont il occupe la présidence. Le C3D a « globalement échoué » selon lui à ce que les entreprises intègrent suffisamment vite les concepts de « limites planétaires » et de « plancher social » pour développer de nouveaux modèles d’affaires, compatibles avec l’urgence climatique.
Le C3D a donc décidé de lancer un « mouvement populaire » parralèle, à destination des « individus » intéressés par la durabilité plutôt que des entreprises, poursuit Fabrice Bonnifet. Pour cela, une nouvelle association, appelée GenAct, est créée : la presse a été réunie le 5 mars à la Climate house, à Paris, pour son lancement. Son objectif : permettre aux actifs convaincus qu’il faut changer les modèles économiques de monter en compétences sur le sujet. Le C3D soutiendra financièrement cette association pendant trois ans, d’ici à ce qu’elle trouve son modèle économique.
Pour atteindre son objectif, l’association réunit pour l’instant 17 partenaires, comme LinkedIn France, Lefebvre Dalloz ou la Convention des entreprises pour le climat (CEC). « L’objectif n’est pas de s’arrêter à 17 », précise Fabrice Bonnifet. Ces organisations fournissent des financements et proposeront des contenus aux adhérents de l’association sur une plateforme en ligne, qui ouvrira le 26 avril : des cours, des sessions de coaching, des formations sur la législation durable… Ces outils seront accessibles en échange d’une adhésion d’une trentaine d’euros.
Vers des modèles économiques à visée régénérative
« Nous ne sommes pas du tout en concurrence avec tout ce qui a été créé avant », assure Fabrice Bonnifet, citant la Fresque du climat, partenaire de GenAct. À ses yeux, beaucoup d’organisations permettent de comprendre les raisons pour lesquelles la mobilisation est nécessaire, c'est-à-dire le « pourquoi ». GenAct veut se positionner sur le « comment » et àfournir les outils aux personnes qui souhaitent faire changer les choses.
La nouvelle organisation appelle de ses vœux une transformation économique vers des modèles à visée régénérative. Cela signifie qu’il faut aller au-delà de la limitation des effets négatifs de l’activité humaine sur le vivant, en ayant cette fois-ci un impact positif sur les écosystèmes et la société.
Des principes « concrets »
Dans cette perspective, GenAct a élaboré ses « dix commandements de l’entreprise régénérative ». Mais Fabrice Bonnifet le certifie : il ne s’agit pas de « jargon » ou de « bullshit ». GenAct s’appuie sur des principes « concrets ».
Par exemple, une entreprise à visée régénérative partage équitablement la valeur monétaire et non monétaire issue de son activité entre les salariés et les dirigeants, mais aussi avec tous les acteurs qui contribuent à son activité. Elle ne produit que des biens « indispensables au bien-être humain » ou « inclusifs », détaille Fabrice Bonnifet. Elle applique un principe de management inspiré de l’entreprise libérée, où l’autonomie des équipes est renforcée, avec moins de hiérarchie et davantage de « confiance ». Des représentants du vivant font partie de son conseil d’administration, une « condition de survie » de l’entreprise pour Fabrice Bonnifet, qui rappelle que les écosystèmes lui sont indispensables pour produire. Marine Calmet, présidente de l’association engagée pour les droits de la nature Wild Legal, sera d’ailleurs vice-présidente du conseil d’administration de GrenAct.
« Il faut qu’on fasse monter en puissance des centaines de milliers de personnes », continue Fabrice Bonnifet, en France, mais aussi en Europe, voire au-delà.
Célia Szymczak