Journée des femmes : 8 femmes philanthropes à connaître 

« La philanthropie des femmes, qui a toujours été très importante, est longtemps restée invisible ». C’est ce que montre la chercheuse Anne Monier dans un article publié en 2021 par le média The Conversation. 

Face à ce constat, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, la rédaction met en lumière huit femmes philanthropes, françaises et étasuniennes, qui ont choisi de partager leur fortune au profit de causes d’intérêt général. 

4 femmes philanthropes en France qui comptent

• Sophie Lacoste Dournel

Sophie Lacoste Dournel présidait la fondation d’entreprise de la société éponyme. Lors de sa vente, huit membres de la famille Lacoste veulent continuer à mener des actions philanthropiques. Le fonds de dotation Porosus naît donc il y a dix ans pour accompagner des sportif.ve.s et des artistes dans leur projet professionnel. Sophie Lacoste le préside. Par ailleurs, elle monte seule le fonds Simones, par lequel elle finance des actions en faveur du spectacle vivant et de la lutte contre la pauvreté. Elle dirige aussi la société Fusalp qui mène des actions de mécénat. Les collaborateur.rice.s de l’entreprise proposent des projets associatifs, votent pour ceux qu’ils souhaitent soutenir et s’impliquent parfois directement auprès des organisations.  

• Liliane Bettencourt

En 2017, l’année de son décès, Liliane Bettencourt était la femme la plus riche du monde. Elle hérite de son père, fondateur du groupe L’Oréal. À sa mort, elle prend les rênes de l’entreprise. Elle met sa fortune au service de causes d’intérêt général, comme celle de la recherche scientifique. Elle crée la Fondation Bettencourt Schueller en 1987, qui œuvre dans trois domaines d’activité : les sciences de la vie, les arts et la solidarité. En 2010, le média Slate expliquait que Liliane Bettencourt avait octroyé 552 millions d’euros à sa fondation et rétrocédait les 30 millions d’euros de dividendes perçus chaque année de L’Oréal à des associations. 

• Danièle Kapel-Marcovici

Danièle Kapel-Marcovici dirige le Groupe RAJA, cofondé par sa mère. En 2006, elle crée la Fondation RAJA- Danièle Marcovici. Sous l’égide de la Fondation de France, elle mène des actions de solidarité et de mécénat dédiées à l’émancipation des femmes par l'éducation et l’action sociale, la formation et l’insertion professionnelle, ainsi qu’à la protection de l’environnement et à la lutte contre le changement climatique. La fondation s’engage également contre les violences faites aux femmes. Les collaborateur.rices du groupe peuvent aussi s’investir par des dons, du mécénat de compétence, le parrainage de projets et la participation à des événements solidaires. Danièle Kapel-Marcovici place donc les droits des femmes au cœur de son action de philanthrope et de cheffe d’entreprise. 

• Marina Nahmias

En 2010, Marina Nahmias crée une fondation sous égide au nom de ses parents, Daniel et Nina Carasso, tous deux nés en Espagne. Il est le fils du fondateur de Danone, qui installe la société en France. Elle est passionnée par l’art. La fondation Daniel et Nina Carasso sera donc franco-espagnole et réunira leur deux centres d’intérêt : l’alimentation durable et l’art citoyen. Entre 2010 et 2019, la fondation attribue près de 50 millions d’euros au premier domaine et près de 35 millions au second. Elle n’a pas vocation à collecter des fonds : elle soutient des projets par sa dotation initiale, apportée par Marina Nahmias. 

4 femmes philanthropes américaines aux parcours inspirants 

• MacKenzie Scott

MacKenzie Scott était la femme la plus puissante du monde en 2021, selon le magazine Forbes. Elle aurait plus de pouvoir que la vice-présidente des États-Unis Kamala Harris et la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde. Comment cela s'explique-il ? Par la fortune qu’elle accumule grâce à des parts détenues dans la société Amazon, fondée par son ex-mari Jeff Bezos. Mais elle choisit de partager sa richesse et signe en 2019, la Giving Pledge initiée par Melinda et Bill Gates. Elle promet d’en donner la majorité en faveur de l’intérêt général. Son organisation, Yield Giving, a soutenu plus de 1 600 structures non-lucratives différentes qui agissent dans des domaines divers à travers une donation totale de plus de 14 milliards d’euros. Caractéristique importante : alors que la plupart des fondations contrôlent fortement l'utilisation des fonds qu’elles accordent, les équipes qui portent les projets financés par Yield Giving sont libres de s’en servir comme elles le souhaitent. 

• Melinda French Gates

65 milliards d’euros : c’est le montant attribué par la Fondation Bill & Melinda Gates à l’accès à Internet, au développement, à la santé globale ou encore à l’égalité de genre depuis sa création, en 1997. Melinda French Gates a cofondé et copréside la Fondation. Elle se dit particulièrement sensible aux causes relatives à la santé des mères et des enfants. En 2016, elle verse notamment 80 millions de dollars à la collecte de données sur les conditions de vie et de travail des femmes dans le monde. 

• Oprah Winfrey

La célèbre journaliste, productrice et actrice étasunienne mène aussi des actions de philanthropie. L’Oprah Winfrey Charitable Foundation œuvre pour l’éducation des plus jeunes, mais aussi pour l’accès à la santé, au logement et à l’alimentation des plus précaires. Selon son site internet, la fondation a versé 400 millions de dollars, servi 75 millions de repas et agit pour l’éducation de 72 000 personnes. Dans ce cadre, Oprah Winfrey a notamment ouvert une école en Afrique du Sud. Elle forme des jeunes filles issues de milieux défavorisés. 

• Aileen Getty 

Au cours de sa vie, Aileen Getty a soutenu des causes aussi diverses que la lutte contre le sans-abrisme, la recherche contre le SIDA, le verdissement des espaces urbains ou la méditation dans les écoles. Aujourd’hui, elle consacre l’essentiel de ses ressources au soutien d'activistes pour le climat à travers le Climate Emergency Fund. Celui-ci finance notamment l’action des collectifs Dernière Rénovation ou Just Stop Oil, réputés pour leurs actions chocs. La milliardaire tire sa richesse de l’entreprise pétrolière Getty Oil Company, fondée par son père et vendue en 1988. Dans une tribune publiée dans le Guardian, elle déclare « Ma motivation est claire : je mebats pour une planète habitable pour ma famille et la vôtre. Je ne m’attarde pas sur le passé. Je cherche à construire un meilleur futur ». Elle estime que face au changement climatique, l’action « disruptive » est indispensable au changement et à l’action. 

La rédaction